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Culture et Société
  2016-07-12
 

Le Roi lion

par Xia Yuanyuan | VOL.8 JUILLET 2016
Mots-clés: lions; Afrique

Zhuo Qiang montre une photo de la savane aux élèves de la Réserve nationale du Masai Mara, en mars 2015

 

Lorsque Zhuo Qiang a annoncé à sa famille, qu’il quittait son emploi tranquille dans un département du gouvernement et qu’il déménageait au Kenya sans offre d’emploi en vue, tous pensaient qu’il était devenu fou. 

  

« Depuis mon diplôme universitaire en 1996, je travaillais dans un département gouvernemental de la municipalité de Chongqing. Il s’agissait d’un travail stable, qui m’a permis d’aller plusieurs fois à l’étranger pour des affaires officielles », explique ce Chinois de 43 ans. En Chine, de tels postes sont appelés des « bols de riz en fer », exprimant la sécurité qu’ils procurent. Et voilà que Zhuo Qiang était prêt à quitter cette sécurité et ses perspectives de carrière sur la base d’un seul voyage effectué en 2005, qui l’avait laissé enivré. 

  

Cette année-là, il était parti au Kenya en voyage officiel, son premier voyage en Afrique. Sa destination ? La Réserve nationale du Masai Mara. Et ce premier aperçu est resté gravé à jamais dans sa mémoire : « La savane s’étirait sans fin et le ciel était d’un bleu pur, ponctué de nuages blancs. La nuit, le ciel s’est couvert d’étoiles et la lune était radieuse. Je pouvais entendre les lions rugir au loin. J’ai aussi aperçu d’autres animaux dans la savane… des éléphants, des rhinocéros, des léopards et des chimpanzés. » 

  

Cette expérience a touché une corde sensible - qui était là depuis son enfance - dans le cœur de Zhuo Qiang : une fascination pour les lions. « Lorsque j’étais enfant, je regardais un dessin animé nommé Le Roi Léo. Au-delà des lions, cela m’a familiarisé avec la savane africaine », raconte-t-il. 

  

Depuis ce temps-là, Zhuo Qiang aimait les lions et espérait aller un jour en Afrique pour y rencontrer ces animaux majestueux. 

  

  

Un rêve devenu réalité 

  

En 2011, Zhuo Qiang se décida finalement à prendre le taureau par les cornes et démissionna de son poste, malgré les objections persistantes de sa famille. Puis il partit au Kenya, impatient de débuter une nouvelle vie. 

  

Cependant, les choses ne se déroulèrent pas comme prévues. Lorsqu’il arriva à Nairobi et commença à chercher du travail dans une organisation de protection de la faune sauvage, personne n’était prêt à l’embaucher. Il fut difficile pour lui de se faire accepter par les associations européennes et américaines actives au Kenya. « Ils avaient une vision stéréotypique des Chinois, tous mercenaires et prêts à tuer les animaux sauvages », raconte-t-il. Ils ne croyaient pas qu’il était venu en Afrique, avec l’objectif de protéger la faune sauvage. Quelqu’un l’accusa même d’espionner pour un groupe de braconniers. 

  

Malgré sa frustration, Zhuo Qiang ne renonça pas et décida de se lancer seul. Avec ses fonds limités, il planta sa tente dans la savane et commença à vivre là, juste à côté des animaux sauvages qu’il souhaitait protéger. Tout d’abord, il se lia d’amitié avec une tribu locale et les convainquit de sa sincérité. Puis, il commença à gagner la confiance du gouvernement local et de ses vigiles. Dans l’année qui suivit son arrivée au Kenya, il fonda sa propre ONG de protection environnementale et mis en place une patrouille. L’équipe commença à travailler dans la réserve du Masai Mara avec les équipes du gouvernement kenyan, pour protéger les lions et les autres animaux sauvages sous la bouche du fusil des braconniers. 

  

Le Fond Mara pour la Conservation - la première organisation de bien public non-gouvernementale initiée par un Chinois au Kenya - est principalement composé d’employés locaux et repose sur les finances personnelles de son fondateur, ainsi que sur les dons. 

  

Le Fond fournit également des équipements à la Réserve du Masai Mara, notamment des véhicules et des tentes. Il a établi des partenariats avec le Kenya Wildlife Service, la East African Wildlife Society et d’autres organisations pour la protection des éléphants. 

  

Aujourd’hui, Zhuo Qiang porte un nouveau nom au Kenya : les habitants locaux l’appellent affectueusement « Simba », qui signifie « lion » en swahili. 

  

« La protection de la vie sauvage est ma mission », explique Zhuo Qiang. La Chine ayant la plus grande population au monde, nous avons la responsabilité de contribuer davantage pour protéger ce monde. Par ailleurs, l’Afrique est le berceau de l’humanité. Il est donc de la responsabilité de l’ensemble des êtres humains de protéger l’environnement et la faune sauvage en Afrique. 

  

  

Futurs champions 

  

En plus de ses patrouilles bénévoles et quotidiennes, Zhuo Qiang a une autre mission : celle d’éduquer les touristes toujours plus nombreux à venir en Afrique, ainsi que les Chinois dans leur pays. Il organise ainsi chaque année des séjours, pour que des volontaires chinois puissent venir au Kenya travailler sur des projets de conservation. Lorsqu’ils rentrent en Chine, ces volontaires peuvent partager leurs expériences avec leurs compatriotes et, de cette façon, la prise de conscience sur la protection de la nature et de l’environnement peut se répandre. 

  

Zhuo Qiang se concentre davantage sur les écoliers. En effet, les jeunes générations sont les futurs protecteurs de la vie sauvage, mais ils ont également une influence sur la génération de leurs parents, qui possède la capacité financière et l’inclination potentielle d’acheter des produits en ivoire ou à base de corne de rhinocéros. 

  

« Aujourd’hui, les jeunes Chinois sont mieux éduqués et ils comprennent l’urgence qu’il y a à protéger la vie sauvage, peu importe là où ils se trouvent. Ils manquent cependant d’information et de moyens pour obtenir la connaissance adéquate. » 

  

Pour y remédier, le Fond Mara pour la Conservation s’est associée à Kids Bang - une plate-forme éducative chinoise visant à promouvoir la conscience civique mondiale chez les enfants - pour lancer en juillet 2015 « Lion Defenders », un programme permettant à des enfants chinois de faire l’expérience de la vie en extérieur en Afrique. 

  

Les participants découvrent le travail et la vie quotidienne d’une réserve naturelle. « Les enfants doivent apprendre à survivre dans la nature. Ils doivent également être éduqués à devenir des citoyens du monde, avec une conscience civique et un sens de la responsabilité, afin de protéger l’écosystème et les animaux sauvages menacés », explique Zhuo Qiang. 

  

Huang Guoguo, une petite fille de neuf ans, fait partie du premier groupe des Lion Defenders. Elle a vécu au sein de la réserve Masai Mara pendant neuf jours et raconte : « Je veux dire à tous les animaux de Masai Mara, que je prendrai toujours soin de vous. J’ai peint de nombreuses cartes postales pour mes amis et je vais organiser une vente de charité. Tout l’argent de cette vente sera donné pour protéger les animaux d’Afrique. » 

  

  Exclusif CHINAFRIQUE

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