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Afrique
  2016-05-03
 

La volonté d'apprendre

par Zheng Yang | VOL.8 MAI 2016 CHINAFRIQUE
Mots-clés: experts chinois;Zimbabwe

 
Zhang Jianzhong fait une démonstration des technologies modernes pour la plantation de maïs

 

Les représentants du gouvernement zimbabwéen et les experts chinois attendaient avec impatience face à la parcelle de riz du ministère zimbabwéen de l’Agriculture pour tenter l’expérience. Wu Mingkui s’était préparé pour ce moment depuis son arrivée à Harare en octobre 2015. Membre d’une équipe de 10 experts chinois, il est au Zimbabwe pour enseigner les nouvelles techniques agricoles aux fermiers locaux. Il a compilé un manuel en anglais pour l’enseignement théorique des fermiers et des étudiants en agriculture. C’est lors de la formation pratique de cinq jours que l’expérience est tentée : planter des semences de riz hybride chinois à fort rendement, pour prouver qu’elles produisent beaucoup plus de riz que les semences locales. Expérience essentielle puisque son succès permettrait de contribuer à la sécurité alimentaire du Zimbabwe. 

  

Les origines 

Le projet de coopération auquel participe M. Wu remonte à 2006, lorsque le Président chinois de l’époque, Hu Jintao, lançait un plan de coopération agricole lors du Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine. Le Président avait alors annoncé la construction de 10 centres pilotes de technologies agricoles en Afrique et l’envoi de 100 experts agricoles pour former 1 500 agriculteurs locaux sur une période de trois ans. Puis, en 2009, le plan est élargi, passant à 20 centres de formation et 50 équipes d’experts. Depuis 2006, près de 300 experts agricoles chinois, professeurs et techniciens, ont été envoyés dans 37 pays d’Afrique par le ministère chinois de l’Agriculture. M. Wu et ses collègues, spécialisés dans l’élevage, les cultures, l’équipement agricole, l’aquaculture, l’horticulture et la médecine vétérinaire, font partie du troisième groupe d’experts envoyés au Zimbabwe. 

Le riz est une culture stratégique pour assurer la sécurité alimentaire au Zimbabwe. Pourtant, M. Wu a constaté que la recherche, le développement de la culture et la productivité du riz étaient très faibles. « Près de 1 000 hectares de riz sont cultivées dans le pays mais chaque hectare ne produit que 0,5 tonne », explique-t-il. Dans une parcelle d’essai de semences de riz hybride, dans la province du Hunan au centre de la Chine, cultivée par Yuan Longping, connu en Chine comme le « père du riz hybride », la production moyenne est de 12 tonnes par hectare. « Le manque de variétés de riz de qualité était la cause de la faible production de riz au Zimbabwe », raconte M. Wu. Sa priorité était donc de faire entrer le riz hybride chinois dans le Projet national des cultures du Zimbabwe. Ces derniers temps, le pays fait face à de plus grands défis à cause de la sécheresse et d’autres problèmes liés au changement climatique. Un tiers de la population – environ 4 millions de personnes – risque de souffrir de la faim. Beaucoup de fermiers pensaient que la sécheresse était la plus grande menace pour leur production et qu’elle ne pouvait être combattue puisqu’il s’agit d’un phénomène naturel. M. Wu leur a appris qu’on pouvait malgré tout agir face à la sécheresse : « Avec les techniques d’hybridation, ils peuvent cultiver de nouvelles variétés de riz résistantes à la sécheresse et aux maladies. » 

  

L’expérience chinoise 

La Chine a commencé sa recherche sur le riz à fort rendement dans les années 1960. Le riz hybride chinois permet de nourrir 20 % de la population mondiale en n’utilisant que 7 % des terres arables sur la planète. Désormais, la Chine partage son savoir-faire avec d’autres pays. Cependant, M. Wu s’est rendu compte que pour les cultures de maïs et soja les variétés locales avaient un meilleur taux de rendement que les chinoises. Le problème de sécurité alimentaire au Zimbabwe n’est donc pas lié à la qualité des semences mais au manque de technologie et d’équipement. « Il faut s’assurer que les fermiers, qui manquent d’argent et d’expérience de gestion, utilisent correctement les semences et les technologies », confiait M. Wu à CHINAFRIQUE. « C’est pour ça qu’on est ici, pour leur montrer comment les utiliser et les former. » Pour l’instant, deux séances de formation sur la culture du riz ont été proposées aux étudiants en agriculture et aux techniciens, dans le cadre d’un programme national. Sur une période de deux ans, M. Wu et son équipe devraient former 800 Zimbabwéens aux nouvelles technologies agricoles et d’élevage. 

  

Des étudiants assidus 

Zhang Jianzhong, technicien agricole depuis 23 ans, a passé deux ans en Éthiopie de 2013 à 2015. Il rentre ensuite en Chine pendant 5 mois, avant de repartir pour une nouvelle mission au Zimbabwe. M. Zhang comprend alors que le Zimbabwe est un des pays les plus avancés en Afrique sur le plan de la mécanisation agricole, grâce aux technologies et équipements introduits par les propriétaires terriens occidentaux ayant quitté le pays après le début de la réforme agraire en 2000. « Mais l’ancien équipement n’a pas été entretenu ou renouvelé. Alors il y a un réel manque de machines pour la production agricole », explique M. Zhang. Une solution consiste à tenter d’étendre la durée de vie de l’ancien équipement, formant les techniciens pour une meilleure utilisation et un entretien constant. M. Zhang est en charge de cette mission d’enseignement. Il trouve ses étudiants zimbabwéens très attentifs, avec une réelle envie d’apprendre. « Ils sont ravis d’avoir l’opportunité d’être formés et écoutent chaque mot avec attention », raconte M. Zhang.  

Le ministère chinois de l’Agriculture a accepté de fournir quelques nouvelles machines : deux tracteurs, deux planteurs de patates et deux planteurs d’arachides. Ces machines ont été choisies parce qu’elles répondent aux urgents besoins des fermiers et permettent de réduire les coûts tout en augmentant l’efficacité. Sans les machines, il faut au moins deux bœufs et 30 ouvriers agricoles pour cultiver 1 hectare par jour. Mais avec les nouvelles machines, cinq personnes peuvent cultiver plus de 1,5 hectare par jour. Le taux de survie des plants de pommes de terre est par ailleurs bien plus élevé grâce aux machines. « Quand on travaille en Afrique, on ressent l’envie et le besoin des populations d’acquérir des connaissances et compétences technologiques. Alors pour moi, ce n’est pas seulement un travail mais une responsabilité, envers moi-même et envers les autres », conclut M. Zhang.

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