中文 ANGLAIS Beijing Information
Afrique
  2017-07-05
 

Se  rendre  à  l'évidence

VOL.9 JUILLET 2017
Mots-clés: Afrique; entreprises chinoises

Mombasa-Nairobi SGR créé des emplois pour la population locale.

 

Les derniers chiffres montrent que plus de 3 000 entreprises chinoises opèrent actuellement en Afrique, couvrant presque tous les pays et régions d'Afrique. Certains médias occidentaux ont fait des reportages négatifs sur cet investissement croissant, disant que les entreprises chinoises « ont endommagé l'environnement local » et « n'ont pas rempli leur responsabilité sociale » (RSE). Zhu Weidong, chercheur de l'Institut d'études d'Asie de l'Ouest et d'Afrique, de l'Académie chinoise des sciences sociales, a visité de nombreux projets et entreprises chinoises au cours de plusieurs voyages de recherche en Afrique depuis deux ans, recueillant une grande quantité de données sur leurs opérations. Il a récemment livré le bilan de son étude à la journaliste de CHINAFRIQUE Cui Xiaoqin, qui présente une image différente de celle de nombreux médias occidentaux.

CHINAFRIQUE : Pensez-vous que les entreprises chinoises sont plus du genre à « donner du poisson » ou à « apprendre à pêcher » ?

Zhu Weidong : La plupart des entreprises chinoises en Afrique que j'ai visitées ont développé des programmes de formation. Cela a stimulé le transfert de compétences et a augmenté les opportunités d'emploi locales. Par exemple, lors de la construction du chemin de fer à écartement standard Mombasa-Nairobi au Kenya (SGR), China Road and Bridge Corp. (CRBC) a formé plus de 18 000 travailleurs kenyans. En outre, l'entreprise s'est également associée à l'autorité ferroviaire locale, à une école de formation kenyane, et à l'Université Jiaotong du sud-ouest de la Chine, et a formé 10 enseignants et 100 étudiants kenyans sur les opérations ferroviaires. Enfin, un institut de formation ferroviaire sino-kenyan sera construit pour assurer la formation de près de 3 000 techniciens locaux par la suite.

Par ailleurs, pour résoudre le problème du manque de techniciens dans le projet ferroviaire d'Addis-Abeba-Djibouti, plus de 36 000 travailleurs locaux ont été formés par des entreprises chinoises. La formation n'a pas seulement répondu aux besoins en ressources humaines pendant la construction ferroviaire, mais elle a également préparé des techniciens pour l'entretien et l'exploitation future du chemin de fer.

Huajian international Shoe City Plc., une société privée chinoise de fabrication de chaussures en Éthiopie, a également prêté attention à la formation des populations locales. La société a créé un cours spécial pour le nouveau personnel, avec des professeurs expérimentés fournissant formation et orientation. La société a également envoyé des ouvriers locaux se former en Chine.

Le Dr. Deborah Brautigam, directrice de l'initiative de recherche Chine-Afrique de l'École de hautes études internationales de l'Université Johns Hopkins, a déclaré que ce genre d'affirmation n'étaient que des « rumeurs », et a noté que la majorité des employés recrutés dans les entreprises chinoises étaient des locaux. Elle a ainsi exprimé cette opinion dans son article intitulé Cinq mythes sur l'investissement chinois en Afrique publié dans Foreign Policy en décembre 2015.

Lors de ma visite du projet SGR, j'ai constaté que près de 42 000 emplois divers avaient été créés à la fin 2016. CRBC a recruté plus de 8 900 techniciens et plus de 8 700 managers kenyans, le taux d'emploi de personnel local atteignant 92 %.

Les travailleurs locaux sont, en outre, recrutés non seulement par les entreprises publiques chinoises, mais aussi par les entreprises privées. Par exemple, la majorité des travailleurs de Huajian ont été recrutés localement. Jusqu'à présent, plus de 6 000 locaux se sont vus offrir des opportunités professionnelles. L'entreprise est en train de construire une zone industrielle internationale en Éthiopie, qui produira des vêtements, des chaussures, des chapeaux, mais aussi de l'électronique et d'autres produits manufacturés. On estime que 30 000 à 50 000 emplois seront créés à la fin des travaux prévue pour 2020.

Les entreprises chinoises sont critiquées pour ne pas protéger l'environnement en Afrique dans leurs opérations. Quel est votre avis à ce sujet ?

Les faits parlent d'eux-mêmes. Si vous prenez la ligne Mombasa-Nairobi SGR par exemple, CRBC a établi des règlements et des plans de construction destinés à protéger l'environnement et la vie sauvage. Conformément aux exigences des autorités kenyanes, l'entreprise a construit des ponts pour que le train puisse passer les réserves naturelles sans affecter la faune. 969 passages pour les animaux ont été construits. Les tronçons des ponts qui traversent les parcs nationaux ont également été surélevés à hauteur de sept mètres pour permettre aux animaux, comme la girafe, de circuler librement. Enfin, la voie ferrée est clôturée des deux côtés pour empêcher tout risque de collision avec les trains.

Le chemin de fer d'Addis-Abeba-Djibouti traverse le parc national éthiopien d'Awash. Des contrôles rigoureux ont été mis en place pour s'assurer que le projet ne nuise pas aux espèces sauvages. Par exemple, dans les sections de la voie construite par la Chine Civil Engineering Construction Corp., deux ponceaux sont construits à chaque kilomètre de la voie, soit plus de 750 ponceaux au total pour une ligne de 430 kilomètres.

Certains chercheurs étrangers ont également livré des observations objectives sur les questions de protection de l'environnement des entreprises chinoises en Afrique, après des recherches et des investigations approfondies. Par exemple, deux boursiers canadiens, Namukale Chintu et Peter J. Williamson, réfutent certaines affirmations des médias occidentaux selon lesquelles les entreprises chinoises ont porté atteinte à l'environnement en Afrique, dans un article intitulé Les entreprises publiques chinoises en Afrique : mythes et réalités. Dans cet article, ils mentionnent des cas de protection de l'environnement menés par ces entreprises. Par exemple, la China National Petroleum Corp. a construit la plus grande usine de traitement des eaux usées du Soudan pour éliminer toute contamination.

Justement, les sociétés chinoises ont-elles respecté leur RSE en Afrique ?

La RSE exige des entreprises qu'elles se préoccupent non seulement de leurs profits et des intérêts des actionnaires, mais aussi des intérêts des communautés locales et de toutes les parties prenantes. Au lieu de seulement se concentrer sur les profits, comme rapporté par certains médias occidentaux, la plupart des entreprises chinoises remplissent leur RSE en Afrique.

Les entrepreneurs chinois de la Mombasa-Nairobi SGR et du réseau ferroviaire Addis-Abeba-Djibouti ont fait un bon travail dans l'accomplissement de leur RSE en Afrique. Par exemple, depuis que le projet Mombasa-Nairobi SGR a débuté, CRBC a lancé près de 260 initiatives d'intérêt public, dont plus de 20 000 kenyans ont bénéficié. Ces projets comprennent des puits de forage pour les habitants, des dons aux écoles, la mise en place de secours routiers, la construction de routes pour les collectivités locales et la participation à la protection de l'environnement.

Actuellement, les infrastructures dépassées, la pénurie de fonds et de professionnels sont les principaux défis qui entravent le développement de l'Afrique. Beaucoup d'entreprises chinoises ont envisagé d'y remédier lors de la réalisation de projets en Afrique.

Afrobarometer, un réseau de recherche panafricain influent et non partisan, a publié les résultats d'enquêtes menées, entre 2014 et 2016, auprès de près de 54 000 citoyens dans 36 pays africains. Ces enquêtes montrent que la Chine est le deuxième modèle le plus populaire pour le développement national après les États-Unis. Près des deux tiers (63 %) des Africains disent que l'influence de la Chine est positive. Les facteurs les plus importants contribuant à cette image positive sont les investissements de la Chine dans les infrastructures et autres projets de développement, le coût des produits chinois et les investissements commerciaux, selon les personnes sondées.

Il ne fait aucun doute que quelques entreprises chinoises ont cherché des intérêts immédiats sans se conformer aux lois locales. Plutôt que de remplir leur CSR, ces sociétés ont endommagé l'environnement local, créant un fort ressentiment des habitants. Mais le gouvernement chinois prend désormais des mesures pour régler le problème. Toutefois, quelques entreprises de ce genre ne peuvent pas représenter le courant dominant des entreprises chinoises opérant en Afrique.

Pour vos commentaires : cuixiaoqin@chinafrica.cn

Imprimer
Liens: french.china.org.cn   |   LA CHINE AU PRÉSENT   |   La Chine Pictorial   |   Xinhuanet   |   Le Quotidien du Peuple   |   CCTVfr
Radio Chine Internationale   |   Réseau sur la coopération sino-africaine
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Copyright CHINAFRIQUE tous droits réservés 京ICP备08005356号
PARTAGER
Facebook
Twitter
Weibo