Enseigner en Chine est devenu l’une des meilleures filières d’emploi pour les étrangers du monde entier.  

Milton Roy Farai Chitatariso devant son centre de formation. (COURTOISIE) 

Sans aucun doute, l’enseignement est devenu l’une des filières les mieux rémunérées pour les étrangers en Chine. Et avec une certification TEFL et/ou TESOL, trouver un emploi de professeur d’anglais est devenu relativement facile pour une personne dont il s’agit de la langue maternelle. Les postes d’enseignants attirent des demandeurs d’emploi du monde entier.  

Venant du Zimbabwe, mon objectif principal était d’apprendre le chinois, car mon père et moi avons remarqué que la Chine était en train de devenir un géant mondial, non seulement sur le plan économique, mais aussi technologique. J’y suis venu sans intention, mais après quelques années, je me suis mis à admirer le système éducatif chinois. Au Zimbabwe, les meilleures écoles sont privées, et ne sont accessibles que pour ceux qui en ont les moyens. L’immense majorité des étudiants se trouve dans les écoles publiques. 

L’un de mes amis chinois m’a fait découvrir les centres de formation. J’ai eu ma première opportunité d’enseigner l’anglais dans son centre, en échange de cours privés de chinois. Lors de mon premier jour en tant qu’enseignant, j’ai pu constater l’enthousiasme des étudiants, et ai décidé de faire tout mon possible pour devenir un bon enseignant. J’apprends beaucoup et j’ai pu faire l’expérience de l’exigence de la fonction.  

Étant moi-même étudiant en journalisme, j’avais une idée du style d’enseignement que je voulais appliquer et de ce que je devais faire pour être bien reçu par les étudiants. À mon sens, il ne s’agissait pas du nombre de sujets que je couvrais par jour : je devais m’assurer que les élèves comprenaient parfaitement ce que je leur transmettais. À chaque cours, avant de passer à un nouveau sujet, je m’assure de passer les 10-20 premières minutes à revoir ce que les élèves ont appris la veille.  

J’ai développé un lien fort avec mes étudiants, à tel point que si je passais une mauvaise journée à l’université, je trouvais du réconfort au centre de formation, car non seulement j’avais de bons retours de mes étudiants, mais j’avais aussi la chance d’apprendre le chinois, et la culture de mes élèves et collègues. Il n’y a rien de plus satisfaisant que le sentiment que j’ai lorsque je pose une question et que toute la classe est impatiente de répondre. J’ai réalisé qu’il n’y avait pas d’étudiant en difficulté. Certains peuvent simplement avoir besoin d’un peu plus de temps pour assimiler de nouvelles connaissances.  

Mais avec la COVID-19, être présent avec mes élèves dans une classe n’est devenu qu’un lointain souvenir car tous les cours devaient se dérouler en ligne. Donner des cours sur Internet est évidemment très différent qu’enseigner en personne, et dans une certaine mesure, cela a ralenti mon élan. Je devais en effet parfois utiliser différentes compétences pédagogiques pour m’assurer que les étudiants comprenaient ce qui était enseigné.  

Pour beaucoup, enseigner l’anglais en Chine est un choix de carrière attrayant. Cependant, comme toute carrière, elle comporte ses défis. Vous pouvez être le seul enseignant étranger dans une école et vous sentir exclu. La plupart des anglophones pensent qu’il est facile de l’enseigner. Mais lorsqu’ils arrivent à l’école, ils sont confrontés à des questions de la part des étudiants et des collègues, et qui peuvent s’avérer ardues si l’enseignant n’a pas une formation appropriée. Mais pour ceux qui disposent des bonnes compétences, l’enseignement peut être une carrière très enrichissante, puisqu’elle offre l’opportunité de transmettre ses connaissances, mais aussi d’en acquérir de nouvelles grâce aux interactions avec les étudiants. 

L’auteur est étudiant en journalisme à l’Université de technologie de Chine du Sud.