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Chine
  2016-04-12
 

Projets d'avenir

par Ni Yanshuo | VOL.8 AVRIL 2016 CHINAFRIQUE
Mots-clés: deux sessions; Afrique

 
 Des députés de l’APN posent pour une photo de groupe

À son arrivée au Grand Palais du peuple à Beijing, le Nigérian Ikenna Emewu ne s’attend pas à faire la Une des medias chinois. Le 2 mars dernier, des journalistes du monde entier y sont conviés pour la conférence de presse de la 4e session du XIIe Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), la plus haute instance politique du pays. Le Nigérian est choisi parmi les centaines de journalistes présents pour poser une question au porte-parole du comité, Wang Guoqing. Par sa pertinence, sa question allait prouver sa profonde connaissance des réalités chinoises. « Je suis très intéressé par le développement de la Chine. Je travaille au Nigéria, mais je regarde les informations chinoises presque tous les jours. Je suis très au courant de ce qui se passe en Chine », explique le rédacteur en chef du journal The Sun. « Dans mon pays, les nouvelles concernant la Chine sont toujours très populaires », raconte-t-il à CHINAFRIQUE. Ce jour-là, Emewu fait la Une de nombreux sites et journaux.  

Le Nigérian participe à un programme de formation de 10 mois organisé depuis 3 ans par l’Association diplomatique de Chine, une organisation non gouvernementale promouvant la diplomatie publique. Dédié aux journalistes africains, ce programme permet à plus de 20 professionnels d’approfondir leurs connaissances sur la Chine. « Étant donné le développement rapide de l’économie chinoise et l’augmentation des échanges entre la Chine et l’Afrique, les Nigérians veulent en savoir plus sur la Chine », affirme Emewu. « Je pense que les deux sessions m’ont permis d’obtenir des informations très fiables sur la Chine. »   

 
 Ikenna Emewu ( WANG XIANG)
  

Lutter contre la pauvreté 

Les deux sessions, ou lianghui, sont les sessions annuelles du Comité national de la CCPPC et de l’Assemblée populaire national (APN), qui se tiennent habituellement au mois de mars. Pendant les lianghui, les membres de la CCPPC et les députés de l’APN planifient le développement annuel de la Chine. Cette année, les deux sessions revêtaient une importance particulière puisqu’il fallait également planifier le développement du pays pour les cinq prochaines années. Le 16 mars, les autorités ont ratifié le XIIIe Plan quinquennal du pays, le projet politique pour le développement de la Chine de 2016 à 2020. Selon le plan, la Chine poursuivra un développement innovant, coordonné, vert, ouvert et de partage. Promouvant également une réforme structurelle du côté de l’offre.  

« Améliorer les conditions de vie de la population est l’objectif principal du développement économique et du progrès social, c’est un des axes du plan », explique Zhou Hongchun, chercheur au département de développement social du Centre de recherches du Conseil des affaires d’État sur le développement. Interviewé par l’agence Xinhua, Zhou soulignait l’importance du plan : « Le XIIIe Plan quinquennal est un projet essentiel pour notre objectif centenaire d’avoir une société modérément prospère en 2020. Pour y arriver, la réduction de la pauvreté doit être au cœur de ce projet. » Le plan prévoit d’en finir avec la pauvreté dans les zones rurales d’ici 2020.  

De nombreux progrès ont été faits dans ce sens ces dernières années. La Chine était ainsi le premier pays en développement à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dans ce domaine, réduisant de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté. En 2015, près de 14,42 millions de personnes sont sorties de la pauvreté en Chine, selon le Rapport d’activité du gouvernement présenté par le Premier ministre Li Keqiang à l’ouverture de la 4e session de la XIIe APN, le 5 mars. Malgré ces progrès, 55 millions de personnes vivaient encore sous le seuil de pauvreté national − avec des revenus annuels inférieurs à 2 300 yuans (353 dollars) − fin 2015, selon les chiffres du Bureau national des statistiques. S’il semble difficile de sortir 55 millions de personnes de la pauvreté en cinq ans, Hong Tianyun, directeur adjoint du Groupe dirigeant du Conseil des affaires d’État pour la lutte contre la pauvreté et le développement, reste optimiste : « Nous trouverons des moyens plus efficaces et plus précis pour atteindre cet objectif, en lançant par exemple des campagnes d’éducation, encourageant le soutien financier ou en créant des plates-formes publiques pour sensibiliser la population et les inciter à combattre la pauvreté à nos côtés. »  

 
 Session de l’Assemblée populaire nationale
  

Modèle pour l’Afrique 

Les objectifs chinois en matière de pauvreté ont attiré l’attention des intellectuels africains, qui pensent que l’Afrique peut apprendre de l’expérience chinoise. « Par l’innovation dans les sciences et les technologies, le plan quinquennal cherche à réduire la pauvreté et l’écart de richesses », explique à CHINAFRIQUE Emmanuel Igbinoba, chercheur au Centre d’études chinoises de l’Université de Stellenbosch, en Afrique du Sud. « Les autorités veulent atteindre cet objectif en aidant les populations à générer des revenus dans les régions les plus pauvres. » Selon le chercheur, la Chine peut être un modèle pour l’Afrique : « Les autorités sud-africaines et africaines peuvent s’inspirer des stratégies chinoises, particulièrement en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, pour les appliquer en Afrique. »  

 

Moteur de l’économie mondiale 

Le ralentissement de l’économie chinoise attire également l’attention des Africains et du monde entier. Depuis que la Chine a lancé la réforme et l’ouverture à la fin des années 1970, le pays a connu une croissance à deux chiffres. Mais cette croissance commence à ralentir au début du millénaire. Pendant le XIe quinquennat (2006-2010), la croissance du pays atteint 11,2 %, elle tombe à 7,8 % durant le XIIe quinquennat (2011-2015) et elle devrait être de 6,5 % avec ce XIIIe Plan quinquennal. Mais de nombreux observateurs sont encore optimistes pour l’avenir économique de la Chine. Lors de sa visite au Malawi au début d’année, le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a affirmé que la rapide croissance chinoise des trois dernières décennies avait grandement contribué au développement économique mondial. Malgré le ralentissement de l’économie mondiale de l’année dernière, la croissance du PIB chinois était de 6,9 %. « La croissance économique chinoise demeure unique au monde, stimulant grandement le développement de l’économie mondiale », assurait Wang. « L’Afrique bénéficie toujours de ce développement. »   

Un point de vue que partage Martyn Davies, chargé des marchés émergents et de l’Afrique pour Deloitte and Touche’s. Selon lui, pour évaluer l’impact du ralentissement de l’économie chinoise sur l’Afrique, il ne faut pas uniquement se concentrer sur la croissance du PIB. « Il faut aussi prendre en compte les mesures mises en place par Beijing pour booster la croissance par l’investissement de capitaux [comme le financement d’infrastructures] », explique Davies à CHINARFIQUE. Selon l’expert, la restructuration économique chinoise vers un modèle économique basé sur la consommation offrira d’importantes opportunités aux économies africaines à dominante agricole, notamment au sud et à l’est du continent. « La demande croissante de produits agricoles en Chine représente une réelle opportunité », conclut Davies. Mais l’économiste sud-africain craint que le passage à une économie de services et de consommation soit préjudiciable aux économies de consommation. « Beaucoup d’économies africaines sont basées sur la consommation. » 

 
Port de Lianyungang, dans la province du Jiangsu

Approfondir la coopération 

Après plus de 30 ans de forte croissance économique, la Chine rentre dans une phase « normale », avec une croissance moyenne à rapide. « Dans cette phase, les principaux objectifs de la Chine sont d’ajuster sa structure économique et de réduire sa surcapacité », explique à CHINARFIQUE He Wenping, chercheuse à l’Institut Charhar et à l’Institut d’études africaines et ouest-asiatiques de l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC). « Pendant les cinq années du XIIIe Plan quinquennal, la coopération entre la Chine et les pays africains va se développer. » Lors du sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine, le Président chinois Xi Jinping a annoncé des projets de coopération dans dix secteurs, et un financement de 60 milliards de dollars. Parmi ces secteurs, la coopération pour l’industrialisation, la modernisation agricole et la coopération financière. « L’approfondissement de la coopération sino-africaine dans ce nouveau contexte de croissance « normale » reflète la détermination chinoise à promouvoir le développement africain, et l’union sino-africaine pour faire face aux difficultés actuelles », affirme He. « Les économies chinoise et africaine sont complémentaires », assure la chercheuse, rappelant que la Chine ajuste son économie passant de l’exportation de marchandises à l’export de capitaux. 

Suivant le XIIIe Plan quinquennal, la Chine devrait promouvoir la coopération internationale pour les capacités de production et  la fabrication d’équipement. « La coopération pour les capacités de production peut atteindre le niveau de développement voulu par la Chine et l’Afrique. La coopération dans ce secteur a des bases solides », explique He. Alors que la Chine rentre dans la phase intermédiaire de son industrialisation, avec une production excédentaire, la plupart des pays africains sont dans la phase préliminaire. Ces pays ont besoin de produits de base, tels que le fer, l’acier ou le ciment. Pour l’instant, ceux-ci sont majoritairement importés. « [Les pays africains] doivent acquérir des capacités de production dans ce secteur pour accélérer leur industrialisation », ajoute He. Selon la chercheuse, il est temps pour la Chine et l’Afrique de mettre en place une coopération de leur production puisque la Chine a du capital, des équipements, de la technologie et de l’expertise de gestion alors que les pays africains ont une abondante main d’œuvre et des ressources naturelles. Malgré le ralentissement, la Chine et l’Afrique ont les économies avec la croissance la plus rapide au monde. « Étant donné les solides bases économiques de la Chine, établies pendant trois décennies de développement rapide, la croissance de 6,5 % prévue par le XIIIe Plan quinquennal est nettement suffisante pour soutenir et promouvoir la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique. »  

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