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  2019-03-13
 

La gardienne de la forêt

par Li Qing  ·   2019-03-13
Mots-clés: forêt; Grande Muraille verte; Chine
Deux villageois nourrissent des chèvres dans le district de Jingbian, au Shaanxi, le 6 août 2108. Jingbian a pris plusieurs mesures pour encadrer la surutilisation des pâturages et stopper la désertification. (XINHUA)

Wang Tianran, 28 ans, connaît bien la grande forêt qui se trouve au nord de Tianjin, sa ville natale dans le nord de la Chine. « Quand j'étais écolière, nous avons discuté du Programme des forêts-refuges des trois régions du nord », dit-elle. Le programme fait partie d'un projet écologique qui couvre le nord-ouest, le nord et le nord-est de la Chine.

À la fin des années 1990, Wang assiste à un mariage et remarque que la mariée porte un voile pour protéger son maquillage de la poussière. Wang ne comprenait pas pourquoi l'environnement ne s'était pas amélioré depuis le lancement du vaste programme de boisement 20 ans auparavant. C'est la question qu'elle pose dans une de ses compositions scolaires.

« Mon professeur m'a dit que je devais patienter, a dit Wang à CHINAFRIQUE. Et je pense que le temps lui a donné raison. »

La Grande Muraille verte

La fréquence des tempêtes de sable, qui étaient auparavant un cauchemar, a chuté radicalement dans la région de

Beijing-Tianjin-Hebei ces dernières années. « Le nombre moyen annuel de jours de tempêtes de sable est passé de 5,1 en 1978 à 0,1 en 2015 », explique Zhu Jiaojun, directeur de l'Institut d'écologie appliquée de l'Académie chinoise des sciences, le 24 décembre 2018, lors d'une conférence de presse présentant un rapport d'évaluation sur le Programme des forêts-refuges des trois régions du nord au cours des 40 dernières années.

Le rapport a été publié conjointement par l'Administration nationale des forêts et des prairies et l'Académie chinoise des sciences. L'évaluation a commencé en 2017 sur la base d'un large éventail de critères d'évaluation, notamment la croissance et le déclin des ressources forestières, les taux de désertification et d'érosion des sols, et le changement climatique.

« Bien que ces changements ne soient pas le résultat d'un seul effort, le programme a joué un rôle positif », a déclaré Zhu.

En tant que projet d'éco-conservation, la Grande Muraille verte – comme on l'appelle communément – a été lancée en 1978 pour freiner l'expansion du désert de Gobi dans le nord du pays. Le plan initial concernait 551 districts de 13 régions/provinces de Chine touchés par une désertification grave, soit une superficie de quelque 4,07 millions de kilomètres carrés. Le programme est divisé en trois étapes, avec huit phases détaillées, et devrait être achevé d'ici 2050. Nous sommes actuellement à la cinquième phase.

D'après le rapport, le programme a réalisé le boisement de 46,14 millions d'hectares, ce qui représente 118 % du total prévu, et le taux de couverture forestière dans les zones concernées du projet est passé à 13,57 %. La superficie occupée par les forêts-refuges et de fixation des sables a augmenté de 154 % et sa contribution à la réduction de la désertification est passée à environ 15 %, freinant ainsi l'expansion du désert. L'érosion des sols est maintenant sous contrôle et a diminué de 67 %, alors même que la production agricole s'est améliorée.

De plus, le programme a stimulé le développement des économies régionales en employant quelque 313 millions de résidents ruraux. Des 93,3 milliards de yuans (13,6 milliards de dollars) investis dans le programme, 53 % ont été consacrés à la création d'emplois et à la formation professionnelle. Le développement de l'économie forestière et florale, ainsi que d'autres industries écologiques, a aidé les populations locales à augmenter leurs revenus.

De plus, le tourisme forestier a grandement contribué à la lutte contre la pauvreté grâce à la construction de parcs nationaux thématiques dans les forêts, les zones humides et les déserts. Ces parcs ont accueilli 380 millions de visiteurs depuis 1978. « L'écotourisme permet d'atténuer la pression sur les milieux écologiques fragiles tout en développant l'économie », explique Lu Qi, directeur de l'Institut d'études sur la désertification de l'Académie chinoise des forêts.

Des arbres poussent maintenant sur les deux côtés de la route, dans le désert de Kubuqi, à Ordos, dans la région autonome de la Mongolie intérieure. (XINHUA)

Un plan miraculeux

« L'une des raisons pour lesquelles la Grande Muraille verte est destinée à être un projet grandiose est son ambition, car son plan à long terme s'étale sur 73 ans », a dit Lu à CHINAFRIQUE. Dans un premier temps, un plan général a été élaboré, qui prend en compte les diverses caractéristiques des différents secteurs touchés.

Liu Dongsheng, directeur adjoint de l'Administration nationale des forêts et des prairies, a déclaré que la participation était une autre raison majeure de son succès. En effet, ce programme assure le travail systématique des gouvernements et des organisations à tous les niveaux.

Bien que le plan de boisement de base soit déjà déterminé, de nouveaux concepts sont en constante évolution. « La phase actuelle met l'accent sur des approches différenciées à différents endroits, suivant les lois de la nature », dit Wang Feng, chercheur à l'Institut d'études sur la désertification de l'Académie chinoise des forêts.

« Actuellement, de nouvelles technologies de contrôle des sables sont appliquées. Toutefois, compte tenu des conditions climatiques uniques dans les zones forestières, de nombreux facteurs doivent être ajustés, par exemple, la densité du boisement et la sélection des essences d'arbres, explique Wang. Pour améliorer l'efficacité de l'utilisation et de la récupération de l'eau et la stabilité de la végétation, les espèces locales sont recommandées. »

Un futur riche

Au cours des dernières années, la mort d'arbres a soulevé des inquiétudes au sein du public quant à la durabilité du Programme des forêts-refuges des trois régions du nord.

« Lorsque les forêts-refuges ont été lancées, le peuplier était le meilleur choix en raison de sa forme et de sa vitesse de croissance, mais son cycle de vie est un peu court », explique Lu. Outre la mort naturelle des arbres, les décès prématurés dus à des maladies, des pénuries d'eau et d'autres causes sont difficiles à gérer. Les autorités concernées travaillent depuis de nombreuses années à améliorer la qualité des espèces d'arbres plantées. « Nous progressons constamment, mais cela n'est pas facilement visible à l'œil nu », dit Lu.

L'augmentation des coûts est un autre défi à relever, mais Wang affirme que cela est nécessaire pour réaliser l'augmentation des forêts et des prairies. « Le programme s'attaque maintenant aux tâches les plus difficiles, dit Liu, car les conditions écologiques fragiles dans les zones restantes sont les plus délicates. »

En outre, les sources d'eau sont rares dans les zones de boisement, qui représentent plus de 40 % de la superficie du pays, mais seulement 14 % de ses ressources en eau. L'augmentation de la consommation d'eau due au développement agricole impose des exigences préjudiciables aux eaux souterraines. Liu explique que, parallèlement à la plantation continue d'arbres et d'herbes, la protection doit aussi être renforcée en intégrant d'autres stratégies nationales telles que la réduction ciblée de la pauvreté.

Selon le plan directeur du Programme des forêts-refuges des trois régions du nord, le taux de couverture forestière dans les zones du projet devrait augmenter de 14 % d'ici 2020, date à laquelle une barrière de sécurité écologique devrait être formée. D'ici 2035, la qualité des forêts et des prairies de la région devrait s'être améliorée de façon significative, entraînant un changement remarquable de l'environnement écologique. D'ici 2050, la construction de la barrière de sécurité écologique devrait être achevée.

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