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Culture et Société
  2016-05-03
 

Les missions médicales chinoises

par Ge Lijun | VOL.8 MAI 2016 CHINAFRIQUE
Mots-clés: missions médicales chinoises ;médecine traditionnelle chinoise

 
Des médecins chinois offrent des consultations gratuites en RDC

 

Liu Jiangui a pris sa retraite il y a 10 ans, mais ce médecin de 70 ans continue d’offrir des consultations dès qu’il en a l’occasion. Pendant des décennies, celui-ci a traité d’innombrables patients, notamment par l’acupuncture. Mais derrière cet homme aimable et modeste se cache un aventurier à l’expérience extraordinaire. Il s’est rendu en Afrique à cinq reprises, où il a travaillé pendant 10 ans et formé des apprentis médecins africains.  

En 1981, il est envoyé pour la première fois au Zaïre, aujourd’hui la République démocratique du Congo. À 35 ans, c’était alors un jeune médecin du département d’acupuncture de l’Hôpital du peuple dans la province du Hebei, près de Beijing. Pendant deux ans, sa mission diagnostique plus de 10 000 malades, fait plus de 3 600 opérations et donne des soins d’urgence à plus de 530 personnes. Le 25 avril 1991, Mobutu Sese Seko, le Président de l’époque, nomme les membres de la mission Chevaliers de l’Ordre national du Zaïre. Aujourd’hui, Liu lit toujours les documents concernant les missions médicales chinoises et suit de près le développement des soins médicaux en Afrique. 

« À partir de 1973, le Hebei a commencé à prendre en charge l’assistance médicale au Zaïre. À l’exception de 9 ans de cessation des activités à cause de la guerre, on y a envoyé plus de 400 médecins durant 33 ans. Actuellement, la 16e mission est en cours en République démocratique du Congo, et la 17e partira en mai 2016. Comme le rappelait le Président Xi Jinping lors du 50e anniversaire de l’envoi de missions médicales à l’étranger, celles-ci jouissent d’une très bonne réputation sans aucun effet négatif », explique Niu Zhiwen, directeur du département des Affaires étrangères de la commission de la planification familiale du Hebei. 

  

La miraculeuse acupuncture  

À son arrivée au Zaïre en 1981, Liu est envoyé dans l’Hôpital général de Gemena, à 1 000 kilomètres de la capitale, Kinshasa. Malgré les pénibles conditions de travail et les difficultés de communication, il se met très vite au travail. Pour adapter ses traitements à son nouvel environnement, Liu prend en compte les théories de la médecine traditionnelle chinoise, les caractéristiques physiologiques des habitants et le climat du pays. Un jour, un commandant de la province de l’Équateur vient le voir, il souffre d’ecthyma, une sévère infection de la peau. Liu conclut que le climat chaud et humide est à l’origine de la maladie et choisit un traitement combinant médecine occidentale et chinoise, nettoyer la plaie à l’occidentale et éliminer le poison avec l’acupuncture. Les aiguilles de Liu font forte impression sur le commandant qui, une fois guéri, ne cesse de louer la miraculeuse acupuncture. 

Beaucoup d’habitants bénéficient aussi de ce traitement miraculeux, se débarrassant enfin de leurs maladies. Au courant du travail de la mission médicale chinoise, le Président Mobutu demande à Liu de devenir l’un des médecins du gouvernement. « À partir de 1981, le Président a commencé à engager des médecins de la mission médicale comme médecins du gouvernement. Auparavant, c’était toujours des médecins occidentaux ou israéliens », confie-t-il à CHINAFRIQUE. 

  

 
En partant dela droite : Liu Jiangui, Wu Zexian, ambassadeur chinois en RDC, et des fonctionnaires de l’hôpital Kintambo de Kinshasa

 

Les apprentis africains 

Les médecins de l’Hôpital général de Gemena sont impressionnés par Liu, capable de guérir les patients simplement avec quelques aiguilles. Certains de ces médecins africains veulent apprendre ces techniques. Muyeke Théo est l’un de ces médecins, celui-ci veut apprendre non seulement l’acupuncture mais aussi le chinois. « Nous avons donc décidé de demander à l’interprète d’enseigner le chinois à ceux qui voulaient l’apprendre, et j’enseignais l’acupuncture à Théo. À ce moment-là, tout le monde était très enthousiaste », raconte Liu. Après une dure période d’études, Théo pouvait pratiquer seul. En 2007, il est transféré au département de médecine chinoise de l’Hôpital de l’amitié sino-congolaise, où il joue un grand rôle dans le domaine de l’acupuncture. 

À l’évocation de sa période d’enseignant, Liu ne peut s’empêcher de penser à Donba, un jeune diplômé de l’école d’infirmiers. Au début, Donba lui sert d’interprète. Il est intelligent et essaie de retenir les traitements. « Un jour, ma main droite était blessée et je ne pouvais pas travailler. J’ai donc tout de suite pensé à Donba qui m’amenait l’assiette d’aguilles. Je pointais un point d’acupuncture, il appliquait l’aiguille et le malade était guéri. En voyant son visage studieux, j’ai réalisé que j’adorais vraiment ce garçon, et je voulais tout lui apprendre. Il est devenu mon assistant et très capable », se souvient Liu. 

  

Le docteur Mpova  

Liu se souvient aussi d’Alphons Mpova, respecté par tous à l’Hôpital de l’amitié sino-congolaise. Ce médecin congolais maîtrise le chinois et l’acupuncture. Il commence à apprendre l’acupuncture à l’arrivée de la première mission médicale chinoise, en suivant des médecins chinois. Par la suite il étudie pendant trois ans à l’Université de médecine traditionnelle chinoise de Shenyang, une ville dans le nord-est de la Chine. Studieux et intéressé par la culture chinoise pendant des décennies, il permet à ses compatriotes de découvrir la Chine par l’acupuncture. « Il a commencé à étudier l’acupuncture en 1973, et malgré une cessation de plus de 9 ans, il a toujours maintenu une attitude amicale envers la Chine et les Chinois. Il a aussi appris l’acupuncture à mes côtés pendant longtemps, et nous entretenions une profonde amitié. En 2006, j’ai été envoyé dans son pays pour la quatrième fois. Quand il a su que j’étais à Kinshasa, il m’a rendu visite, malgré sa maladie. Lors de ces retrouvailles, comme deux vieux amis nous avons pleuré d’une émotion profonde », raconte le docteur Liu.  

Mpova est décédé chez lui en novembre 2015. Après sa mort, la mission a aidé sa famille à plusieurs reprises, y compris en leur envoyant de l’argent. Zhang Shunying, chef de la 16e mission médicale du Hebei en République démocratique du Congo, se souvient encore de la veille de Noël en 2014, lui et les membres de la mission étaient allés chez les Mpova en portant des cadeaux : 5 kg de riz, 2 kg d’huile de cuisine et 2 kg d’ailes de poulet. Le médecin et ses sept enfants les ont accueillis avec joie. Si bien entouré, il avait alors déclaré d’une voix émue : « La mission médicale chinoise est bonne, la Chine est bonne, vive la Chine ! » Mpova a travaillé avec les missions pendant 40 ans, et même malade il continuait à exercer. « Il aimait rester en contact avec notre mission, et nous aider à résoudre les problèmes. Il représente l’amitié sino-congolaise, et voulait diffuser la culture chinoise et congolaise », conclut Zhang Shunying.  

L’année 2016 marque le 53e anniversaire de l’envoi de missions médicales chinoises en Afrique. Au cours de ces 53 ans, la Chine a envoyé plus de 16 000 personnes, qui ont traité plus de 260 millions de malades dans 45 pays africains. De génération en génération, les médecins chinois apportent espoir et santé au continent africain, et forment d’innombrables médecins locaux qui sont une richesse pour le continent.

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