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Chine
  2016-09-09
 

Lutter contre la pauvreté

VOL. 8 septembre 2016
Mots-clés: pauvreté

Wei Se, du village de Lazang, dans la région autonome du Tibet, tient un garage de réparation de tracteurs grace au soutien du gouvernement local

 

La Chine a sorti plus de 700 millions de personnes de la pauvreté au cours des trois dernières décennies et prévoit d’éradiquer la pauvreté intérieure d’ici 2020. Dans la même période, elle a également assisté des pays africains et d’autres nations en développement dans leur lutte contre la pauvreté. Zuo Changsheng, directeur du Centre international de réduction de la pauvreté en Chine (CIRPC), explique à la journaliste de CHINAFRIQUE, Yu Nan, que certaines des meilleures pratiques chinoises de lutte contre la pauvreté sont en train d’être adoptées par des pays africains, avec certaines modifications pour s’adapter aux conditions nationales.

CHINAFRIQUE : Quels sont selon vous les différences entre une approche ciblée de réduction de la pauvreté et une politique de lutte contre la pauvreté orientée sur le développement ?

Zuo Changsheng : L’idée d’éliminer la pauvreté de façon ciblée a été proposée en 2014, pour la première fois sur le plan étatique. Ses exigences de base et ses méthodes clés incluent « six points précis » et un « projet à cinq canaux ». La première partie inclut : des objectifs clairs pour les foyers individuels ; des projets bien conçus ; une utilisation précise des capitaux ; des mesures ciblées ; l’envoi des bonnes personnes pour aider en fonction des différentes conditions aux différents endroits ; et des effets concrets. La seconde signifie la réduction de la pauvreté par les cinq canaux suivants : développer la productivité des personnes en situation de pauvreté ; les aider à migrer vers des endroits plus riches ; leur fournir une éco-compensation ; améliorer leur éducation ; et leur fournir une sécurité sociale.

À la différence de la précédente politique chinoise de lutte contre la pauvreté orientée sur le développement, cette nouvelle approche cible les personnes ou les familles individuelles et s’assure qu’elle aide, par des mesures adaptées, ceux dans le besoin selon leurs difficultés spécifiques. Cette stratégie met l’accent sur l’efficacité de l’utilisation des ressources et la valeur des résultats des efforts de la lutte contre la pauvreté, afin de s’assurer que ceux qui vivent dans la pauvreté peuvent en être tirés dans le délai prévu.

Comment le succès de la Chine dans la réduction de la pauvreté peut-il être partagé avec l’Afrique ?

En Chine, les autorités centrales et locales ont toutes deux établi des agences spéciales de lutte contre la pauvreté. Le gouvernement central définit le plan global et les autorités provinciales prennent l’entière responsabilité de sa mise en œuvre avec les autorités au niveau du district, les aidant à atteindre les objectifs.

En 1994, la Chine a mis en place le Programme septennal prioritaire de lutte contre la pauvreté. Par la suite, elle formula deux Plans pour la réduction de la pauvreté et le développement des zones rurales pour les périodes 2001-2010 et 2011-2020. La réduction de la pauvreté et le développement sont intégrés dans les programmes de développement économique et social à moyen et long termes, avec des contributions croissantes de la part des gouvernements central et locaux.

En termes de partage d’expérience avec les pays africains, du fait des différences de conditions nationales, les autres pays peuvent s’inspirer des pratiques de la Chine, mais pas les copier aveuglément. En 2011, nous avons initié le Centre d’apprentissage CIRPC pour la réduction de la pauvreté à Peapea, un village de Tanzanie. Il s’agissait du premier projet de démonstration de lutte contre la pauvreté au niveau du village, établi par CIRPC en Afrique. Le programme vise à partager l’expérience de la réduction de la pauvreté en Chine rurale avec les pays africains, en proposant des modèles de plantation, d’élevage et de traitement des récoles. Cela donne un bon exemple pour la coopération sino-africaine dans la réduction de la pauvreté.

Quels sont les défis auxquels la Chine doit faire face dans ses efforts de lutte contre lapauvreté ?

Tout d’abord, le gouvernement chinois a promis d’éradiquer la pauvreté d’ici 2020. Cela signifie tirer plus de 55 millions de personnes de la pauvreté en cinq ans, une tâche ardue. Deuxièmement, la plupart des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté résident dans les zones rurales, avec des ressources naturelles et des conditions de transport inadéquates. Du fait d’un environnement écologique médiocre dans ces zones et de la faiblesse de leurs fondations économiques, la réduction de la pauvreté en zones rurales sera coûteuse et plus difficile. Troisièmement, la population en situation de pauvreté possède un taux global d’alphabétisation relativement faible. Par ailleurs, beaucoup souffrent de maladies et d’infirmités [qui les empêchent de travailler]. Quatrièmement, il est très courant de voir des personnes retomber dans la pauvreté du fait de maladies ou de catastrophes naturelles. Certains agriculteurs migrants se sont appauvris après avoir perdu leur emploi.

Il y a d’autres problèmes. Par exemple, du fait d’une faible gouvernance et d’une mauvaise gestion, certains projets de réduction de la pauvreté n’étaient pas efficaces. Certains responsables politiques ont mal utilisé les fonds ou se sont montrés coupables de manquement à leur devoir, ce qui détériore les droits des personnes en situation de pauvreté. Ces problèmes, dans une certaine mesure, n’ont pas seulement entravé la mise en place des mesures de réduction de la pauvreté, mais également endommagé l’image du gouvernement. Nous devons renforcer la supervision des fonds de réduction de la pauvreté, ainsi que l’application de la loi pour punir les actes de corruption. Le mécanisme de responsabilité pour la réduction de la pauvreté et le développement devrait être renforcé. Il y a encore davantage de défis. La contribution fiscale du gouvernement ne peut pourvoir à une demande, qui ne cesse de croître. Par ailleurs, certaines personnes en situation de pauvreté doivent être sevrées de leur dépendance à l’assistance gouvernementale. Ceux-ci peuvent améliorer leurs conditions de vie en faisant des efforts indépendants. Beaucoup d’efforts sont nécessaires pour améliorer l’autonomie des personnes.

Comment voyez-vous le rôle des organisations non-gouvernementales (ONG) dans la réduction de la pauvreté ?

La réduction de la pauvreté connait la participation d’un nombre croissant d’ONG, qui complètent les efforts du gouvernement et deviennent une force significative dans la lutte contre la pauvreté dans le monde. Il s’agit d’une tendance positive qui, selon moi, sera encore renforcée à l’avenir. Les ONG incluent une grande variété d’organisations professionnelles avec différents domaines d’expertise. Leur fonctionnement est flexible et leurs méthodes, ainsi que leurs contenus, peuvent être ajustés sur l’évolution des besoins des populations appauvries. Le gouvernement devrait créer un environnement politique favorable pour soutenir et encourager les ONG à jouer un plus grand rôle. Il pourrait les commissionner pour mener à bien des projets adaptés et leur apporter un soutien financier.

Comment la Chine renforce-t-elle le dialogue et la coopération avec l’Afrique et d’autres pays en développement dans la réduction de la pauvreté ? Quel est le rôle spécifique du CIRPC dans la réduction de la pauvreté ?

En 2014, la Chine et l’Union africaine ont publié à Addis-Abeba le Programme pour le renforcement de la coopération sino-africaine dans la réduction de la pauvreté. La même année, la Chine a proposé une initiative de coopération sur la réduction de la pauvreté en Asie orientale.

Sous la direction du Bureau chargé de la réduction de la pauvreté et du développement du Conseil des Affaires d’État, une agence spécialisée dans la coopération internationale pour la réduction de la pauvreté, le CIRPC travaille comme une plate-forme pour les échanges internationaux et la coopération dans la réduction de la pauvreté. Le Président chinois, Xi Jinping, a déclaré que le CIRPC devrait contribuer par la sagesse et la stratégie chinoise à promouvoir le partage d’expériences dans la réduction de la pauvreté dans les pays en développement.

Depuis sa fondation il y a plus d’une décennie, le CIRPC a établi une série de mécanismes de dialogue. Ceux-ci incluent le Forum mondial pour la réduction de la pauvreté et le développement, la Conférence sino-africaine sur la réduction de la pauvreté et le développement au sein du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA), ainsi que le Forum Chine-Asean sur le développement social et la réduction de la pauvreté. Le CIRPC a formé plus de 2 000 responsables politiques dans les pays en développement. De plus, elle a mis en place des mécanismes de coopération bilatérale pour la réduction de la pauvreté dans de nombreux pays et développé des centres de démonstration de réduction de la pauvreté au niveau des villages.

 

 Exclusif CHINAFRIQUE

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