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  2019-04-09
 

La voie des femmes

par Xia Yuanyuan  ·   2019-04-09
Mots-clés: Yu Liufen; Deux sessions
Yu Liufen rencontre la presse lors des Deux sessions.(MA XIAOWEN)

Lors de son intervention face aux médias au Grand Palais du Peuple le 3 mars, Yu Liufen a conquis la foule par son histoire inspirante et son approche directe.

Au cours des 16 dernières années, Mme Yu a aidé les habitants de Yanbo, un village montagneux de la province du Guizhou (sud-ouest de la Chine), à éliminer la pauvreté et à développer l'économie locale. Son travail acharné a attiré beaucoup d'attention et, l'année dernière, elle a été élue membre du XIIIe Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), le plus important organe consultatif politique de Chine. Elle est maintenant en mesure d'être la voix des villageois, qu'elle soutient aux sessions annuelles de l'Assemblée populaire nationale (APN) et du Comité national de la CCPPC (ou les Deux sessions) du 3 au 15 mars de cette année.

« Avant moi, il n'y avait pas de précédent. Je suis la première femme à être secrétaire d'une branche du Parti communiste chinois (PCC) dans les villages Yi autour de ma ville natale », a témoigné Mme Yu à CHINAFRIQUE.

Yu Liufen n'est pas la seule représentante féminine des Deux sessions. Sur la scène politique chinoise, on observe une présence croissante de femmes fonctionnaires et de législatrices. En effet, elles jouent un rôle de plus en plus important dans la prise de décisions politiques et sont également le principal moteur de la promotion du progrès social.

Un écho plus important

Au cours des dernières années, de plus en plus de femmes députées de l'APN et membres du Comité national de la CCPPC ont pris part à des sessions consultatives législatives et politiques.

Le « Plan pour le développement de la femme chinoise (2011-2020) » publié par le Conseil des affaires d'État, propose au gouvernement de continuer à renforcer la participation des femmes à la prise de décision et à la gestion des affaires publiques et sociales, ainsi que d'augmenter progressivement le nombre de sièges réservés aux femmes administrant des gouvernements centraux, provinciaux et municipaux.

Selon le site officiel de l'APN, parmi les députés de la session de cette année, 742 étaient des femmes, soit 24,9 %, sur un total de 2 975. Il y a 43 participantes de plus par rapport au groupe élu pour un mandat de cinq ans en 2013, soit une augmentation de 1,5 %.

Malgré le nombre croissant de femmes députées, il reste encore bien en deçà des 30 % proposés par les Nations unies, pour les législatures dans le monde, lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes en 1995. La Chine a introduit en 2008 un nouveau règlement stipulant que la proportion de femmes dans la législature doit être supérieure à 22 %.

La CCPPC est un moyen important pour les femmes chinoises de participer aux affaires politiques. Cette année, le Comité national de la CCPPC compte 2 157 membres, dont 440 femmes. Ce chiffre représente 20,4 % du nombre total de membres, soit une augmentation de 2,56 points de pourcentage par rapport aux 17,84 % du mandat dernier. C'est la plus forte hausse depuis la réforme et l'ouverture de la Chine en 1978 et le taux le plus élevé depuis la fondation de la République populaire de Chine en 1949.

En outre, au moins un siège devrait être garanti aux femmes fonctionnaires pour tous les gouvernements des districts et au-delà. 30 % de femmes devront participer aux comités de villageois dont 10 des chefs devront y être des femmes.

Zhao Jing (à droite), députée de l’Assemblée populaire nationale et directrice de l’Administration fiscale de la province du Fujian, s’exprime sur les politiques de réduction d’impôts au cours des Deux sessions.(WEI YAO)

Un autre regard

Les observateurs estiment également que les femmes jouent un rôle de premier plan dans la construction d'une société meilleure.

En 2001, Yu Liufen a occupé le poste de secrétaire du PCC à Yanbo. À cette époque, le village était en détresse : un tiers des habitants vivait sous le seuil de pauvreté national et son revenu annuel par habitant ne dépassait pas 800 yuans (123 dollars).

« Les femmes étaient négligées dans le village à cette époque », a confié Mme Yu. « Même l'argent pour acheter du sel devait être quémandé à leurs maris. »

Yu Liufen voulait changer la situation. Grâce à ses efforts, une distillerie utilisant les méthodes traditionnelles Yi a été construite. En 2013, elle s'est transformée en une SARL - Guizhou Yanbo Liquor Industry Co. - et les villageois en sont devenus des actionnaires.

Avec la création de la société, un grand nombre de villageoises ont été recrutées. « J'ai trouvé que ces femmes avaient une grande sagesse. Elles sont diligentes, travailleuses, prudentes et pragmatiques. Elles ont grandement contribué au développement de l'économie locale », a affirmé Mme Yu. Aujourd'hui, les deux tiers des employés de l'entreprise sont des femmes.

Ce modèle de développement diversifié a apporté la prospérité au village de Yanbo. L'année dernière, le revenu annuel par habitant est passé à 15 457 yuans (2 378 dollars).

Mme Yu pense que les femmes pourraient jouer un grand rôle dans le développement de la société. « Aujourd'hui, le gouvernement attache une grande importance à tous les aspects de l'entreprenariat féminin. Nous entrons en scène », a-t-elle certifié, se concentrant également sur la nécessité d'améliorer l'accès à l'internet et les services associés dans les zones rurales de Chine, en particulier dans les villages de montagne.

L'égalité des sexes

Au cours des Deux sessions, le droit des femmes a été à l'honneur. Le Premier ministre chinois Li Keqiang a présenté, à travers le rapport sur les travaux du gouvernement, que ce dernier s'emploierait résolument à prévenir l'inégalité entre les sexes et la discrimination identitaire sur le lieu de travail.

« En réponse aux nouvelles demandes créées, induites par la politique relative au second enfant, nous allons accélérer le développement de divers types de services de garde d'enfants, en encourageant notamment les entités privées à gérer des établissements d'éducation de l'enfance et de la petite enfance », mentionne le rapport.

Huang Yuguang, médecin à l'Hôpital Xiehe de Beijing (Peking Union Medical College Hospital ) et membre du XIIIe Comité national de la CCPPC, a proposé que les principaux employeurs mettent à disposition des services de garde d'enfants à faible coût.

« Afin de soulager les mères qui travaillent et encourager la naissance d'un deuxième enfant, les entreprises et les institutions se doivent d'améliorer les crèches et d'atténuer les inquiétudes de ces mamans qui ont un emploi », a-t-il expliqué. La réduction des inégalités entre les sexes a également été abordée. Liu Yamei, directrice du département publicité de la Fédération des femmes de Chine, a noté qu'après la mise en œuvre de la politique en faveur des deux enfants en 2016, les employeurs se sont montrés réticents à recruter des femmes non mariées et que la discrimination était devenue une préoccupation sociétale majeure.

Au cours des Deux sessions, la délégation de la Fédération des femmes de Chine a suggéré d'appliquer des politiques financières préférentielles, accordant certaines subventions aux entreprises qui embauchent des femmes. En outre, des réductions d'impôts devraient être pratiquées pour les entreprises employant un grand nombre de travailleuses. Cela encouragerait les employeurs à recruter plus de femmes. 

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