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  2024-06-11
 

Un courant positif

VOL. 16 / JUIN 2024 par XIA YUANYUAN  ·   2024-06-11
Mots-clés: véhicules électriques chinois ; Afrique

Un bus électrique de fabrication chinoise circule dans les rues, au Rwanda. (BASIGO RWANDA)

Il y a environ un an, BasiGo, une start-up locale spécialisée dans la mobilité électrique, a lancé une expérimentation avec des bus électriques dans les transports publics de Kigali, capitale du Rwanda. La « ligne verte » a permis de réduire les émissions de carbone et de diminuer la durée des trajets grâce à une fréquence accrue des bus.

BasiGo prévoit d’introduire 200 bus supplémentaires dans les rues de Kigali à la fin de cette phase pilote. Cette start-up, basée au Kenya, assemble localement les bus en utilisant des pièces fournies par le fabricant chinois de véhicules électriques BYD. Dans le cadre de ce partenariat, 17 bus électriques ont été déployés à Nairobi l’année dernière. Selon Jit Bhattacharya, PDG de BasiGo, chaque bus électrique permet de réduire jusqu’à 50 tonnes d’émissions de carbone par an.

« La Chine est un leader mondial de la mobilité électrique, inspirant des pays africains comme le Kenya dans leur transition vers des modes de transport moins polluants », a fait valoir Moses Nderitu, directeur des revenus de BasiGo. L’entreprise s’est engagée à déployer davantage de bus dans d’autres régions du pays une fois que les infrastructures de réparation et de recharge seront en place.

Le Kenya n’est pas un cas isolé. Selon CleanTechnica, un site d’information sur les énergies et technologies propres, les véhicules électriques chinois, y compris les scooters et les tricycles, gagnent en popularité en Afrique.

Historiquement, les véhicules étaient principalement importés du Japon et d’Europe. Cependant, de plus en plus de véhicules électriques chinois circulent désormais sur les routes africaines. CleanTechnica estime que le marché chinois représente la meilleure source de véhicules électriques abordables pour le continent africain.

Transport vert

Contrairement aux véhicules traditionnels, les véhicules électriques réduisent les émissions de carbone en utilisant des batteries rechargeables. Alors que le monde évolue du « réchauffement climatique » vers une véritable « ébullition mondiale », adopter les véhicules électriques est crucial pour atténuer les émissions de carbone. En Afrique, confrontée à des défis environnementaux et en quête de solutions de transport durable, l’intégration des véhicules électriques dans le réseau de transport pourrait non seulement réduire les émissions de carbone, mais aussi stimuler la croissance économique.

« Les véhicules électriques gagnent en popularité dans les pays africains car ils correspondent à l’accent mis par l’Union africaine sur le développement durable », a indiqué Ehizuelen Michael Mitchell Omoruyi, directeur exécutif du Centre d’études nigérianes de l’Institut d’études africaines à l’Université normale du Zhejiang, en Chine. Il ajoute que les pays africains non riches en pétrole voient dans les véhicules électriques un moyen de réduire leur consommation de combustibles fossiles et leur dépendance aux importations d’énergie.

D’après les données de l’Africa E-Mobility Alliance, en 2023, les scooters et les tricycles électriques dominaient le secteur de la mobilité électrique en Afrique, représentant 79 % de toutes les variantes de véhicules électriques, tandis que les véhicules légers en représentaient 20 % et les bus électriques 1 %.

Actuellement, des constructeurs automobiles chinois comme BYD, Geely, Dongfeng, Great Wall, SAIC et Jianghuai ont tous introduit leurs véhicules électriques en Afrique. Au Ghana, plusieurs concessionnaires et start-up proposent plus de 20 modèles de véhicules électriques chinois, incluant des voitures, des SUV et des mini-fourgonnettes. Au Rwanda, le SUV électrique Geely Geometry E offre une option économique aux consommateurs. Les camions électriques de BYD, vendus au Zimbabwe et au Kenya, sont largement utilisés dans les industries locales de la logistique et du transport. Les modèles Maxus eDeliver 3 et Dongfeng Sokon EC3 sont devenus populaires en Afrique du Sud, avec des ventes en constante augmentation.

Selon Alex Mohubetswane Mashilo, chercheur invité au Southern Center for Inequality Studies de l’Université du Witwatersrand en Afrique du Sud, les voitures électriques chinoises, plus abordables que leurs homologues européennes et américaines, donnent aux marques chinoises un avantage pour dominer le marché africain à l’avenir.

Un chauffeur au volant d’un bus électrique assemblé au Kenya. (BASIGO KENYA)

Défis à venir

CleanTechnica estime que le continent africain a la possibilité de contourner l’ère des véhicules à combustibles fossiles pour entrer directement dans l’ère du transport électrique. Cependant, la réalisation de l’électrification des véhicules en Afrique présente de nombreux défis à ce stade.

« L’Afrique en est actuellement à la première étape de l’introduction des véhicules électriques », a estimé Xu Haitong, ingénieur en chef adjoint de l’Association chinoise des constructeurs automobiles. Certaines entreprises chinoises envisagent de fabriquer ces voitures localement, mais elles pourraient se heurter à un manque de soutien politique et d’incitations gouvernementales pour l’industrie manufacturière, à des droits d’importation élevés sur les véhicules électriques, à une alimentation électrique instable et à une infrastructure de recharge inadéquate.

Actuellement, la proportion de véhicules électriques sur le marché automobile africain reste faible. Selon l’Agence internationale de l’énergie, les voitures électriques représentent moins de 1 % des ventes totales de voitures en Afrique. Le marché des véhicules électriques en Afrique est encore en développement et doit s’élargir pour accroître la sensibilisation et l’acceptation des consommateurs.

« Bien que la région soit riche en ressources minérales clés telles que le cobalt, le nickel et le lithium, utilisés pour fabriquer des batteries pour véhicules électriques, elle peine à développer une industrie automobile et une industrie des batteries robustes », a expliqué Cui Dongshu, secrétaire général de l’Association chinoise des constructeurs de véhicules de tourisme. Pour l’instant, l’Afrique ne peut se consacrer qu’à la purification des matières premières des batteries, ce qui signifie que les constructeurs automobiles chinois peuvent seulement assembler des véhicules en Afrique, plutôt que de les produire localement.

Selon M. Xu, les gouvernements africains reconnaissent les vastes perspectives offertes par les véhicules électriques. Toutefois, en raison des contraintes financières, de l’acceptation limitée par les consommateurs et des capacités d’infrastructure insuffisantes, il est difficile pour l’Afrique de réaliser rapidement une transformation vers l’électrique.

Soutien politique

La plupart des pays africains ont mis en place des mesures pour soutenir le développement de l’industrie des véhicules électriques. Plusieurs gouvernements ont lancé de grands projets d’expansion pour réduire la pollution de l’air urbain et diminuer les subventions coûteuses aux carburants.

La stratégie nationale d’efficacité et de conservation de l’énergie du Kenya vise à augmenter la proportion de véhicules à énergies nouvelles (NEV) dans les importations annuelles totales à 5 % d’ici 2025, en offrant des incitations telles que des droits d’importation réduits sur les voitures, les vélos et les tuk-tuks électriques. Le Ghana, le Rwanda, les Seychelles et Maurice ont également réduit les frais d’importation. L’Égypte prévoit de fabriquer 20 000 véhicules électriques par an à partir de 2023, et la Namibie aspire à avoir 10 000 véhicules électriques sur ses routes d’ici 2030.

Parallèlement, des dizaines de start-up tentent de capitaliser sur ces ambitions, en se concentrant souvent sur les bus, les motos, les tuk-tuks, et même les bateaux de pêche sur le lac Victoria. Au Kenya, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), au moins 50 start-up développent des véhicules électriques à deux ou trois roues.

La stratégie de transport vert de l’Afrique du Sud (2018-2050) prévoit que 5 % des véhicules du secteur public utilisent des carburants propres d’ici 2025, avec une augmentation annuelle de 2 % après 2025. Cette stratégie propose également de collaborer avec le secteur privé pour augmenter le nombre de bornes de recharge pour véhicules électriques. En mai 2021, le ministère sud-africain du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence a publié un document sur le développement des NEV en Afrique du Sud, sollicitant l’opinion publique et établissant une base politique claire pour une stratégie à long terme visant à positionner le pays à l’avant-garde de la fabrication avancée de véhicules et de composants automobiles.

L’Égypte prévoit de construire et d’exploiter 3 000 stations de recharge pour véhicules électriques dans les provinces du Caire, de Gizeh, d’Alexandrie et à Charm el-Cheikh, ainsi que sur les principales autoroutes, d’ici 18 mois à partir d’avril 2022. L’objectif ultime est de construire 42 000 stations de recharge à travers le pays. Le gouvernement a relancé l’entreprise automobile publique El-Nasr et prévoit d’investir 2,5 milliards de livres égyptiennes (53,3 millions de dollars) en coopération avec des constructeurs automobiles étrangers pour établir une ligne de production nationale de véhicules électriques, avec une production annuelle ciblée de 53 000 unités en trois ans.

De belles perspectives

Selon Mordor Intelligence, une société de conseil en intelligence commerciale, le marché africain des véhicules électriques est estimé à 15,8 milliards de dollars en 2024 et devrait atteindre 25,4 milliards de dollars d’ici 2029. Le PNUE anticipe également une augmentation significative des ventes de véhicules électriques et traditionnels à deux ou trois roues en Afrique d’ici 2050.

Une analyse réalisée en 2022 par McKinsey et la Fondation Shell sur l’Éthiopie, le Kenya, le Nigeria, le Rwanda et l’Ouganda montre que d’ici 2025, le volume des ventes de véhicules électriques dans ces pays pourrait atteindre entre 340 000 et 820 000 unités. Les entreprises chinoises de véhicules électriques pourraient y trouver des opportunités commerciales significatives.

Selon M. Cui, les entreprises automobiles chinoises sont techniquement avancées et innovantes dans le secteur des NEV, avec des compétences en technologies de batteries électriques, hybrides et à hydrogène, et une chaîne industrielle développée. Il souligne l’importance de capitaliser sur la croissance économique africaine et l’amélioration des infrastructures pour renforcer la coopération sino-africaine dans ce domaine. 

NEV et VE

En Chine, le terme « véhicule à énergies nouvelles » (NEV) désigne les véhicules propulsés entièrement ou majoritairement par l’électricité. Les NEV incluent les véhicules hybrides, les véhicules électriques à batterie et les véhicules électriques à pile à combustible. Le terme « véhicule électrique » (VE) se réfère spécifiquement aux véhicules alimentés par des batteries, par opposition à ceux dotés d’un moteur à combustion interne. Alors que le terme VE est couramment utilisé pour désigner les véhicules à quatre roues – voitures, bus et camions – il englobe également d’autres variantes telles que les deux-roues (scooters) et les trois-roues (tricycles).

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