La société de médias chinoise StarTimes propose 
des services de télévision abordables et de qualité en Afrique.  

Enfants regardant les programmes télévisés de StarTimes dans un village de la République du Congo, le 10 juin 2018. (COURTOISIE) 

Le 26 novembre 2021, une cérémonie a eu lieu dans un village du district de Wakiso, au centre de l’Ouganda, pour célébrer l’achèvement de la deuxième phase du projet d’accès à la télévision par satellite pour 10 000 villages africains. Lancé en juillet 2018, le projet a permis de fournir des services de télévision par satellite dans plus de 900 villages, bénéficiant à environ un million de personnes dans le pays. 

Ce projet est le fruit des résolutions du Sommet de 2015 du FCSA tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, au cours duquel le gouvernement chinois s’est engagé à fournir la télévision par satellite dans 10 000 villages africains. 

Le projet a été porté par StarTimes, un groupe privé de médias chinois, basé à Beijing. Démarrant ses premières opérations en Afrique en 2007, la société est rapidement devenue l’un des principaux fournisseurs de services télévisés sur le continent.  

« Notre mission sur le continent a été de fournir des services de télévision numérique abordables et de qualité au peuple africain », a déclaré Chen Qingzhong, directeur des affaires publiques de StarTimes, à CHINAFRIQUE. 

Un service abordable 

StarTimes a développé un intérêt pour l’Afrique en 2002. Leurs études ont montré que les marchés de la télévision numérique en Asie, en Europe et aux Amériques étaient déjà bien pourvus. A contrario, les opportunités étaient encore très nombreuses sur le marché africain. Parmi les pays d’Afrique subsaharienne, seules une société sud-africaine, avec quelques structures européennes, fournissaient un tel service. Et ce, à des prix élevés : 200 dollars pour l’installation des appareils, avec des frais mensuels allant de 40 dollars à 100 dollars, ce qui faisait de la télévision un privilège réservé aux plus aisés.  

« Nous avons réalisé que si nous pouvions fournir des services abordables à la population locale, nous nous ferions certainement une place dans cet immense marché d’une population d’un milliard d’habitants, dont le besoin de regarder la télévision n’était pas encore comblé », explique M. Chen. 

En 2007, la société a établi sa première succursale africaine au Rwanda. Après avoir obtenu près de 100 licences de diffusion dans différents pays, StarTimes s’est concentrée sur le développement rapide de sa base d’utilisateurs. Elle facturait ainsi 5 dollars pour la première installation des appareils, et 2 à 3 dollars par mois pour ses forfaits, qui contenaient une trentaine de chaînes au minimum. Ses prix abordables ont, de fait, permis à la société d’acquérir de nombreux clients. 

Suite à cela, fournir un accès à la télévision à bas prix en Afrique est devenu l’une des missions de StarTimes. Et pour concrétiser pleinement cet engagement, l’entreprise a également répondu aux besoins télévisuels des groupes marginalisés. 

Le projet d’accès à la télévision par satellite porté par StarTimes, concerne un total de 10 112 villages, répartis dans 23 pays africains. Au début du mois de décembre 2021, la construction était achevée dans 9 012 villages, bénéficiant ainsi à près de 10 millions de personnes. 

Les acteurs de la série télévisée chinoise The Young Doctor au contact de leurs fans, en Tanzanie, le 22 septembre 2015. (COURTOISIE) 

Un service sur-mesure 

Les bas prix proposés par StarTimes en Afrique ne se font pas au détriment de la qualité. En effet, la société a modernisé ses infrastructures et son contenu pour mieux servir le continent. Grâce aux stations relais, à la transmission par satellite et terrestre, ainsi qu’aux services de vidéo sur Internet, ses programmes sont accessibles dans toute l’Afrique. L’offre de StarTimes permet d’apporter un complément à l’offre de numérisation des industries de radiodiffusion des pays africains, en remplaçant progressivement la transmission de signaux analogiques par une transmission de signaux numériques plus avancée. 

En 2021, la transformation numérique de la radiodiffusion au Mozambique menée par StarTimes a pu être achevée. Le projet comprenait la construction d’un réseau national de transmission numérique, la transformation numérique de la chaîne de télévision nationale, la construction de terminaux de télévision numérique et la formation de techniciens mozambicains. Lors de la cérémonie de lancement du Centre national de télévision numérique, le 25 juin 2021, Filipe Nyusi, le Président mozambicain, a déclaré que la transformation numérique était un grand pas en avant pour la technologie télévisuelle du pays, et avait permis la diffusion de programmes de télévision diversifiés au peuple mozambicain. 

Pour offrir plus d’options à son public africain, StarTimes a ainsi intégré plus de 600 chaînes dans ses offres, y compris des chaînes africaines populaires, des chaînes chinoises grand public, des chaînes internationales connues, ainsi que les chaînes de l’entreprise. Le contenu inclut les actualités, les émissions de variétés, les films, les séries télévisées, les sports, la musique, la mode, etc., qui sont diffusés dans plus de dix langues, dont le chinois, l’anglais, le français et le portugais. Les langues locales ne sont pas en reste, et comprennent le swahili, le haoussa et le yoruba. La société exploite 43 chaînes en propre, comprenant des arts martiaux, des films et des séries télévisées chinoises, et du contenu en swahili, entre autres. Ses programmes populaires incluent l’émission de télé-réalité Hello Mr. Right, le talk-show swahili Mezani Leo et l’émission de maquillage S-Belle. 

StarTimes attache également une grande importance à la détection de talents régionaux. Après des années de pratique non opérationnelle, l’entreprise a établi que la communication linguistique était toute aussi importante que le contenu du programme lui-même. Un doublage de qualité est la clé pour raconter les histoires, et permettre de diffuser les voix chinoises et africaines. Au cours des dernières années, StarTimes a sélectionné des talents dans plusieurs pays africains grâce au Concours de doublage de films et de télévision chinois. Depuis 2016, ce sont ainsi 23 événements qui ont été organisés en Tanzanie, au Nigeria, en Côte d’Ivoire et au Mozambique, avec des langues de doublage telles que le swahili, le haoussa, le portugais et le zoulou. Avec cet événement, StarTimes a non seulement sélectionné des doubleurs africains exceptionnels, mais a également cultivé des talents locaux, qui ont été bien accueillis par les pays hôtes. 

Gagnants d’un concours StarTimes organisé sur l’île de Zanzibar, en Tanzanie, le 4 septembre 2016. (COURTOISIE) 

Un relais culturel 

À l’origine, StarTimes assurait la promotion de films et de séries télévisées chinois en Afrique, pour soutenir les Chinois travaillant ou vivant sur place. 

Plus tard, il a été constaté que de plus en plus d’Africains s’intéressaient au contenu, malgré la barrière de la langue. Dans le contexte de développement de la Chine, et le renforcement de la coopération sino-africaine, les téléspectateurs du continent tentent de comprendre la situation actuelle de la Chine, son histoire, à travers les films et les séries télévisées. 

Pour parvenir à ses objectifs, StarTimes a créé un centre de traduction en 2011, afin d’édifier la meilleure chaîne chinoise de cinéma et de télévision dramatique multilingue au monde, en traduisant des drames cinématographiques et télévisuels de qualité depuis le chinois vers l’anglais, le français, et le portugais. Ces programmes sont également doublés et diffusés en swahili, en haoussa, en ougandais, et en yoruba. À ce stade, ce sont 40 000 films et épisodes de séries qui ont été traduits, dont plus de 35 000 épisodes doublés. Ces contenus et cette méthode de diffusion locale sont très appréciés par le public du continent. 

Actuellement, la société approfondit son rôle dans la coopération culturelle sino-africaine en impliquant davantage d’Africains dans ses opérations. En plus des émissions de télé-réalité réalisées sur place, elle prévoit d’inviter les Africains à participer à tous les aspects de la production tels que la réalisation, le tournage, le jeu d’acteur, etc. 

« Dans le contexte de l’amitié croissante entre la Chine et l’Afrique, StarTimes continuera à jouer un rôle actif dans la promotion des échanges culturels », a résumé M. Chen. 

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