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  2023-11-02
 

Le sport, un vecteur d'amitié

VOL. 15 NOVEMBRE 2023 par Zhou Qingjie  ·   2023-11-02
Mots-clés: diplomatie sportive

La diplomatie sportive entre la Chine et l’Afrique : un partenariat couronné de succès.

Des passionnés sud-africains pratiquent le wushu chinois à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 21 février 2015. (VCG) 

 

La renommée de la diplomatie du tennis de table est telle qu’elle a pavé la voie à la reprise des relations diplomatiques sino-américaines après une pause de vingt ans. Cet épisode marquant a non seulement renforcé les liens entre les nations, mais a également redessiné le paysage international. 

 

Ce que beaucoup ignorent, c’est que cette stratégie de diplomatie par le tennis de table avait déjà été mise en œuvre bien avant, lors de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et plusieurs pays africains dans les années 1950 et 1960. En réalité, la diplomatie sportive entre la Chine et l’Afrique a toujours été un levier essentiel pour resserrer les liens entre ces deux acteurs. 

 

La diplomatie sportive comme facette de la diplomatie publique 

 

L’aventure de la diplomatie sportive entre la Chine et l’Afrique remonte aux années 1950. En 1957, le monde a été captivé par l’équipe féminine chinoise de tennis de table, qui s’est hissée à la troisième place lors des 24e Championnats du monde de tennis de table en Suède. Suite à cet exploit, l’Égypte, ayant noué des relations diplomatiques avec la Chine moins d’une année auparavant, a invité l’équipe à la visiter, inaugurant ainsi l’ère de la diplomatie sportive sino-africaine. 

 

Afin de consolider les liens sino-africains et d’intensifier l’amitié entre ces deux territoires, de 1963 à 1965, le Premier ministre Zhou Enlai a mené des délégations chinoises lors de trois tournées amicales dans dix pays africains, y compris l’Égypte, l’Algérie, et le Maroc. Durant un séjour au Ghana, le Premier ministre Zhou a partagé un moment de tennis de table avec le Président ghanéen Kwame Nkrumah, tandis que le vice-Premier ministre Chen Yi, également présent, s’est improvisé arbitre. Ce moment, empreint de convivialité et d’émotion, est gravé dans les annales. Ces événements, où la diplomatie sportive s’incarne à travers des figures de proue, sont devenus légendaires et demeurent dans la mémoire des générations futures. 

 

Le regretté Président sud-africain, Nelson Mandela, affirmait que le sport possède le pouvoir de transformer le monde. Ces mots illustrent parfaitement la valeur intrinsèque du sport. Grâce à son charisme et à son rayonnement international, M. Mandela a joué un rôle déterminant dans le succès de l’organisation de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud. Ce moment phare a braqué les projecteurs sur le pays et sur l’Afrique tout entière, galvanisant les Africains à s’unir en faveur du progrès national et continental. 

 

Le défunt Président camerounais, Ahmadou Ahidjo, était passionné de football. Il l’a ardemment soutenu, contribuant significativement aux succès internationaux du Cameroun. De son côté, George Weah, considéré comme l’un des meilleurs footballeurs africains de l’histoire, a été le premier Africain à décrocher le titre de Joueur de l’année FIFA. Par la suite, sa popularité l’a conduit à la présidence du Libéria, où il œuvre pour le développement national, s’appuyant sur son influence internationale. 

 

Plusieurs dirigeants africains partagent un enthousiasme pour le football. Lors de célébrations marquant l’inauguration de stades construits avec le concours de la Chine, des matchs amicaux contre des équipes chinoises sont souvent organisés. George Weah assiste régulièrement à ces rencontres, témoignant ainsi de sa gratitude envers la Chine pour son engagement dans le renforcement des relations bilatérales. 

 

Le Président chinois, Xi Jinping, valorise particulièrement la diplomatie sportive sino-africaine. Le 22 juillet 2018, lors de sa visite officielle au Sénégal, il a, avec le Président sénégalais Macky Sall, inauguré l’Arène nationale de lutte, édifiée avec le soutien de la Chine. Ils ont également assisté à des démonstrations de lutte traditionnelle sénégalaise. Cette arène est le symbole de la coopération sino-sénégalaise et représente le premier complexe dédié à la lutte en Afrique. M. Xi a salué cette réalisation comme le témoignage vivant de l’amitié sino-sénégalaise et a exprimé la volonté de la Chine de collaborer étroitement avec le Sénégal pour valoriser et promouvoir les cultures traditionnelles, renforçant ainsi les échanges et la coopération bilatérale. 

 

À l’aube de sa visite d’État au Rwanda le 22 juillet 2018, le Président Xi a partagé ses réflexions dans un article intitulé « La Chine et le Rwanda : une amitié plus haute que les montagnes », paru dans le journal rwandais The New Times. Dans cet écrit, il met en lumière la profonde amitié liant la Chine et le Rwanda. Il évoque notamment avec fierté le stade national Amahoro, œuvre chinoise, qui s’est illustré en accueillant de nombreux événements sportifs d’envergure et s’est affirmé comme un espace de loisirs prisé des Rwandais. 

 

Lors du semi-marathon de Beijing 2023, le Kényan Brian Kwemoi Kirui (2e à droite) établit un nouveau record masculin avec un temps de 59 minutes et 37 secondes, le 16 avril. (CNSPHOTO) 


Une coopération institutionnalisée 


Parmi les accords établis entre la Chine et divers pays africains, ainsi qu’avec l’Union africaine, un nombre significatif met l’accent sur la coopération bilatérale et multilatérale dans le secteur sportif. Cette priorisation du sport dans les accords est une particularité dans les annales des relations internationales. En examinant les déclarations, plans, mécanismes et autres documents conjointement signés, l’omniprésence du terme « sport » est notable, illustrant sa croissante importance dans les relations sino-africaines. 

 

Le deuxième document sur la politique de la Chine à l’égard de l’Afrique, diffusé en 2015, stipule qu’en mettant l’accent sur les domaines clés et en visant l’efficacité, la Chine amplifiera les échanges et la coopération sportive avec l’Afrique, tout en continuant à soutenir le développement sportif sur le continent. 

 

L’Agenda 2063, vision stratégique pour le développement africain, envisage une Afrique forte, résiliente et influente sur la scène mondiale. Son premier plan décennal (2014-2023) priorise la culture, les arts et le sport, reconnaissant ainsi le sport comme un pilier majeur du développement continental pour les cinquante années à venir. 

 

La ratification des accords entre la Chine et l’Afrique, qu’ils soient bilatéraux ou multilatéraux, catalyse le dialogue sportif, intensifie les échanges et la coopération dans ce domaine et élargit les interactions culturelles et interpersonnelles entre les deux régions. 

 

En 2017, un mécanisme d’échange de haut niveau a été établi entre la Chine et l’Afrique du Sud, le premier de ce genre avec un pays africain. Il comporte des clauses précises pour dynamiser la coopération sportive bilatérale. Suite à la huitième Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine en 2021 à Dakar, au Sénégal, les directives en matière d’échanges sportifs ont fixé des ambitions élevées, esquissant un avenir prometteur pour la coopération sportive sino-africaine. La diplomatie sportive sino-africaine a ainsi forgé une expérience innovante dans le cadre de son évolution institutionnelle. 

 

Une course de bateaux-dragons organisée par le Centre culturel chinois à Maurice en 2018. (CENTRE CULTUREL CHINOIS À MAURICE) 


Perspectives d’avenir 


Au cours des dernières années, la collaboration entre la Chine et l’Afrique dans le contexte de l’initiative « la Ceinture et la Route » a connu un succès remarquable. La puissance globale de plusieurs pays africains a connu une montée progressive, accompagnée d’une sensibilisation accrue à l’importance du sport. Leur implication croissante dans les compétitions sportives régionales les positionne comme des acteurs majeurs du développement sportif en Afrique. 

 

S’appuyant sur les principes de sincérité, de résultats effectifs, d’amitié et de bonne foi qui caractérisent sa politique envers l’Afrique, la Chine a soutenu les nations africaines et leurs populations dans la découverte de leur propre trajectoire en matière de développement sportif. Cette initiative a non seulement stimulé les échanges et renforcé la coopération sportive sino-africaine, mais elle a aussi ouvert d’immenses horizons pour l’essor du sport sur le continent africain. 

 

À la veille des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Beijing 2022, face aux tentatives de certains pays aux desseins peu clairs envisageant un « boycott diplomatique » pour perturber ces événements, les nations africaines se sont unies résolument avec la Chine pour préserver la justice et promouvoir l’esprit olympique empreint de paix, d’amitié et d’unité. Ce geste souligne profondément la robustesse de l’amitié sino-africaine. Leur soutien à la Chine lors de l’organisation de ces jeux illustre la vision d’une communauté de destin commun entre la Chine et l’Afrique. 

 

Un joueur africain se mesure à un adversaire chinois lors des matchs amicaux de tennis de table entre la Chine et douze pays africains, qui ont eu lieu à Ningbo, dans la province du Zhejiang, le 9 août 2014. (CNSPHOTO) 


Après six décennies de diplomatie axée sur le sport, les relations sportives sino-africaines ont évolué pour adopter une approche globale, diversifiée et multicanale, qui continue de s’intensifier. La diplomatie sportive sino-africaine, fondée sur les principes d’égalité, d’inclusion et de collaboration, offre de nouvelles perspectives, concepts et stratégies pour la réforme et l’évolution du système de gouvernance sportive mondial. Cela oriente le système vers une trajectoire plus équilibrée, juste et sensée. Les aspirations africaines à un développement sportif équitable incitent aussi la Chine à endosser un rôle prépondérant, incarnant ainsi une grande nation sportive engagée et responsable. 

 

Le wushu a été intégré en tant qu’épreuve officielle aux Jeux olympiques de la jeunesse de Dakar 2026. C’est une première historique pour cet art martial chinois, enfin reconnu dans un événement olympique. Cette inclusion marque un moment mémorable et offre une occasion exceptionnelle pour enrichir les échanges culturels entre la Chine et l’Afrique. 

 

L’auteur est professeur et directeur du Centre d’échanges et de recherche en sport, Institut de diplomatie. 

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