2022-03-10 |
L'initiative « la Ceinture et la Route » élargit son champ d'application |
par Ehizuelen Michael Mitchell Omoruyi · 2022-03-10 |
Mots-clés: la Ceinture et la Route |
Programme d’infrastructures initialement, la coopération s’étend aussi au secteur de la santé.
Un employé du secteur médical montre les vaccins COVID-19 livrés à la bande de Gaza dans le cadre du programme d’assistance conjoint Chine-Égypte, le 21 février. (XINHUA)
Le succès est directement lié à la personne qui y parvient, mais son impact et son importance peuvent concerner l’ensemble de la communauté. Cela signifie que la transformation économique de la Chine ne la concerne pas seulement elle-même, mais qu’elle produit des impacts importants sur d’autres pays. L’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) est effectivement une initiative de la Chine basée sur le multilatéralisme. En effet, le gouvernement chinois a toujours insisté de façon importante que l’ICR concerne également les autres pays, l’ICR étant une coopération basée sur les principes d’ouverture et d’inter-connectivité rassemblant différents pays. C’est pourquoi, alors que le monde traverse une période difficile qui a affecté la coopération sino-africaine, la Chine a rapidement fourni aide et soutien aux pays africains pendant la pandémie de COVID-19 en cours dans le cadre de l’ICR.
Cette pandémie a mis en lumière l’importance de l’ICR pour les défis liés à la santé mondiale. Elle a révélé la façon dont la Chine soutient le développement des pays africains dans ce secteur à travers la Route de la soie sanitaire (RSS).
Route de la soie sanitaire
Le concept de la RSS a été mentionné pour la première fois en 2016 dans un discours du Président Xi Jinping et suite à l’épidémie inattendue de la COVID-19, la RSS reste plus que jamais d’actualité dans le monde actuel. Cette crise sanitaire a mis en évidence l’urgence et la nécessité de disposer d’infrastructures et de coopérations transfrontalières de santé publique, qui comprennent la mise en place de plateformes de réunions et d’échanges bilatéraux et multilatéraux pour traiter de sujets variés comme les politiques de santé, le renforcement des politiques de ressources humaines, de formation et de découverte des talents, des mécanismes de contrôle et de prévention des maladies infectieuses transfrontalières, de la coordination des aides nécessaires, de la médecine traditionnelle et des soins. Heureusement, ce large éventail d’activités est l’objet de la RSS, ce qui en fait une initiative opportune que le monde devrait recevoir favorablement.
La RSS a trouvé sa place pendant la période de la pandémie en facilitant l’assistance médicale aux pays partenaires de l’ICR, en particulier les pays africains, par le biais de dons, de consultations médicales, et d’exportations de médicaments. Grâce à la RSS, la Chine a non seulement limité les perturbations économiques liées à la COVID-19, mais a également partagé son expérience et son expertise dans la lutte contre le virus. En tant que telle, la RSS peut être considérée comme une plateforme de coopération « gagnant-gagnant » qui aide les pays africains à faire face de façon opportune et durable aux effets de la COVID-19.
Au-delà des questions infrastructurelles, des récentes prises de positions liées à la RSS révèlent l’intérêt de la Chine à élargir le champ de l’ICR. En effet, la santé à l’échelle mondiale est considérée comme une condition préalable au développement global de l’être humain. Bien évidemment, selon le « Programme de développement durable à l’horizon 2030 » des Nations unies qui énonce la nécessité d’« assurer une vie saine et de promouvoir le bien-être de tous à tout âge », la coopération en matière de santé est primordiale. Ceci est également le cas pour le Programme 2063 de l’Union africaine et dans le Plan d’action publié lors de la huitième Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FSCA), qui s’est tenue au Sénégal en 2021, lors de laquelle la Chine a promis de renforcer la coopération sanitaire avec l’Afrique.
Soutien vaccinal
Afin de transformer les promesses et de renforcer sa coopération en matière de santé avec les pays africains, la Chine s’est engagée à approvisionner lesdits pays en vaccins. Le taux de vaccination progresse dans le monde, mais l’Afrique souffre toujours d’un déficit immunitaire, avec un taux de vaccination inférieur à 1/5ème de la moyenne mondiale. Les dirigeants africains sont convaincus qu’il s’agit d’une situation déraisonnable et d’extrême injustice qui doit cesser.
En raison de l’étroite coopération entre la Chine et l’Afrique, les gouvernements africains et chinois sont bien conscients de leur responsabilité. Le FSCA et l’ICR sont les plateformes que les dirigeants chinois et africains utilisent avec persévérance pour promouvoir leurs intérêts communs, ainsi que pour continuer à approfondir et à élargir cette coopération. Sur la base de cet état d’esprit, en rappelant que l’Afrique souffre d’un déficit immunitaire et d’un faible taux de vaccination, la Chine est disposée à fournir cette assistance, pour combler le vide et pour faire preuve de solidarité.
Le Gouvernement chinois estime que faire preuve de compassion envers les autres nations est la bonne chose à faire. En tant que telle, l’aide de la Chine aux pays qui luttent contre la COVID-19 est une manifestation concrète de l’objectif de la Chine de construire une communauté de destins pour l’humanité, puisque dans la lutte contre la COVID-19, nous sommes tous embarqués sur le même bateau. Grâce à cette approche, la Chine a fourni des vaccins à au moins 45 pays africains, selon Bridge, un cabinet de conseils qui suit de près la distribution de vaccins chinois en Afrique. Par ailleurs, afin de mettre le vaccin plus rapidement à disposition des pays africains, des unités production locales sont progressivement mises en place en Afrique. Ainsi, le 21 mai 2021, le premier lot de matières premières nécessaires à la réalisation des vaccins de la société pharmaceutique chinoise Sinovac est arrivé au Caire, en Égypte, où une entreprise locale a pu commencer la production du vaccin.
La coopération de la Chine avec les pays africains pour le développement d’unités de productions locales du vaccin aidera non seulement l’Égypte, mais aussi le reste de l’Afrique à se remettre plus rapidement de la pandémie. Le 29 septembre 2021, l’Algérie est devenue le deuxième pays africain à produire le vaccin chinois dans l’unité de production localisée dans la ville de Constantine, en collaboration avec Sinovac. La décision de la Chine d’aider les pays africains à produire le vaccin localement, dans le cadre de la RSS, met en évidence son intention de participer aux efforts de stabilisation de l’économie mondiale et d’aider à construire un monde où la compassion et l’empathie sont prioritaires.
L’auteur est directeur exécutif du Centre d’études nigérianes, de l’Institut d’études africaines, à l’Université normale du Zhejiang.
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