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Économie
  2017-09-03
 

Agence de notation alternative

par Qi Kai | VOL. 9 septembre 2017
Mots-clés: BRICS

Standard & Poor’s est l’une des premières agences de notation mondiales.

  

Les agences internationales de notation de crédit sont des produits de la mondialisation économique, en particulier la libéralisation et l’intégration des activités financières et d’investissement. Comme les emprunteurs ou les émetteurs obligataires peuvent être géographiquement éloignés, les prêteurs étaient incapables de connaître la solvabilité ou les possibilités de plafond des emprunteurs. Cependant, les prêteurs devaient savoir à quel point il serait probable que les emprunteurs remboursent les dettes afin de pouvoir contenir les risques de leurs investissements. Dans ce contexte, les agences internationales d’évaluation ont émergé pour attribuer la cote de solvabilité aux émetteurs de dettes. 

Depuis 1860, quand Henry Poor a lancé l’Agence de notation Standard & Poor’s, le secteur de la notation des grandes entreprises et des pays a été progressivement dominé par les trois grandes agences, à savoir Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch, qui restent toujours les piliers de l’industrie, et qui se partagent jusqu’à 95 % du marché. En 1975, la Commission de titres et d’échanges, l’organisme de supervision financière des États-Unis, a reconnu ces trois organismes de notation statistique à l’échelle nationale. En tant que superpuissance économique ayant une influence importante sur les marchés financiers internationaux, les États-Unis ont, en effet, renforcé le monopole de ces agences en accordant une telle approbation. 

L’insatisfaction augmente 

Cette histoire montre que les agences de notation dominantes actuelles ont inévitablement des attributs occidentaux. Ils représentent l’impact que les nations occidentales exercent sur l’économie mondiale. Une telle condition entraîne une approche biaisée lorsque les agences attribuent des cotes aux émetteurs obligataires des pays émergents comme les membres des BRICS. Au cours des dernières décennies, les économies émergentes ont impressionné le monde avec des progrès économiques rapides. 

Avec leurs parts de PIB déclinant, depuis perspective globale, l’approbation des pays occidentaux est devenue moins persuasive pour les nations émergentes. Bien que ces agences de notation n’épargnent aucun effort pour maintenir leur monopole, les pays émergents des BRICS recherchent des évaluations favorables pour améliorer la croissance économique à plus grande échelle. Les conflits entre eux sont donc devenus inévitables. 

Cela peut être constaté à travers des récentes manœuvres pour déclasser les notations de crédit des nations membres des BRICS. Fitch a abaissé la cote de solvabilité nationale du Brésil de BB+ à BBB- en décembre 2015, et l’a rétrogradé en mai 2016. Depuis 2016, seul Fitch parmi les trois grandes agences a attribué une cote d’investissement de qualité à la Russie. En avril, Standard & Poor’s et Fitch ont successivement étiqueté la dette de l’État de l’Afrique du Sud comme « risquée » après le remaniement politique national. Même les perspectives stables de la Chine ont été changées en négatif par Moody’s et Standard & Poor’s au cours de l’année écoulée. Le classement de l’Inde était encore pire, ce qui a entraîné la critique généralisée de ses médias nationaux sur le rôle des agences de notation. En fait, les cinq membres des BRICS ont questionné la façon dont les trois organismes fonctionnent avec des doubles standards et des préjugés politiques enracinés. 

Réponse raisonnable 

Bien que les BRICS puissent être irrités par ces déclassements qui peuvent potentiellement causer des bouleversements du marché, ils devraient considérer la situation avec sang-froid plutôt que de répondre par la critique. 

Certes, en tant qu’organisations bien établies, les agences ont élaboré un modèle et une approche d’évaluation complets et efficaces. Leur professionnalisme mérite une reconnaissance totale. Il est également discutable que les agences ciblées abaissent délibérément les cotes de solvabilité des pays émergents, car les pays développés ont également vu leur notation abaissée. En outre, l’effondrement du prix du pétrole, l’instabilité intérieure, les sanctions internationales et la baisse des investissements étrangers contribuent tous à des performances économiques médiocres du Brésil et de la Russie, qui ont conduit à la rétrogradation. La Chine, l’Afrique du Sud et l’Inde sont confrontés à des risques financiers d’une nature différente. Une réduction de la cote de solvabilité reflète de façon plus importante les préoccupations des investisseurs internationaux. En outre, le calcul de la notation est un processus dynamique avec des hauts et des bas. 

Bien sûr, il y a des problèmes avec les approches de notation des agences. Par exemple, comme elles ne peuvent pas avoir un accès complet aux informations de première main sur les pays qu’ils évaluent, les agences peuvent trouver des résultats totalement différents pour le même pays. Pendant la crise de la dette européenne, la situation financière de certains pays européens était manifestement pire que les nations BRICS. Cependant, ces pays obtiennent encore des évaluations positives. On peut suspecter que de tels résultats ont été atteints grâce à des doubles standards. La démocratie ou les élections libres sont également l’un des facteurs clés pour décider de la cote de solvabilité de la souveraineté. C’est un préjugé idéologique évident. 

Aucune intention de renversement 

Croyant que les agences de notation actuelles leur attribuent des cotes de crédit déloyales, les BRICS ont participé à des discussions pour appuyer la création de leur propre service de cotation. Au cours du Sommet BRICS 2016 de Goa, en Inde, les économies BRICS sont parvenues à un consensus à cet égard. Ils ont également discuté de la possibilité d’une agence indépendante en juin lorsque la deuxième rencontre entre les ministres des Finances des BRICS et les gouverneurs de la Banque centrale a eu lieu à Shanghai. 

Dang le but de promouvoir davantage la coopération BRICS et de jouer un rôle plus important sur le marché financier mondial, les membres des BRICS devraient établir une agence de notation digne de confiance, indépendante des trois grandes dominantes. À cette fin, ils devraient s’en tenir à certains principes de base et avoir un objectif clair. 

Tout d’abord, le but ultime n’est pas de renverser leurs homologues actuels, mais d’offrir un meilleur service de notation de crédit. Deuxièmement, la nouvelle agence cofondée par les BRICS peut apprendre des pratiques matures des trois grands et développer des innovations pour les dépasser. Enfin, la nouvelle agence de cotation devrait viser une vision plus large et plus vaste et se concentrer davantage sur la communication et la coopération avec diverses organisations internationales et régionales, ainsi que les nations des BRICS. Après tout, une nouvelle agence de notation n’a pas pour but de seulement faire des affaires avec ces pays-là, mais de rompre le monopole actuel et d’offrir un service de cote sûr et alternatif, que ce soit pour les pays en développement ou pour les pays développés.  

 

(L’auteur est un chercheur de l’Académie des Sciences Sociales de Beijing)

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