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  2022-08-17
 

À l'appui du développement financier

par Kiram Tadesse VOL. 14 AOÛT 2022  ·   2022-08-17
Mots-clés: Éthiopie ; marché des capitaux

L’Éthiopie prend des mesures concrètes en vue de créer son premier marché des capitaux.  

Un protocole d’entente est conclu entre le ministère éthiopien des Finances, l’Ethiopian Investment Holdings et la Financial Sector Deepening Africa pour créer l’Ethiopian Securities Exchange, à Addis- Abeba, en éthiopie, le 18 mai. (ETHIOPIAN INVESTMENT HOLDINGS) 

  

La tentative éthiopienne d’établir un marché des capitaux a commencé en février 1963, lorsque la Banque nationale d’Éthiopie a pris l’initiative d’établir un groupe de négociation d’actions appelé Addis Abeba Share Dealing Group. Ce groupe de quasi-transaction d’actions a été conçu pour faciliter les échanges. La cote était composée de banques, d’obligations d’État et de 15 sociétés. 

 

Pourtant, les efforts pour établir un marché des capitaux sont restés vains par la suite. La politique du gouvernement de l’époque a bloqué les tentatives de lancement d’un quasi-marché boursier en 1999. Les experts soulignent que l’Éthiopie est le seul pays africain à avoir une économie relativement grande sans marché des capitaux. 

 

Grande avancée 


En mai de cette année, le ministère éthiopien des Finances a signé un protocole d’entente historique avec la Financial Sector Deepening Africa (FSD Africa), une ONG basée au Kenya. L’accord prévoit la formation d’une équipe de projet qui ouvrira la voie à la création de l’Ethiopian Securities Exchange (ESX), qui relèvera de l’Ethiopian Investment Holdings (EIH).  

 

Mark Napier, PDG de FSD Africa, a déclaré que son organisation était ravie de collaborer avec le gouvernement éthiopien dans cette initiative historique qui accélérera le développement d’un marché des capitaux dans le pays. 

 

« Notre aide à la mise en place de l’ESX tirera parti de la vaste expertise et de l’expérience de la FSD Africa dans le développement d’infrastructures de marchés de capitaux à travers l’Afrique », a-t-il indiqué. 

 

Malgré la pratique antérieure qui oblige la banque nationale à superviser la formation et l’établissement du marché des capitaux en Éthiopie, cette fois, c’est l’EIH qui a pris la responsabilité administrative du premier fonds souverain éthiopien. 

 

L’EIH a fait savoir que l’ESX démocratiserait la propriété des entreprises les plus importantes du pays, donnant aux Éthiopiens les moyens de participer directement à l’infrastructure économique de leur nation. 

 

« Le rôle de l’EIH dans le développement des marchés de capitaux va au-delà de son investissement dans l’ESX. En tant que propriétaire et gestionnaire d’entreprises publiques, l’EIH servira de vent sous les ailes de l’ESX, faisant flotter des actions minoritaires de sociétés sélectionnées sous sa direction », a rapporté l’EIH sur Twitter. 

  

Défis à venir 


La Banque mondiale propose des conditions préalables pour développer les marchés de capitaux : un environnement macroéconomique stable, qui se traduit par une croissance économique ; une faible inflation ; des politiques budgétaires solides ; un certain degré de développement du secteur financier, y compris un secteur bancaire sain ; l’investissement institutionnel et l’ouverture financière ; et un milieu juridique et institutionnel fort, comprenant des mécanismes pour assurer la protection des investisseurs et, plus généralement, que le pays respecte l’État de droit.  

 

Selon les experts, toutes ces conditions ne sont pas encore remplies. Lamessa Tariku, analyste auprès de l’Ethiopian Economics Association (EEA), a indiqué que la pression inflationniste subie par le pays ces dernières années et l’absence d’un environnement législatif et institutionnel fort susceptible de développer la confiance des investisseurs étrangers étaient les principaux problèmes. 

 

Cependant, M. Tariku a fait part à CHINAFRIQUE que le pays pouvait envisager le développement du marché des capitaux, en raison de ses ressources inexploitées et de sa vaste population, la deuxième en Afrique. « La direction que prend actuellement le gouvernement à l’égard d’un système de marché, l’importance accordée au secteur privé, les efforts de privatisation et l’existence d’institutions comme les fonds de pension, les compagnies d’assurance et les coopératives de crédit disposant de grosses sommes d’argent, apportent de l’optimisme », a-t-il expliqué. 

 

M. Tariku entrevoit un certain nombre de défis que l’Éthiopie devra relever dans son ambition de développer ses marchés. Ceci inclut le manque de connaissance des investisseurs particuliers, un cadre stratégique macroéconomique instable, un accès limité à l’information, et des infrastructures de marché inefficaces, qui peuvent tous affecter le développement des marchés de capitaux. « Il est important d’éduquer les investisseurs particuliers sur les produits d’investissement et les avantages de l’épargne, afin de canaliser cette dernière vers les marchés de capitaux », a-t-il indiqué. 

 

Pour assurer le bon fonctionnement du marché des capitaux, il est indispensable de disposer de cadres macroéconomiques solides. « Les marchés de capitaux dépendent de la confiance des investisseurs », a partagé Yinager Dessie, gouverneur de la Banque nationale d’Éthiopie, ajoutant que des institutions solides prospèrent dans des conditions macroéconomiques stables et que les investisseurs peuvent avoir confiance. Leur capital ne sera pas érodé par des facteurs tels que l’hyperinflation et les risques de change. 

 

De même, l’accès à l’information et la transparence rendent possible le suivi des utilisateurs des fonds, ce qui renforce la confiance des investisseurs, selon M. Dessie. L’insuffisance d’une infrastructure de marché adéquate et efficace pour l’émission, la négociation, la compensation et le règlement de titres est un problème majeur pour le développement du marché des capitaux, car elle dissuade les investisseurs potentiels.  

 

Reportage d’Éthiopie  

  

ENCADRÉ 

Les marchés de capitaux 

 

Les marchés de capitaux mettent en relation les agents économiques détenant un excédent de capitaux et ceux qui ont besoin de financement. Ils couvrent trois secteurs principaux : les marchés financier, monétaire et obligataire. Les investisseurs sont généralement des banques, des particuliers ou des institutions telles que les fonds de pension et de retraite, les compagnies d’assurance-vie, les fondations caritatives et les sociétés non financières.  

 

Les marchés de capitaux peuvent contribuer au développement des entreprises en facilitant le financement et en améliorant l’environnement commercial d’un pays. Ils mobilisent de l’épargne supplémentaire dans l’économie, mettant davantage de capitaux à la disposition des entreprises, qui peuvent à leur tour créer des emplois et permettre l’augmentation des salaires. 

 

Les marchés de capitaux peuvent offrir des opportunités d’investissement plus intéressantes en matière de rendement que les dépôts bancaires, mais avec un risque plus élevé. En outre, s’il existe une large gamme d’instruments, les marchés de capitaux peuvent fournir aux investisseurs un portefeuille diversifié, qui contribue à la gestion des risques. 

 

« Des marchés de capitaux bien développés fournissent des outils de gestion des risques via les marchés des dérivés, non seulement aux acteurs du marché, mais également à des utilisateurs finaux aussi divers que les entreprises et les producteurs agricoles », a exprimé M. Tariku. Le développement des marchés de capitaux locaux peut également accroître l’accès au financement en monnaie locale et contribuer ainsi à mieux gérer le risque de change et l’inflation. Les marchés de capitaux sont également une source importante de financement des déficits budgétaires des gouvernements et des dépenses en services sociaux et en création d’emplois. 

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