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  2022-06-08
 

Acheter au Kenya, construire au Kenya

par Kiram Tadesse VOL. 14 JUIN 2022  ·   2022-06-08
Mots-clés: Kenya ; industrie textile

Le pays d’Afrique de l’Est a pour ambition de revitaliser son industrie textile. 

Des visiteurs discutent avec un exposant local au Changamka Kenya Shopping Festival qui s’est tenu à Nairobi (Kenya), du 4 au 7 avril 2019. (KENYA ASSOCIATION OF MANUFACTURERS) 

  

Il y a cinq ans, le Kenya a adopté une stratégie visant à bâtir une économie axée sur l’exportation au moyen de diverses politiques incitatives. La stratégie « Acheter au Kenya, construire au Kenya » a été élaborée pour réduire les déficits commerciaux et donner un élan à une croissance industrielle et commerciale durable. 

 

Cette stratégie a été suivie d’effet. En mai 2022, Betty Maina, secrétaire de cabinet au ministère kényan de l’Industrialisation, du Commerce et du Développement des entreprises, a déclaré que les exportations du pays s’élevaient l’année dernière à plus de 91 milliards de shillings kényans (784 millions de dollars), tandis que le nombre d’emplois dans les zones franches d’exportation avoisinait les 65 000. 

 

Selon les Perspectives économiques en Afrique de l’Est 2019, publiées par la Banque africaine de développement (BAD), en 2018, le PIB réel de l’Afrique de l’Est était le plus élevé des régions du continent avec environ 5,7 %. Son rapport de 2021 indique que la croissance du PIB de l’Afrique de l’Est devrait se redresser à une moyenne de 4,1 % en 2021 contre 0,4 % en 2020, soutenue par la reprise économique mondiale. 

 

Malgré une forte croissance dans des pays de la région comme le Kenya, l’Éthiopie, le Rwanda, la Tanzanie et Djibouti, le déséquilibre commercial demeure l’un des grands défis économiques. 

  

Produire et exporter 

 

Les rapports de la BAD montrent que la mobilisation des ressources intérieures est un défi majeur en Afrique de l’Est, et d’ajouter que les pays dont les recettes fiscales sont inférieures à 15 % du PIB ont du mal à financer les fonctions étatiques de base.  

 

De même, peu importe l’évolution positive des exportations dans ces pays, selon la BAD, les pays est-africains ne produisent pas suffisamment de ce que leurs voisins souhaitent importer car ils sont tous producteurs et exportateurs de matières premières et importateurs de produits manufacturés. C’est pourquoi la question de la complémentarité se pose en raison de la différenciation limitée des produits dans les échanges entre ces pays de la région. 

 

Malgré les efforts considérables déployés pour produire et commercialiser sur les marchés mondiaux, les produits kényans à l’étranger ont diminué. De même, le développement des industries locales telles que le secteur textile a été considérablement entravé par l’importation de produits moins coûteux et une classe moyenne croissante ayant un goût prononcé pour les produits importés. 

  

Des artistes kényans en vêtements traditionnels se produisent à l’Exposition internationale d’horticulture de Beijing 2019, le 3 septembre 2019. (XINHUA) 

  

Le défi de la compétitivité 

 

Avec la stratégie « Acheter au Kenya, construire au Kenya », le pays a le potentiel de devenir un acteur plus compétitif dans l’économie régionale et mondiale grâce à certains facteurs contributifs. Toutefois, le gouvernement kényan reconnaît que la compétitivité du pays reste entravée en raison de faibles niveaux de productivité, d’un climat des affaires peu propice et du trop peu d’infrastructures. 

 

Il existe cependant un certain optimisme quant à la mise en œuvre effective de la stratégie qui contribuera grandement à améliorer la compétitivité et à augmenter la consommation de biens et services produits localement. 

 

Consciente de ce scénario, l’industrie cotonnière du Kenya est confrontée à de sérieux défis depuis des décennies, alors que le prix du coton a chuté face à un marché inondé par le commerce de vêtements d’occasion qui a pris pied dans le pays. Ainsi, des entreprises textiles telles que Raymonds, Kicomi, UTI, Bhupco, Mombasa Towels et TSS ont toutes été fermées en raison de la concurrence déloyale d’entreprises extérieures, ce qui a entraîné le licenciement massif de milliers de travailleurs. 

 

Cependant, des rapports récents affirment que, grâce à la stratégie mise en place par le gouvernement, la demande de coton fin augmente. 

 

Également bénéficiaire de l’initiative, le secteur textile investit massivement dans de nouvelles machines et technologies. Ces investissements auront des retombées à long terme qui contribueront à améliorer la qualité des produits, à accroître les profits et à renforcer la compétitivité. 

  

Bascule vers la haute technologie 

 

Les revenus du Kenya provenant des exportations de textiles ont atteint 33,7 milliards de shillings kényans (290 millions de dollars) au cours des neuf premiers mois de 2021, soit une croissance de 31,1 % par rapport à l’année précédente, selon l’Agence kényane de promotion et de marque des exportations. 

 

Dans sa « Vision 2030 », le pays a identifié le secteur textile comme vecteur d’industrialisation. L’un des principaux acteurs du secteur textile du pays contribuant à la résurgence du coton est Thika Cloth Mills, qui bénéficierait grandement de l’augmentation de l’offre après avoir conclu des accords avec les agriculteurs pour l’achat de leurs produits, selon Capital FM. 

 

Le confectionneur, qui fabrique des uniformes, des pantalons, des chemises, des draps, du kitenge (tissu coloré), des oreillers et des kikoys (tissu traditionnel), a salué les efforts du gouvernement pour relancer le secteur textile. 

 

S’adressant récemment aux producteurs de coton de Malindi dans le comté de Kilifi, Tejal Dodhia, PDG de Thika, a souligné que son entreprise devait se lancer dans des technologies de fabrication plus innovantes pour rationaliser la production et améliorer la qualité. 

 

Thika a également investi massivement dans de nouvelles technologies de fabrication pour améliorer la qualité de traitement des fibres qui répondent aux normes internationales et qui sont compétitives à l’échelle mondiale. Le directeur général de l’entreprise, Dominic Ngugi, a reconnu que les interventions du gouvernement avaient contribué à l’expansion de l’industrie et à l’augmentation des exportations. 

 

M. Ngugi a confié au Star, quotidien kényan basé à Nairobi, que Thika était disposée à se développer pour augmenter sa production et sa main-d’œuvre, ajoutant qu’ils étaient optimistes à l’idée de doubler leurs effectifs au cours des deux prochaines années. L’entreprise, qui a commencé ses activités il y a 50 ans, soutient actuellement 22 000 petits producteurs de coton à travers le pays. 

 

D’autres grandes entreprises textiles au Kenya comme Rivertext et Sunflag testent des techniques de fabrication plus innovantes pour rationaliser la production en investissant dans de nouvelles machines. 

  

Développer de nouveaux marchés d’exportation 

 

L’agence de presse gouvernementale Kenya News Agency a rapporté que les producteurs de coton avaient été étonnés de découvrir que ce qu’ils cultivaient était utilisé pour fabriquer des tissus et des vêtements pour de nombreuses institutions majeures du pays. 

 

Alex Mwangemi, président de la Magarini Cotton Farmers Cooperative Society, a assuré que le marché était mature. Certains de ces marchés découlent du processus en cours par le Kenya pour élargir ses marchés pour les produits locaux, en souscrivant à des accords commerciaux régionaux et multilatéraux. 

 

En plus de cibler les marchés d’exportation, afin de stimuler la consommation locale, le gouvernement kényan a indiqué qu’une partie de sa stratégie consisterait à accorder des subventions et des allégements fiscaux aux confectionneurs axés sur la fabrication pour la consommation intérieure. 

  

Reportage d’Éthiopie 

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