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  2020-06-01
 

La voie à suivre

Xia Yuanyuan & Hu Fan  ·   2020-06-01
Mots-clés: Deux sessions; Chine

Les Deux sessions de cette année sont destinées à être spéciales. Bien que retardées de plus de deux mois, elles serviront à booster la confiance et à donner un nouveau départ à la nation.

Entamées le 21 mai, les réunions annuelles de l’Assemblée populaire nationale (APN), la plus haute législature de Chine, et du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), le principal organe consultatif politique du pays, revêtent une signification particulière depuis que l’épidémie de coronavirus complique les efforts du pays à éliminer la pauvreté absolue et à achever l’édification d’une société modérément prospère à tous les égards.

Le 22 mai, le Premier ministre Li Keqiang a présenté le Rapport d’activité du gouvernement lors de la séance d’ouverture de la troisième session de la 13e APN. Pour la première fois en un quart de siècle, le Premier ministre a annoncé qu’aucun objectif de croissance économique pour 2020 n’a été fixé, le pays étant en proie à certains facteurs difficilement prévisibles en raison de la grande incertitude entourant le COVID-19 ainsi que l’environnement économique et commercial mondial.

Cependant, M. Li a souligné que le pays s’efforcerait d’atteindre ses objectifs de développement afin de gagner la bataille contre la pauvreté et d’achever l’élaboration d’une société modérément prospère à tous les égards cette année.

Une année difficile

L’économie de la Chine est restée globalement stable en 2019. La croissance du PIB en glissement annuel s’est établie à 6,1 %, contribuant à environ 30 % de la croissance de l’économie mondiale, selon le rapport.

Ce dernier dévoile qu’au cours de l’année, le niveau de vie des Chinois a continué de s’améliorer ; 13,52 millions de nouveaux emplois urbains ont été créés et le taux de chômage enquêté était inférieur à 5,3 % ; le revenu moyen disponible par habitant a dépassé 30 000 yuans (4 286 dollars) ; et les normes de l’assurance-vieillesse de base, de l’assurance-maladie et des indemnités de subsistance ont été relevées.

Ces résultats ont été atteints malgré les difficultés et incertitudes causées par la faible croissance économique mondiale, l’intensification des tensions économiques et commerciales internationales et les pressions à la baisse sur l’économie nationale au cours de l’année écoulée, selon le rapport.

Les risques et les défis de 2020 sont cependant « sans précédent ». Le choc de la pandémie du COVID-19 a plongé l’économie mondiale dans une grave récession, perturbé les chaînes industrielles et d’approvisionnement, provoqué une contraction du commerce ainsi que des investissements internationaux, et causé de la volatilité sur les marchés des produits de base.

En tant que l’un des pays les plus durement touchés, la Chine a vu son PIB se contracter de 6,8 % en glissement annuel au premier trimestre 2020, ce qui est « un coût nécessaire et utile que la Chine a payé pour sauver des vies ».

À l’heure actuelle, la consommation intérieure, l’investissement et les exportations ont diminué et la pression sur l’emploi a considérablement augmenté. Les entreprises, en particulier les micro-, petites et moyennes entreprises, sont confrontées à des difficultés croissantes.

Le Premier ministre a demandé aux gouvernements à tous les niveaux de se préparer à un budget serré des dépenses publiques. Les dépenses pour le gouvernement central connaîtront une croissance négative, avec une réduction de plus de 50 % des besoins non urgents. « Nous devons dépenser l’argent là où il est le plus nécessaire », a-t-il exhorté.

Principaux objectifs

Sur la base d’une évaluation complète de la situation actuelle, le Premier ministre Li a annoncé que le pays mettra l’accent sur « les six stabilisations et les six garanties ».

La politique des « six stabilisations » fait référence à la stabilisation de l’emploi, des finances, du commerce extérieur, de l’investissement étranger, de l’investissement intérieur et des attentes ; la politique des « six garanties » fait référence à la sauvegarde de l’emploi, des moyens de subsistance des populations, au développement des entités commerciales, à la sécurité alimentaire et énergétique, au fonctionnement stable des chaînes industrielles et d’approvisionnement ainsi que le bon fonctionnement de la société. En mettant en œuvre ces politiques, « nous serons en mesure de maintenir les fondamentaux stables de notre économie », a assuré M. Li.

Ces priorités sont une raison importante pour laquelle aucun taux de croissance économique spécifique n’a été fixé. « Le fait de ne pas fixer d’objectif spécifique de croissance économique nous permettra à tous de nous concentrer sur les ‘six stabilisations’ et les ‘six garanties’ », a précisé M. Li.

Stabiliser l’emploi et garantir le niveau de vie sont devenus la priorité. Le gouvernement a fixé un objectif de plus de 9 millions de nouveaux emplois urbains créés, un taux de chômage urbain enquêté à 6 % environ, un taux de chômage urbain recensé d’à peu près 5,5 %, ainsi qu’une augmentation de l’indice des prix à la consommation (IPC) d’environ 3,5 %.

La pandémie a exercé une forte pression sur l’emploi. Alors que de nombreuses entreprises suppriment des postes pour assurer leur survie, 8,74 millions d’étudiants fraîchement diplômés rejoindront le marché du travail cette année. Parmi les efforts visant à atténuer la pression imminente, le ministère de l’Éducation a annoncé le 28 février un plan visant à admettre 189 000 étudiants supplémentaires dans l’enseignement supérieur.

Le Rapport d’activité du gouvernement indique que la clé de la stabilisation de l’emploi est de créer efficacement de nouveaux postes et d’aider les chômeurs à trouver du travail, tout en s’efforçant de garantir la pérennité des emplois existants. Les mesures proposées comprennent l’augmentation du soutien à l’emploi dans les secteurs et groupes clés, le soutien à l’emploi flexible ainsi qu’une meilleure offre de formations professionnelles.

Le rapport accorde également une grande importance au soutien aux entreprises, particulièrement les micro, petites et moyennes d’entre elles, qui sont la principale source d’emplois. Les mesures introduites comprennent une réduction des taxes et redevances, ce qui peut entraîner des économies supplémentaires de plus de 2,5 billions de yuans (350 milliards de dollars) pour les entreprises tout au long de l’année, une réduction des coûts de production et d’exploitation, tels que l’électricité et le loyer, ainsi qu’une augmentation des soutiens financiers.

Éradication de la pauvreté

L’année 2020 est cruciale pour la Chine, car il s’agit de sa dernière année pour atteindre l’objectif d’éradication de la pauvreté et réaliser l’objectif du premier centenaire de l’édification d’une société de moyenne aisance sur tous les plans.

La manière dont la Chine peut atteindre l’objectif de réduction de la pauvreté compte tenu de l’impact de l’épidémie de COVID-19 est une question de poids.

Quelques jours seulement avant le lever du rideau des Deux sessions, Atulie’er, un village se trouvant dans la préfecture autonome de Liangshan Yi, dans le district de Zhaojue, dans la province du Sichuan, a connu un moment important : quatre-vingt-deux ménages du village ont déménagé dans de nouveaux appartements, au siège du district, dans le cadre du programme national de lutte contre la pauvreté.

La situation géographique du village, perché au sommet d’une falaise de 1 400 mètres, entravait, entre autres, son développement. Les villageois ne pouvaient se rendre au marché le plus proche, se trouvant à plusieurs kilomètres, qu’une fois par semaine pour vendre du poivre et des noix et acheter des produits de première nécessité. Pour ce faire, ils devaient arpenter plusieurs échelles en rotin (tige de palmier) sans garde-corps, zigzaguant sur 800 mètres de long.

Bénéficiant des politiques de réduction de la pauvreté adaptées du gouvernement, les villageois réinstallés vivront dans de nouveaux appartements dotés d’une cuisine et de toilettes avec eau courante, dans une zone à 75 km du district. Atulie’er sera par la suite développé afin d’y accueillir des touristes. Un téléphérique sera installé pour transporter ces derniers au village, tandis que les canyons à proximité seront aménagés pour augmenter les revenus des villageois.

L’histoire du village n’est qu’un des nombreux exemples de réduction de la pauvreté en Chine. Depuis le 18e Congrès national du Parti communiste chinois fin 2012, le pays a réalisé des progrès importants avec plus de 93 millions de ruraux sortis de la pauvreté. L’incidence de la pauvreté est passée de 10,2 % à 0,6 % au cours de la même période, et le revenu net par habitant des ménages pauvres enregistrés dans le pays est passé de 3 416 yuans (481 dollars) en 2015 à 9 808 yuans (1 381 dollars) en 2019.

Cependant, il y avait encore 5,51 millions de personnes pauvres à la fin de l’année dernière. Dans le même temps, le COVID-19 a frappé.

Le Premier ministre chinois a annoncé que la Chine consacrerait plus d’énergie à l’élimination de la pauvreté dans tous les districts et villages pauvres restants, et garantirait aux travailleurs migrants ruraux de ces régions des emplois stables dans les lieux où ils travaillent.

En premier lieu, la Chine s’efforcera de soutenir la production agricole. La superficie des terres cultivées de haut niveau sera augmentée de 5,33 millions d’hectares et une reprise de la production porcine sera encouragée. Par la suite, la Chine créera davantage de canaux permettant aux résidents ruraux de trouver un emploi et d’augmenter leurs revenus. Le gouvernement aidera les habitants des zones rurales à chercher un travail ou à créer une entreprise dans des endroits proches de leur domicile, et à étendre les programmes d’aide à l’emploi pour garantir à ceux qui retournent chez eux un poste et un revenu.

S’ouvrir davantage

Bien que confrontée aux changements de l’environnement extérieur, la Chine restera déterminée à s’ouvrir plus largement au monde, à maintenir des chaînes industrielles et d’approvisionnement stables et à faire de l’ouverture un catalyseur de réforme et de développement, a indiqué le Premier ministre Li.

« En tant que deuxième économie du monde, le plan de relance post-pandémique de la Chine est vital pour la reprise économique mondiale », a fait part Yang Baorong, directeur adjoint des études africaines de l’Institut d’études ouest-asiatiques et africaines de l’Académie chinoise des sciences sociales à CHINAFRIQUE.

M. Yang a exprimé sa confiance dans l’économie chinoise. La production industrielle de la Chine a augmenté de 3,9 % en avril par rapport à l’année précédente. « Après un combat âprement disputé sur la pandémie, c’est un signal positif pour la Chine et le monde », a-t-il fait valoir.

Les signes d’une reprise suite au confinement en Chine ont quelque peu apaisé les investisseurs et ont également envoyé un signal positif aux pays africains en raison des liens économiques étroits.

Selon le Rapport d’activité du gouvernement, la Chine mettra l’accent sur la qualité de la poursuite conjointe de l’initiative « la Ceinture et la Route », protégera fermement le régime commercial multilatéral et participera activement à la réforme de l’Organisation mondiale du commerce. En outre, le pays fera de bons préparatifs pour la troisième Exposition internationale des importations de Chine, travaillera activement pour accroître les importations et développer un vaste marché mondial de normes plus élevées.

Le défi actuel est le préjudice causé au commerce international et à la coopération économique par la pandémie. Ces difficultés sont cependant temporaires. Zhang Zhongxiang, expert au Centre d’études africaines de l’Université normale de Shanghai, est optimiste quant à la coopération sino-africaine post-pandémique. « La coopération sino-africaine sera plus forte, car elle est mutuellement bénéfique et renforcée par leur étroite coopération dans la lutte contre le COVID-19 », a-t-il prédit.

Hu Biliang, expert de l’initiative « la Ceinture et Route » de l’Université Normale de Pékin, observe l’engagement de la Chine à ouvrir une opportunité bien nécessaire à l’Afrique en cette période difficile. « Les pays africains doivent saisir l’opportunité d’augmenter les exportations et de renforcer la coopération avec la Chine afin d’atténuer les effets de la pandémie », a-t-il indiqué à CHINAFRIQUE.

 

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