中文 ANGLAIS Beijing Information
Économie
  2016-03-10
 

Innover dans l'assistance pour optimiser les investissements

par Zhou Jinyan | VOL.8 MARS 2016 CHINAFRIQUE
Mots-clés: investissements;coopération; Afrique

Les relations sino-africaines empruntent la  voie rapide du développement et la coopération, alimentée par les investissements, est appelée à devenir la nouvelle norme. Le ministre chinois des Affaires étrangères s’est engagé pour que la Chine élargisse les relations commerciales sino-africaines à la coopération industrielle et aux transferts de technologie. La coopération traditionnelle qui se concentre sur les contrats d’ingénierie civile sera élargie pour inclure la gestion des investissements et les services financiers. La coopération par le biais de l’assistance, principalement par les agences gouvernementales, adoptera une approche gagnant-gagnant à l’initiative des entreprises.

La Chine s’est engagée à poursuivre son assistance d’urgence et nécessaire aux pays africains, en accroissant progressivement son envergure, en innovant dans les modalités et en optimisant les conditions. La stimulation des investissements par l’assistance est à mon avis l’approche la plus appropriée pour innover dans les modalités de coopération.
On peut le lire entre les lignes des derniers documents sur la Politique de la Chine à l’égard de l’Afrique et le Plan d’action de Johannesburg (2016 - 2018) qui ont été convenus lors du sommet de Johannesburg à l’occasion du Forum sur la Coopération sino-africaine en décembre dernier. La mise en place de 10 projets majeurs pour stimuler la coopération avec l’Afrique dans les trois prochaines années, telle qu’elle a été annoncée par le Président chinois Xi Jinping, va nécessiter des efforts conjoints ainsi que des investissements.  
Dans la coopération agricole, la Chine va poursuivre l’assistance telle qu’elle existait, par l’établissement de centres de démonstration des technologies agricoles, l’envoi d’agronomes et la formation professionnelle, ainsi que l’aide alimentaire. Beijing, et c’est une nouvelle initiative, va encourager les entreprises chinoises à investir dans la chaîne agricole au sens large en Afrique et la développer. Dans la coopération dans les infrastructures, les nouvelles mesures proposent des partenariats entre les secteurs public et privé. Bien que la coopération dans le développement social, comme la santé publique, ait été généralement abordée dans le cadre de l’agenda global de la coopération pour le développement, la Chine s’est engagée pour la première fois à encourager les sociétés pharmaceutiques chinoises à investir en Afrique. Le pays a appelé à exploiter conjointement des hôpitaux et à coopérer dans la production de produits pharmaceutiques et dans la gestion des informations sanitaires pour aider l’Afrique à améliorer la disponibilité des services et des produits relatifs à la santé et au diagnostic.   
De toute évidence, cela montre que la Chine a l’intention de stimuler les investissements par le biais de l’assistance. 
 
Pourquoi ?
La raison est simple : il s’agit d’optimiser les résultats obtenus par l’assistance et les investissements.
D’abord, du point de vue de l’assistance, il y a un consensus sur la réforme de ses modalités actuelles. Ainsi, une assistance pour la construction des infrastructures n’est pas une modalité durable. Les pays récipiendaires sont enclins à dépendre de l’aide étrangère et perdent tout dynamisme qui leur permettrait de construire leur propre capacité au développement. Par ailleurs, les projets de construction de stades à la demande des pays africains vont diminuer à l’avenir.  
Ensuite, les investissements de la Chine en Afrique restent faibles. Au cours du premier semestre 2015, ils ont baissé de 40 %. Il faudra surmonter de nombreux défis avant d’atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars d’investissements d’ici à 2020. Avec la baisse du prix des matières premières, les économies africaines ont été gravement touchées. En octobre dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a évalué que la croissance économique en Afrique sub-saharienne en 2015 ralentirait pour atteindre 3,8 %, la progression la plus faible en 15 ans. La transformation en un partenariat stimulé par les investissements est donc la clé qui permettra de relever le niveau des relations sino-africaines.   
Troisièmement, du point de vue de l’opinion internationale, si la Chine accorde trop de prêts à l’Afrique, les pays occidentaux pourraient s’en inquiéter et formuler des critiques, en disant que la dette extérieure des pays africains s’alourdit. De telles réactions pourraient mettre en danger les relations sino-africaines. À la place, l’élargissement progressif de l’envergure de l’assistance, l’innovation dans ses modalités, l’optimisation des conditions de l’assistance et la stimulation des investissements par le biais de l’assistance pourraient aider les pays africains dans leurs efforts pour réduire la pauvreté. Cela permettrait aussi d’améliorer les conditions de vie de la population, d’accélérer les efforts en termes de renforcement des capacités et de promouvoir l’industrialisation.  
La stimulation des investissements par le biais de l’assistance est par essence différente de l’assistance conditionnée. Les pays donateurs occidentaux sont parvenus à un consensus sur le fait qu’ils doivent réduire et progressivement supprimer les conditions quand ils fournissent de l’aide. L’approche chinoise – stimuler les investissements par le biais de l’assistance – ne signifie pas que le pays soutient l’aide conditionnée. Il s’agit d’une innovation dans les modalités de l’assistance. 

  

Comment faire ?
L’environnement d’investissement est une question centrale pour les entreprises chinoises en termes de prise de décision. Stimuler les investissements par le biais de l’assistance ne signifie pas que ladite assistance va directement conduire à une hausse des bénéfices. Avec l’assistance, les gouvernements africains et les agences décisionnaires seront capables d’améliorer leurs capacités de gouvernance et ainsi créer un meilleur environnement macroéconomique, et attirer davantage d’investissements étrangers. L’assistance dans ce domaine comprend la formation et l’envoi de conseillers en politique.  
Pour stimuler l’industrialisation et les investissements en Afrique, il doit y avoir une bonne gouvernance et un environnement d’investissements stable. C’est devenu un stéréotype de dire que les relations intergouvernementales entre la Chine et l’Afrique sont fortes alors que les échanges entre les populations sont relativement faibles. Par rapport au Japon, aux États-Unis et aux pays européens, les relations intergouvernementales sino-africaines se limitent à des visites de haut niveau, et leur influence profonde est limitée.   
Si l’on prend par exemple l’Angola, la coopération bilatérale ces dix dernières années a largement contribué à la reconstruction du pays. Cependant, les investissements se sont concentrés sur l’ingénierie civile, et la Chine n’a pas eu une influence proportionnelle dans le processus d’élaboration des politiques à Luanda. L’Angola a accepté des conseils en politique des pays et des agences occidentales. Des hauts fonctionnaires du pays ont dit au FMI : « Nous n’avons pas besoin de votre argent, mais de vos cerveaux. »
La Chine est compétente pour aider les gouvernements africains à améliorer leurs capacités à prendre de meilleures décisions et à créer un environnement d’investissements plus favorable. Avec l’assistance dans les projets et dans les ressources humaines, le pays peut fournir une éducation diplômante, des formations à court et moyen terme et effectuer des échanges de personnels au niveau des fonctionnaires et des techniciens aux pays récipiendaires. L’innovation dans les modalités de l’assistance dans le domaine de la sélection de personnels se reflète dans la sélection des stagiaires qui présentent une importance fondamentale pour le développement local. Actuellement, les listes de stagiaires sont fournies par les gouvernements africains. Mais il apparaît souvent qu’ils ne sont pas les plus qualifiés. À l’avenir, les entreprises chinoises pourront jouer un rôle plus important dans la sélection des stagiaires.  
La stimulation des investissements par l’assistance est l’approche principale dans l’innovation dans les modalités de l’assistance et est cruciale pour faire passer les relations bilatérales à un partenariat stratégique global. Pour cela, il doit y avoir une communication effective entre les gouvernements et les entreprises pour que l’assistance puisse efficacement tirer parti des investissements substantiels, et lancer une dynamique durable dans les économies africaines et la coopération sino-africaine.

(L’auteur est chercheur associé assistant à l’Institut de recherche sur l’Asie de l’Ouest et l’Afrique relevant de l’Académie des Sciences sociales de Chine)

Imprimer
Liens: french.china.org.cn   |   LA CHINE AU PRÉSENT   |   La Chine Pictorial   |   Xinhuanet   |   Le Quotidien du Peuple   |   CCTVfr
Radio Chine Internationale   |   Réseau sur la coopération sino-africaine
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Copyright CHINAFRIQUE tous droits réservés 京ICP备08005356号
PARTAGER
Facebook
Twitter
Weibo