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  2020-08-19
 

Source d'espoir

par Li Jing  ·   2020-08-19
Mots-clés: production de riz; Chen Zongquan; Burkina Faso

Un expert agricole chinois partage des techniques d’irrigation avec des homologues au Burkina Faso et leur permet d’augmenter les rendements de la production de riz

Chen Zongquan organise une formation sur le terrain pour la construction d’un canal. (COURTOISIE)

À Bagré, la plus grande zone de production de riz du Burkina Faso, une eau cristalline coule le long d’un nouveau canal d’irrigation dans les rizières depuis un réservoir situé à dix kilomètres. « L’irrigation de cette terre reposait principalement sur l’eau de pluie, elle dispose désormais d’une source d’eau stable, permettant de garantir les récoltes et les rendements de la production de riz », dévoile fièrement Chen Zongquan.

Expert en conservation de l’eau, Chen Zongquan fait partie du premier groupe d’experts agricoles chinois au Burkina Faso. Âgé de 57 ans, il est engagé dans la construction et la gestion de projets de conservation de l’eau depuis 40 ans et possède une riche expérience. Il a supervisé la construction de ce canal, assisté par son équipe.

Le 26 mai 2018, la Chine et le Burkina Faso ont annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques, après un gel de 24 ans. À la demande du gouvernement burkinabè, neuf experts agricoles, dont Chen Zongquan, ont été envoyés sur place par le ministère chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales. Auparavant, il s’était rendu au Tchad en 2011 en tant qu’expert agricole pour y mener à bien un projet de coopération agricole. En septembre 2018, M. Chen a enfin pu retourner sur le continent africain comme il le souhaitait.

« Je suis passionné par la cause agricole en Afrique. J’espère partager avec nos partenaires africains mes connaissances en matière d’aménagement des eaux dans l’agriculture et l’expérience que j’ai acquise grâce au développement de la Chine afin d’explorer une voie de développement agricole spécifiquement adaptée aux pays africains », a déclaré M. Chen à CHINAFRIQUE. « Bien sûr, travailler en Afrique signifie être loin de ma famille mais je suis reconnaissant de bénéficier de leur soutien. »

Un énorme potentiel

 

Chen Zongquan et d’autres experts agricoles organisent une formation technique à Bagré. (COURTOISIE) 

Après son arrivée au Burkina Faso, M. Chen a consulté un grand nombre de documents et a parcouru plus de 4 000 kilomètres dans treize régions pour effectuer son enquête sur le terrain, y compris à Bagré, afin d’élaborer un ensemble de programmes de construction hydraulique adaptés aux conditions agricoles locales. Il a également rédigé un rapport d’enquête sur la conservation de l’eau au Burkina Faso avec le soutien de son groupe.

Selon lui, le climat du Burkina Faso se caractérise par des précipitations faibles et irrégulières. Ses ressources en eau sont relativement limitées en raison de sa position géographique en Afrique de l’Ouest et au sud du désert du Sahara. Or, l’irrigation de ses terres agricoles nécessite un approvisionnement en eau important et régulier. Le manque d’investissements et le nombre insuffisant de techniciens spécialisés freinaient le déploiement d’infrastructures hydrauliques. Résultat : le Burkina Faso ne produisait qu’un quart des besoins en riz du pays et devait prévoir chaque année un budget colossal pour importer du riz, ce qui a entraîné une lourde charge pour le gouvernement. La construction du système de stockage d’eau et d’irrigation a joué un rôle clef dans le développement de l’agriculture locale ainsi que pour la garantie de la sécurité alimentaire.

« En réalité, le pays possède d’importantes ressources en eaux souterraines et les précipitations annuelles moyennes dans la capitale sont supérieures à celles de Beijing. La pénurie hydrique n’est pas un problème dans l’absolu. Il est avant tout nécessaire d’informer la population locale et de lui montrer comment bien conserver et utiliser l’eau, ce qui relève exactement de mon expertise », a expliqué M. Chen.

Surmonter les difficultés

Chen Zongquan vérifie la qualité des armatures d’acier dans le canal. (COURTOISIE)

Suite à leurs recherches et aux discussions avec des experts agricoles locaux, l’équipe a déterminé un certain nombre de plans de construction, notamment la remise en état de terres et la construction de canaux. Malgré les travaux de préparation, M. Chen a rencontré de nombreuses difficultés. D’abord, la barrière de la langue. Le français est la langue officielle du pays et le groupe était accompagné d’interprètes francophones pour faciliter la communication. Mais le Burkina Faso comprend plus de 60 tribus et langues tribales : de nombreux agriculteurs ne comprennent pas le français, ce qui n’a pas facilité la communication au cours de la construction. « En l’absence des traducteurs ou lorsque les autochtones ne parlaient pas français, il m’était impossible de montrer directement aux techniciens locaux comment s’y prendre afin de maîtriser les techniques d’irrigation. »

En outre, M. Chen a dû également assurer la sécurité du personnel de construction et l’utilisation correcte des fonds. « Nous organisons souvent des formations et nous appliquons une réglementation stricte en matière de budget pour nous assurer que les fonds ne soient pas gaspillés et que la qualité des travaux et des matériaux soit rigoureusement contrôlée. »

Avec les efforts conjoints des experts agricoles chinois et burkinabè, une base de production de semences de riz a été créée sur un terrain de quatre hectares à Bagré. Elle a été équipée de 415 mètres de canaux d’irrigation en béton, 513 mètres de route et trois ponts pour le travail mécanique du sol, ainsi que d’autres projets de soutien nécessaires pour le système d’irrigation. En outre, un projet d’irrigation goutte à goutte pour deux hectares de terre a été achevé et un petit barrage a été construit pour le stockage de l’eau. « Ces projets de conservation de l’eau peuvent garantir un rendement stable et élevé en semences de riz, atteignant environ 40 tonnes chaque année », a-t-il précisé.

« Il est difficile d’entreprendre ce type de projet ici, car il faut garantir l’approvisionnement constant en eau et concevoir nos propres techniques d’irrigation, ce qui constitue un défi majeur à relever pour y développer la riziculture. Mais maintenant, l’eau ne représente plus un obstacle », a souligné Étienne Kaboré, responsable de Bagrépôle, un projet gouvernemental soutenant la croissance économique de Bagré.

En juin 2019, M. Chen a reçu le prix de contribution spéciale pour la promotion des techniques de conservation de l’eau, décerné par le ministère burkinabè de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles.

Transmettre les connaissances

Afin de former plus de techniciens, M. Chen a organisé des formations et des démonstrations sur le terrain concernant les techniques de conservation de l’eau et les méthodes pour économiser l’eau servant à alimenter l’irrigation, tels que la prévention des infiltrations dans les canaux, l’irrigation par aspersion et l’irrigation goutte à goutte. Jusqu’à présent, plus de 200 participants ont déjà eu la chance de participer à ces formations.

M. Chen en a également profité pour partager son expérience acquise en Chine en matière de construction de projets hydrauliques avec la population locale. « La Chine est un pays qui doit également faire face à des pénuries d’eau. Grâce aux efforts de plusieurs générations de Chinois, le problème de sécurité alimentaire a été progressivement résolu. J’espère que cela leur donnera du courage et les stimulera pour continuer sur la voie de l’autonomie. »

Le premier projet de coopération agricole s’est achevé avec succès. M. Chen est resté au Burkina Faso pour en assurer le suivi technique en attendant le début de sa deuxième mission.

« Je ferai partie du prochain projet. Je crois que grâce aux efforts conjoints de nos deux pays, le Burkina Faso finira par atteindre l’autosuffisance en matière de production de riz dans les huit à dix prochaines années, avec des retombées directes pour la population locale. »

Pour vos commentaires : lijing@chinafrica.cn

 

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