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Afrique
  2016-03-10
 

Une opportunité historique

par Zhou Yuxiao | VOL.8 MARS 2016 CHINAFRIQUE
Mots-clés: coopération;opportunités

La coopération pour renforcer la capacité [de développement] crée des opportunités pour la Chine et l’Afrique. Au cours des dernières décennies, la Chine a bénéficié des transferts de technologies et des investissements des économies développées dans sa volonté de se moderniser. Une opération mutuellement bénéfique, puisque ces pays s’assuraient un marché et des profits et que la Chine obtenait de l’expérience et le développement qu’elle cherchait. Zhou Yuxiao, un vétéran de la diplomatie, ancien ambassadeur de Chine en Zambie, estime que l’Afrique peut faire ce que la Chine a fait. La Chine d’aujourd’hui peut être l’Afrique de demain. Pour cela, les pays africains doivent être prêts à recevoir les transferts de technologies et de connaissances.   

    

L’Afrique dispose de la quasi-totalité des matières premières, mais la plupart des produits industriels, comme les aiguilles à coudre, sont importées. On y trouve aussi des terres fertiles, un fort ensoleillement, des ressources en eau abondantes et une immense main-d’œuvre, les principaux ingrédients de l’agriculture. Mais l’Afrique reste en proie à des pénuries alimentaires, à l’exception de l’Afrique du Sud.  

Mes nombreuses années d’observation me disent que ce qui manque, c’est la capacité de production, d’une importance extrême pour le développement durable de l’Afrique. L’initiative de coopération en termes de capacité a donc été formulée à un moment opportun et donnera de bons résultats pour les raisons suivantes.  

D’abord, les stratégies de développement entre la Chine et l’Afrique sont fortement alignées. L’Afrique a maintenu une croissance annuelle moyenne de 5 % depuis le début des années 2000, une éclaircie dans une économie mondiale morose. La plupart des pays africains ont formulé des plans de développement à moyen et long terme pour accélérer leur industrialisation et la modernisation de leur agriculture. L’Union africaine a mis en place des objectifs de développement ambitieux et encourageants avec l’Agenda 2063. Ils attendent maintenant les investissements et les technologies de l’étranger.  

Depuis qu’elle a entamé la réforme et l’ouverture il y a plus de trente ans, la Chine est parvenue à se hisser au rang de  seconde économie mondiale et est devenue un moteur de la croissance mondiale. La Chine approfondit la réforme, restructure et remet à niveau son économie. Les entreprises chinoises ont besoin de se développer davantage à l’étranger et de transférer leur capacité de production vers d’autres pays en développement pour que la Chine se hisse à un échelon économique supérieur. Pour que ces objectifs se réalisent, la Chine et l’Afrique doivent collaborer.   

Deuxièmement, un plus haut degré de complémentarité existe des deux côtés. L’Afrique possède des avantages avec une main-d’œuvre pléthorique, des ressources naturelles riches, un vaste marché émergent et un climat propice à l’agriculture. La Chine de son côté possède une expérience riche dans le développement, des capitaux relativement abondants, des technologies parvenues à maturité, des équipements efficaces et économiques, et une capacité de production de qualité.   

Troisièmement, la volonté politique de relever le niveau de la coopération est plus forte des deux côtés. La Chine poursuit de nouveaux concepts de développement : développement innovant, coordonné, vert, ouvert et partagé. Le pays souhaite partager des opportunités avec les pays africains pour promouvoir le développement inclusif. L’Afrique, en général, souhaite apprendre de l’expérience et des pratiques utiles et applicables dans le processus de réforme et de  développement.  

En mai 2015, en tant qu’envoyé spécial de la Chine au Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), j’ai effectué des visites dans cinq pays africains pour des consultations sur la coopération industrielle et le transfert de capacité. La plupart des dirigeants que j’ai rencontrés ont été très positifs. Ils ont dit qu’ils voulaient saisir cette opportunité car le relèvement de la capacité de production industrielle et agricole était exactement ce dont ils avaient besoin.
Quatrièmement, la coopération industrielle et le transfert de capacité sont logiques et naturels. Le transfert de capacité n’est pas une invention chinoise. C’est une pratique commune et une loi de la progression économique dans le processus de globalisation. Les moyens de production comme le capital, les technologies et les équipements ont tendance à circuler des pays plus avancés vers les pays moins développés. Au cours des dernières décennies, la Chine a bénéficié des transferts de technologies et des investissements des économies développées dans sa volonté de se moderniser. Une opération mutuellement bénéfique, puisque ces pays s’assuraient un marché et des profits et que la Chine obtenait de l’expérience et le développement qu’elle cherchait.
Maintenant que la Chine est devenue la seconde plus grande économie mondiale, le pays a la responsabilité matérielle et morale de transférer ses capitaux, ses technologies et ses capacités de production vers les autres économies en développement, notamment les pays africains. En fait, certaines industries à forte intensité de main-d’œuvre se sont déjà délocalisées vers des voisins asiatiques de la Chine. Je suis sûr que l’Afrique peut faire ce que la Chine a fait et que la Chine d’aujourd’hui sera l’Afrique de demain.

   

Les conditions de la réussite

  

1. Déployer des efforts spécifiques pour faciliter la coopération dans la capacité. Les capitaux et la capacité de production n’arrivent pas naturellement. Durant les 10 années chaotiques de la « Grande Révolution culturelle » (1966 – 1976), la Chine n’a pas vu la couleur d’un seul centime ou d’une seule chaîne de production en provenance de l’étranger. Après 1978, quand la Chine a entamé la réforme et l’ouverture, les investissements et les projets industriels étrangers, notamment à forte intensité de main-d’œuvre, ont afflué. Si cela s’est produit, c’est parce que la Chine avait stabilisé sa situation intérieure, ouvert ses portes, mis en place des réformes et affiché un fort désir pour les investissements et les technologies de l’étranger. La Chine a voté et modifié les lois et règlements, élaboré des politiques préférentielles, amélioré les infrastructures et mis à niveau les services publics. Comme le dit le dicton chinois, « on attire le phénix en lui faisait un nid douillet. »
2. Effectuer les transferts de capacité en termes de possibilité et de priorité. Les transferts de capacité doivent d’abord être mis à l’essai dans certains pays qui le souhaitent et qui sont les mieux préparés. Le modèle chinois, avec la création de zones économiques spéciales ou de parcs industriels, doit être proposé aux Africains. Les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre, les produits manufacturés qui remplaceront les produits importés, la transformation des produits agricoles et l’utilisation des matières premières doivent constituer la priorité durant la phase initiale. Cela sera ensuite élargi à d’autres secteurs et d’autres pays à des stades ultérieurs après une expérience suffisante.  
3. Mettre l’accent sur la coopération verte dans la capacité. La nouvelle initiative, tout en apportant des occasions en or pour le développement en Afrique, peut aussi créer des pressions écologiques et environnementales. Dès le début, donc, un seuil approprié doit être établi pour empêcher que les secteurs à forte consommation énergétique et hautement polluants ne soient délocalisés en Afrique. La coopération dans le domaine de la capacité doit être menée d’une façon qui soit respectueuse de l’environnement.

 

Les défis qui doivent être adressés

  

Il existe cependant certaines lacunes des deux côtés. En Afrique l’environnement politique et social n’est pas assez stable dans certains pays. Des stratégies et des mesures spécifiques pour attirer les transferts de capacité sont absentes dans certaines parties du continent. L’éducation n’est pas encore complètement orientée vers l’industrialisation et la modernisation. Il existe encore des carences graves en personnel scientifique, en techniciens et en travailleurs qualifiés. Les infrastructures dans de nombreux pays sont encore faibles.
Du côté chinois, même si la Chine a beaucoup appris en faisant des affaires avec le reste du monde au cours des décennies passées, le secteur commercial manque encore de connaissances et de compréhension à l’égard de l’Afrique. Il n’y a pas encore suffisamment de cadres qui possèdent les compétences dans le domaine de la coopération dans la capacité. Les normes commerciales internationales en termes de pratiques restent encore nouvelles pour certains investisseurs potentiels. Les deux parties doivent améliorer et exceller dans cette nouvelle tâche. Il doit y avoir plus de formation en entreprise.
Le nouveau plan d’action du FCSA se déroulera sur trois années seulement, mais l’initiative de coopération dans la capacité sera prolongée si elle fonctionne bien. Cela pourrait être une composante à long terme des projets du FCSA.  
Je prédis à la coopération sino-africaine une récolte fructueuse dans les prochaines années. Cependant, il serait peu réaliste d’attendre trop de la Chine seule. En tant que pays en développement, ce que peut la Chine est limité. La Chine sera donc heureuse de voir l’Afrique diversifier ses partenariats avec d’autres pays et est prête à participer à la coopération tripartite ou multilatérale en Afrique.
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