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Économie
  2016-12-16
 

Bienvenue au Rwanda !

par Aglah Tambo | VOL. 8 Décembre 2016
Mots-clés: Rwanda; tourisme
Le Rwanda attire de plus en plus de visiteurs.
 

L'avenue KN3 de Kigali se cache dans le quartier diplomatique de la ville, un quartier tranquille qui connaît peu de distractions. Mais l'essor récent des nouvelles constructions est en train de changer le paysage. Le 5 octobre, un nouvel hôtel a ouvert officiellement ses portes, venant s'ajouter à la liste croissante de structures de logement fleurissant à travers la ville.

Géré par la chaîne américaine Marriott International Group, cet hôtel cinq étoiles peut accueillir jusqu'à 600 clients. Situé en face de l'ambassade chinoise à Kigali, il a coûté 60 millions de dollars et fut construit par New Century Development, une entreprise établie par des investisseurs chinois de Shenzhen, conjointement avec des partenaires locaux qui détiennent 25 % des parts.

Le groupe Marriott gérera cet hôtel pour les 30 prochaines années, sur la base du contrat signé avec l'entreprise. Alex Kyriakidis, le directeur général de Marriott pour le Moyen-Orient et l'Afrique, explique que les bénéfices de ce partenariat sont réciproques, permettant aux investisseurs locaux de puiser dans les standards internationaux pendant que la chaîne pénètre de nouveaux marchés.

« Il y a une promesse mutuelle d'opportunité - pour Marriott, en tant qu'entreprise hôtelière ; et pour ses partenaires et associés, qui l'aideront à réussir sur ce marché », a-t-il expliqué en marge du Forum africain de l'investissement hôtelier (FAIH), qui s'est déroulé à Kigali au mois d'octobre. Ce forum de trois jours a rassemblé les principaux investisseurs internationaux de l'hôtellerie en Afrique, des responsables gouvernementaux, des opérateurs locaux et des experts, afin d'examiner l'état des activités et des investissements hôteliers en Afrique.

Un environnement favorable aux investisseurs

Même s'il s'agit de l'un des plus grands hôtels du Rwanda à ce jour, le lancement du nouveau Marriott à Kigali se serait déroulé sans plus de fanfare, s'il n'avait coïncidé avec le FAIH.

Tout cela participe pourtant du même projet visant à améliorer le profil du secteur hôtelier au Rwanda. En 2003, il n'y avait que 680 chambres disponibles à travers tout le pays. Aujourd'hui, ce chiffre atteint les 10 000. En 1993, le pays accueillait 252 000 touristes par an et en 2015, ce chiffre est passé à 1,2 million de visiteurs, qui rapportent 340 millions de dollars au secteur du tourisme et qui contribuent ainsi pour 49 % au PIB, selon les chiffres du Conseil de développement du Rwanda (CDR).

Le secret derrière ce rapide essor réside en partie dans l'engagement du gouvernement à soutenir les investisseurs.

« Notre priorité est de fournir un environnement favorable aux affaires, avec tous les services nécessaires désormais disponibles en ligne. Le tourisme est le pilier de notre pays et le gouvernement constitue donc une partie prenante essentielle pour développer les infrastructures nécessaires », explique Belise Kariza, la responsable en chef du Tourisme au Rwanda.

Un investisseur au Rwanda peut enregistrer une entreprise en 24 heures, bénéficier d'avantages fiscaux, réaliser des transferts de biens sans payer de taxes sur la plus-value et remplir en ligne ses déclarations de remboursement de la TVA. Récemment, des inspections obligatoires préalables au transport de marchandises - pour accélérer l'importation des équipements nécessaires - et des mesures de facilitation d'obtention de visa pour les investisseurs ont également été introduites.

En octobre, le rapport Ease of Doing Business (« Facilité dans la conduite des affaires ») de la Banque mondiale a classé le Rwanda à la deuxième place pour la facilité à y faire des affaires en Afrique, juste derrière la République de Maurice.

« Les industries comptent les unes sur les autres pour réussir et elles comptent sur les politiques du gouvernement pour se développer. Nous mettons en œuvre ces mesures, car de bonnes mesures ne valent rien si elles ne sont pas mises en œuvre », explique Innocent Bajiji, le dirigeant par intérim du Département de promotion des investissements du CDR.

Le FAIH s'est déroulé au Centre de convention de Kigali, un centre polyvalent construit par le groupe Beijing Construction Engineering pour 300 millions de dollars.

Celui-ci peut accueillir jusqu'à 2 600 personnes et comporte un hôtel cinq étoiles avec 292 chambres géré par la chaîne Radisson Blu Hotel. Ce centre fut utilisé pour la première fois lors du Sommet de l'Union africaine au mois de juillet de cette année.

L'Asie pour objectif

Le CDR a toujours indiqué vouloir promouvoir le pays comme un pôle régional pour les rencontres, les incitations, les conférences et les événements, mais il précise également qu'il vise d'autres sources au-delà des destinations africaines et occidentales traditionnelles, pour développer encore davantage les résultats de son secteur touristique.

Depuis l'année dernière, le CDR fait notamment sa promotion envers les pays d'Asie, notamment l'Inde et la Chine. Par l'intermédiaire de l'ambassade du Rwanda à Beijing, le CDR a pris part dans d'importantes expositions touristiques, comme le Salon international des produits touristiques de Beijing et l'Exposition internationale du tourisme de Guilin, afin de promouvoir auprès des Chinois la « randonnée des gorilles », les festivals culturels et les autres événements du Rwanda.

À la base, le nombre de touristes chinois au Rwanda n'est pas spécialement réjouissant pour le pays. Selon les derniers chiffres disponibles pour 2013, le nombre de touristes chinois au Rwanda se montait à 2 000, un chiffre dérisoire bien plus faible que le nombre de touristes chinois au Kenya, explique Bajiji.

Mais celui-ci précise que la tendance est plus importante que les chiffres. Les chiffres pour 2013 montrent par exemple une augmentation de 57 % par rapport à 2011. L'augmentation du nombre de visiteurs pourrait également s'appuyer sur l'essor du transporteur national RwandAir, dans lequel le CDR serait enclin à puiser.

D'après John Mirenge, le PDG de cette compagnie aérienne, Rwandair prévoit de lancer des vols réguliers vers Mumbai en Inde et vers Guangzhou en Chine, dès qu'elle recevra le nouvel Airbus A330-300 qu'elle a commandé. À l'heure actuelle, RwandAir dessert 17 villes seulement. Kigali prévoit de construit un nouvel aéroport international plus grand à la périphérie de la ville pour améliorer les flux de personnes et de marchandises.

Un visa commun

Les officiels rwandais ont utilisé le FAIH pour attirer les investisseurs dans les quelque 25 projets hôteliers prévus, qui totalisent une valeur de 150 millions de dollars.

D'après le CDR, ces projets incluent des complexes touristiques à Rubavu, des villas sur l'île de Gihaya, un centre de tourisme à Rusizi et des infrastructures dans la province occidentale du Rwanda bordant la République démocratique du Congo (RDC), où les gorilles des montagnes constituent l'attraction incontournable dans le Parc national des volcans.

Cependant, la croissance du Rwanda doit faire face à certains défis, dont certains sont partagés par-delà les frontières avec ses voisins. En 2013, le Rwanda, le Kenya et l'Ouganda ont lancé un visa de tourisme commun, permettant aux visiteurs extérieurs à la Communauté d'Afrique de l'Est, de visiter tous les sites touristiques de ces trois pays grâce à un visa unique.

Selon Bajiji, ce programme a permis d'augmenter les chiffres du tourisme. Mais malgré cette ouverture, les coûts des trajets sont encore trop élevés, car l'espace aérien n'est pas entièrement ouvert : les compagnies aériennes sont libres d'appliquer des tarifs élevés. Par ailleurs, la région doit affronter des problèmes de sécurité endémiques.

« Nous ne pourrons réussir seuls, notamment parce que nous partageons certaines infrastructures et certaines mesures touristiques [avec d'autres pays]. Cela signifie que nous avons encore plus besoin de sécurité. Ici, nous assurons la sécurité de nos investisseurs, mais nous devons également coopérer régionalement à tous les niveaux », explique Bajiji.

Les vrais problèmes, selon les experts du Forum, proviennent cependant des défis, auxquels doivent faire face les investisseurs pour pénétrer le marché, et les politiques d'immigration drastiques imposées par les voisins du Rwanda.

« En tant que pays, nous devons mieux communiquer sur notre situation actuelle, notamment s'il y a des changements dans les politiques permettant de faciliter les affaires », indique Richard Kiplagat, responsable en chef des opérations de l'entreprise de conseils Africa Practice.

« Il est également très important d'avoir les points de vue de la population locale concernant la situation sur le terrain. Les investisseurs doivent garder un œil sur les risques politiques. Ce n'est pas quelque chose, qu'il faut appréhender comme un cliché instantané, mais plutôt comme un film [sur la durée] », conseille-t-il.

(Reportage du Rwanda)

 

Exclusif CHINAFRIQUE

 

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