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Afrique
  2016-02-04
 

Apprendre de l'industrialisation chinoise

par Justin Yifu Lin | VOL.8 FÉVRIER 2016
Mots-clés: industrialisation; Afrique

 

La Chine et l’Afrique, qui entretiennent une amitié de longue date, commencent désormais un nouveau chapitre de coopération plus étroite. Partageant beaucoup de points communs, le chemin vers le développement de la Chine offre au continent africain un exemple à suivre. Pour Justin Yifu Lin, ancien économiste en chef à la Banque mondiale et doyen honoraire à l’École nationale de développement de l’Université de Pékin, face à l’opportunité en or que représentent les transferts industriels transfrontaliers, les pays africains ont besoin de découvrir leurs points forts. C’est ce qu’il explique dans une interview accordée au China Financial and Economic News.

Un avantage comparatif

La Chine doit le développement rapide de son économie au réajustement de sa structure économique et à la transformation réussie d’une économie planifiée en une économie de marché. Bien que de nombreux autres pays en développement aient entrepris une restructuration économique dans les années 1990, beaucoup ont échoué. Quelles sont donc les raisons de la réussite économique chinoise?

À partir des années 1950, la Chine mène une politique de développement industriel impliquant beaucoup d’industries à forte intensité en capital. Dans les années 1980, le pays ajuste sa stratégie pour développer les industries à forte intensité de capital humain. Le gouvernement chinois a continué de protéger et promouvoir les entreprises qui manquaient de compétitivité et d’avantages comparatifs. La Chine a réduit les restrictions au marché pour les entreprises privées. Elle a également réduit ces restrictions pour les investissements étrangers dans les entreprises avec un avantage comparatif.

La Chine a créé des parcs industriels, améliorant l’infrastructure et l’environnement des affaires pour réduire les coûts des transactions. Ce processus a permis une accumulation progressive de capital et une mise à niveau de l’industrie, ce qui a accru la compétitivité mondiale de ces industries. La Chine commence à tirer les bénéfices de ses avantages comparatifs.

L’expérience chinoise nous apprend que le développement de ses propres industries, avec des avantages comparatifs, est au coeur d’une forte croissance économique. L’accumulation de capital permet par la suite de mener à bien une restructuration industrielle de haut niveau. Il est très important d’établir une administration cohérente et correcte dans l’amélioration des infrastructures nécessitant des ressources considérables. Si les moyens sont limités, les pays en développement devraient d’abord investir dans leurs industries avec des avantages comparatifs, dans un parc industriel pilote, puis dans tout le pays.

 
 Par leurs faibles coûts, les produits de l’industrie vestimentaire africaine sont compétitifs à l’international

Des opportunités pour l’Afrique

Aujourd’hui, l’économie africaine dépend de l’agriculture et des mines, alors que la part de l’industrie manufacturière dans le PIB est en baisse. Les pays africains reconnaissent l’importance de la restructuration économique, mais transformer une économie agricole en économie industrielle est plus facile à dire qu’à faire.

Une bonne orientation des politiques industrielles est essentielle dans la restructuration économique des pays africains. De nombreux aspects sont à prendre en compte pour mener à bien une restructuration économique. Premièrement, l’Afrique doit trouver des industries dans les pays développés avec des structures de ressources comparables. Avec l’accumulation de capital, les industries des pays développés ayant perdu leur avantage comparatif peuvent être reprises.

Deuxièmement, après avoir identifié les industries avec des avantages comparatifs, les pays africains doivent identifier les blocages, se débarrasser des obstacles au développement et aider les entreprises à réduire les coûts des transactions, s’ils considèrent que les avantages des entreprises nationales dans ces industries n’ont pas pu pleinement jouer leur rôle. Troisièmement, si ce genre d’entreprises n’existe pas dans ces pays, il faut attirer des investissements de pays plus mûrs industriellement. C’est-à-dire acquérir plus de techniques pour le développement industriel.

Quatrièmement, si des entreprises établies découvrent des opportunités dans des industries émergentes, le gouvernement devrait aider ces entreprises. Par exemple, dans les années 1980, des compagnies indiennes ont découvert une opportunité dans l’externalisation des ressources informatiques. Depuis, les services informatiques sont devenus un des piliers de l’industrie indienne grâce au soutien du gouvernement.

Cinquièmement, les pays africains peuvent attirer des investissements en créant et développant des zones économiques spéciales ou des parcs industriels. Ces zones deviendraient des communautés industrielles, ce qui permettrait de réduire les coûts des transactions et d’améliorer l’environnement général des affaires.

Sixièmement, les gouvernements africains doivent récompenser les entreprises pionnières dans les industries à avantages comparatifs. Comme par exemple avec des réductions d’impôts ou des exemptions, selon les circonstances, permettant aux entreprises d’investir directement dans des crédits, ou bien des politiques préférentielles pour un meilleur accès au commerce extérieur afin d’atteindre les exigences nécessaires pour pouvoir importer de l’équipement.

Se concentrer sur l’industrie légère

Beaucoup de pays africains se tournent vers la Chine à la recherche d’opportunités de transfert d’industries. La première de ces industries est la légère, à forte intensité de capital humain. L’Éthiopie s’est emparée avec succès de l’industrie de la chaussure en Chine. L’industrie chinoise de la chaussure a créé près de 19 millions d’emplois mais a pourtant perdu son avantage comparatif quand les salaires ont augmenté. L’Éthiopie avait développé sa propre industrie de la chaussure, mais à cause de problèmes d’infrastructure et de l’environnement des affaires, les acheteurs internationaux manquaient de confiance dans le pays. Ils s’inquiétaient pour la qualité du produit et la livraison, ce qui a ralenti le développement de l’industrie. Les investissements chinois ont grandement facilité la croissance rapide de l’industrie de la chaussure en Éthiopie.

Le Rwanda connaît une réussite comparable. Le pays se concentre sur le développement de son industrie vestimentaire. Bien que ce développement soit récent, les produits rwandais sont compétitifs à l’international grâce à leurs faibles coûts.

Chaque pays a son propre avantage. Il est indispensable de trouver le domaine approprié et de changer les méthodes passées. Les pays africains ont la capacité de promouvoir leurs processus d’industrialisation pour atteindre une croissance rapide. L’Afrique est totalement capable de reproduire le miracle économique qui a eu lieu dans le reste du monde.

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