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  2020-10-29
 

Une revalorisation indispensable

Hu Fan  ·   2020-10-29
Mots-clés: femme; Chine

Le rôle de la femme continue à évoluer dans la société chinoise.

Les membres d’une équipe médicale de Beijing quittent Wuhan après avoir terminé leur mission le 15 avril.

Chen Wei a ressenti un sentiment de fierté pour son pays le jour où on lui a décerné la médaille nationale « Héros du peuple », faisant honneur à son courage dans la lutte du pays contre l’épidémie de COVID-19. Médecin militaire, elle a fait partie des quatre personnalités honorées le 8 septembre 2020 au Grand Palais du Peuple à Beijing.

Mme Chen a été l’une des premières expertes médicales à se rendre au Hubei, épicentre chinois du coronavirus l’hiver dernier. Sous sa supervision, son équipe a réalisé des progrès remarquables dans la recherche sur la COVID-19 ainsi que dans le développement d’un vaccin et d’une médecine préventive.

« Nous avons pris beaucoup de risques pour garantir la sécurité de la population », explique Mme Chen à l’agence de presse Xinhua.

Durant la propagation de l’épidémie, d’autres femmes ont également risqué leur vie en première ligne. Au plus fort de la lutte contre le virus, plus de 40 000 soignants de tout le pays n’ont pas hésité à se rendre sur place. Les deux tiers des équipes médicales étaient composés de femmes.

Leurs actes héroïques ont été salués par le Président chinois Xi Jinping le 1er octobre lors de la vidéoconférence des Nations unies pour le 25e anniversaire de la 4e conférence mondiale sur les femmes. Il a notamment cité l’exemple d’une infirmière de moins 20 ans originaire du Guangdong. Cadette de son équipe, Liu Jiayi était chargée d’aider ses collègues à enfiler leur combinaison de protection. Dans une interview vidéo très émouvante, on lui a demandé si elle ne se sentait pas trop jeune pour cette mission. « Le port de la combinaison de protection m’a fait grandir d’un coup », a-t-elle répondu.

« Leur courage et leur travail acharné ont montré le meilleur de la profession médicale. Leur dévouement et leur sacrifice ont permis à la nation de rester intacte dans les moments difficiles », a déclaré le Président Xi.

Une importance accrue

Une volontaire anime une activité pour enfants sur un site de relocalisation à Zhaotong, dans la province du Yunnan (sud-ouest), le 21 août.

L’égalité des sexes étant une politique fondamentale de l’État, la Chine a pris diverses mesures pour renforcer l’autonomisation des femmes. En conséquence, les Chinoises jouent désormais un rôle essentiel dans tous les secteurs de la société.

Selon le Bureau national des statistiques (BNS), les femmes représentent 43,7 % de la population active chinoise en 2018, soit 0,2 point de plus que l’année précédente. Elles sont notamment très présentes dans le domaine florissant de l’économie en ligne. Selon le Livre blanc 2019 sur le développement des femmes, publié par le Bureau d’information du Conseil des affaires d’État, elles représentent 55 % de la population ayant une activité lucrative en ligne.

Le 30 septembre, Viya, meilleure animatrice chinoise de diffusion en direct, a été nommée Porte-drapeau rouge officielle. Cet honneur national est attribué aux femmes ayant apporté une contribution exceptionnelle à la société. Viya a été ainsi récompensée pour ses efforts visant à aider les provinces fortement touchées par la COVID-19 à relancer leur économie.

En 2016, cette ancienne chanteuse et propriétaire de boutique de mode est devenue l’un des piliers des ventes sur Taobao, principale plateforme chinoise d’e-commerce, en générant plus de 100 millions de yuans (14,9 millions de dollars) en quatre mois. En 2018, elle s’est engagée en faveur de la réduction de la pauvreté et son équipe a permis à des régions défavorisées de réaliser des ventes de produits locaux de plus de 460 millions de yuans (68,4 millions de dollars) en juillet 2020.

L’engagement des Chinoises dans des rôles politiques est également en augmentation. Selon le BNS, l’actuelle (XIIIe) Assemblée populaire nationale (APN), la plus haute instance législative de Chine, compte 742 députées, soit 24,9 % des effectifs ; l’actuel (XIIIe) Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), principal organe consultatif politique du pays, compte 440 membres féminins, soit 20,4 % des effectifs. Ces deux chiffres représentent la plus forte proportion de participation féminine depuis la création des deux organes.

En 2017, parmi les fonctionnaires recrutés par les organes gouvernementaux centraux et leurs affiliés directs, les femmes représentaient plus de la moitié, un taux supérieur au 40 % des organes du gouvernement local, selon le livre blanc.

En outre, les jeunes femmes ne sont pas en reste sur le plan académique. En 2018, le nombre d’étudiantes en 3e cycle était de 1,356 million (49,6 % de l’ensemble des étudiants en 3e cycle), soit une augmentation de 1,8 point de pourcentage par rapport à 2010. Le nombre d’étudiantes dans les établissements de 1er cycle et de 2e cycle représentait plus de 50 %. À mesure que les femmes deviennent plus compétentes, elles assument également davantage de responsabilités dans la société.

Par ailleurs, la lutte contre la pauvreté en Chine connaît un engagement fort de la part des femmes.

Le 12 octobre, lors de la remise du prix de l’UNESCO pour l’éducation des filles et des femmes, Peng Liyuan, épouse du Président Xi, a mentionné, dans son message de félicitations aux lauréats, l’histoire de Zhang Guimei, enseignante installée dans une zone montagneuse pauvre au Yunnan (sud-ouest), où elle vit depuis 40 ans pour aider les filles issues de milieux défavorisés et leur permettre d’accéder à une éducation supérieure. Ses efforts ont permis l’ouverture en 2008 du premier lycée chinois offrant un enseignement gratuit aux filles.

Dans une interview à CCTV, Mme Zhang a souligné l’importance de l’éducation dans la lutte contre la pauvreté. « L’éducation est la clé pour empêcher la pauvreté de se transmettre à la génération suivante. C’est un moyen de changer fondamentalement le sort des habitants des régions montagneuses pauvres », a-t-elle précisé.

Suppression de la discrimination

Des animatrices de diffusion en direct font la promotion de pommes dans un village du district de Tai’an, dans la province du Liaoning (nord-est), le 13 octobre.

Grâce à ses résultats brillants au baccalauréat [chinois], publiés le 23 juillet, Zhong Fangrong, diplômée du lycée de Leiyang au Hunan (sud), n’a eu que l’embarras du choix pour la poursuite de ses études supérieures. Avec 676 points sur un total possible de 750, elle s’est classée 4e de sa province aux examens des matières littéraires. Des représentants des universités les plus prestigieuses de Chine se sont rendus chez elle pour promouvoir leurs options respectives.

Elle a finalement opté pour des études en archéologie à l’Université de Pékin, ce qui a déclenché un débat passionné sur Internet. Certains internautes se sont demandé s’il était raisonnable de choisir une profession peu lucrative et rarement exercée par des femmes, compte tenu de sa condition économique d’enfant « laissé à l’arrière » (nom donné aux enfants chinois élevés par leurs grands-parents à la campagne et dont les parents sont partis chercher du travail dans les grandes villes).

Issue du milieu rural, Zhong Fangrong a en effet été élevée par ses grands-parents. Pour subvenir aux besoins de la famille, ses parents ont dû partir travailler dans une usine au Guangdong (sud). Comme beaucoup d’autres familles rurales, ils se réunissent une fois par an à l’occasion des vacances du Nouvel An chinois.

Malgré ces commentaires négatifs, elle a décidé de poursuivre la voie de son choix, tout en ayant conscience qu’elle ne sera pas forcément bien rémunérée. Heureusement, elle a également été soutenue par beaucoup. Les musées lui ont envoyé des cadeaux et des messages d’encouragement, et l’archéologue Fan Jinshi, son idole, lui a fait parvenir sa biographie et une lettre pour l’encourager à poursuivre son rêve.

Un tel succès et la possibilité de choisir sa destinée représentent non seulement ce que peut apporter l’éducation à des millions de jeunes filles chinoises issues de milieux défavorisés, mais aussi le rôle des Chinoises dans le remodelage de la perception publique de la femme.

Dans sa déclaration lors de la réunion sur le 25e anniversaire de la 4e Conférence mondiale sur les femmes, le Président Xi a appelé à de nouveaux efforts pour faire avancer la cause mondiale du développement des femmes : « Nous avons encore un long chemin à parcourir et nous devons travailler très dur pour construire un monde dans lequel les femmes seront libres de toute discrimination ainsi qu’une société de développement inclusif. »

Dans le cas de la Chine, des écarts subsistent dans l’égalité des sexes en termes d’engagement politique, de salaires, de partage du travail domestique, etc. La société appelle également à l’élimination des préjugés à l’égard des femmes concernant le mariage, la procréation et les professions. Les femmes jouent en effet un rôle essentiel dans la réalisation de ces objectifs.

Récemment, le public a été scandalisé lorsque Yang Liping, célèbre danseuse chinoise, a été raillée sur la plateforme de vidéos courtes Douyin sur le fait qu’elle n’ait jamais eu d’enfant. Un commentaire sur une vidéo qu’elle avait postée a qualifié cette situation d’échec majeur dans sa vie de femme, malgré le succès professionnel et artistique de cette interprète de 62 ans.

Ce commentaire a été largement critiqué par des célébrités et des leaders d’opinion, dont beaucoup étaient des femmes. Dans sa réponse au commentaire, Mme Yang a appelé à la tolérance et au respect du style de vie que chacun choisit d’adopter.

 

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