Comment les compétences acquises dans une université chinoise ont été bénéfiques lors d’une transplantation rénale au Cameroun. 

Essissima Foe Constantin Martial (troisième à gauche) et d’autres membres du personnel avec un patient transplanté rénal, lors d’une visite du ministre camerounais de la Santé (deuxième à gauche) à l’Hôpital Général de Yaoundé, au Cameroun, le 9 mai. (COURTOISIE) 

La coopération sino-camerounaise dans le domaine de la santé a marqué une étape décisive sur le plan médical en mai : trois transplantations rénales ont été opérées avec succès à l’Hôpital Général de Yaoundé (HGY), dans la capitale du Cameroun. 

Les préparatifs ont débuté six mois avant l’intervention chirurgicale avec une sélection rigoureuse de donneurs et de receveurs. Des évaluations clinique, biologique, radiologique et immunologique complètes ont été réalisées chez ces derniers. Une fois les paires sélectionnées, les chirurgies ont été planifiées. 

Pour moi, interne en urologie à l’Université de médecine de Gannan (UMG) en Chine et stagiaire à l’HGY, c’est un grand honneur d’avoir été choisi pour participer à ces opérations de haut niveau. Je remercie le Dr Justin, mon superviseur au Cameroun, pour sa confiance, et l’UMG pour m’avoir aidé à obtenir le stage à l’HGY. 

La toute première greffe de rein au Cameroun a eu lieu en novembre 2021, également à l’HGY. Ce fut un événement clinique très médiatisé, qui a mis beaucoup de pression sur les équipes médicales et chirurgicales. Heureusement, six mois plus tard, le greffé de 43 ans est en parfaite santé et a même pris 5 kg depuis l’opération.  

La deuxième série de transplantations rénales, dont les trois mentionnées précédemment, a mobilisé encore plus de personnel. Nous avons constitué deux équipes chirurgicales de quatre personnes chacune et une équipe de néphrologie de six personnes.  

Toutes ces opérations ont été couronnées de succès. Environ 72 heures après les chirurgies, la créatinine sérique de tous les receveurs est devenue normale et celle des donneurs n’a montré aucune détérioration. Cinq jours après l’intervention, les donneurs ont été libérés suite à la visite du ministre de la Santé venu féliciter les équipes. 

La troisième série de greffes de rein au Cameroun est déjà en cours de préparation et devrait avoir lieu en novembre 2022. Nous prévoyons d’opérer 10 binômes en cinq jours, ce qui semble entièrement réalisable sur la base de l’expérience déjà acquise. 

Mes études en Chine ont sans aucun doute contribué à ma sélection au sein de cette prestigieuse équipe chirurgicale. Je me suis inspiré de mon mentor, le professeur Liao Yunfeng, chirurgien pragmatique et efficace. Depuis notre premier contact, il me conseille sur les règles de la chirurgie, voire sur la vie en général. Je l’ai toujours considéré comme un grand frère. 

Pendant mon séjour en Chine, j’ai également été inspiré par le vice-doyen de l’International Education College de l’UMG, Zhong Fuyou, qui se consacre à la coopération sanitaire sino-africaine et aide les jeunes talents les moins fortunés à obtenir des bourses pour étudier au sein de l’université. Travailleur infatigable, il m’a fortement inspiré. Une fois de retour au Cameroun, j’ai pu mettre à profit tout ce que j’ai appris de lui. 

J’admire aussi énormément le peuple chinois que j’ai observé avec soin, attaché à sa culture et qui est très discipliné. Le modèle de développement de la Chine peut sans aucun doute être copié et mis en œuvre dans d’autres pays en développement. Mon expérience dans le programme de bourses d’études prouve que la Chine est déterminée à bâtir une communauté sanitaire mondiale pour tous en Afrique.  

L’auteur est étudiant à l’Université de médecine de Gannan, en Chine.