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  2022-12-02
 

Le renouveau de l'ancienne Route du thé et des chevaux

par Ma Li VOL. 14 DÉCEMBRE 2022  ·   2022-12-02
Mots-clés: Xiamen ; Route de la soie maritime

Un expert chinois s’évertue à faire renaître une artère historique du commerce.  

Une portion de l'ancienne Route du thé et des chevaux. (COURTOISIE)  

  

Liu Liangzhen, expert dans la recherche et la protection de l’ancienne Route du thé et des chevaux à Tingxi, se rend chaque semaine en voiture le long des vestiges de cette voie, passion qui l’habite depuis toujours. 

 

Cette route est située dans les hameaux montagnards de Wulilin et de Banling à Tingxi, dans le district de Tong’an, à Xiamen. Cette ancienne artère commerciale est une « route pavée de 20 li (10 km) et de 4 pieds de large », mentionnée dans des archives comme Les Chroniques de la ville de Xiamen et Les Chroniques du district de Tong’an.  

 

Pendant les dynasties des Song (960-1279) et Yuan (1279-1368), les feuilles de thé cultivées dans les zones montagneuses, la porcelaine cuite et d’autres produits d’exportation étaient acheminés vers les embarcadères de Caozai, sur le cours supérieur de la rivière Xixi via l’ancienne route pour être expédiés à Quanzhou, avant d’embarquer vers des destinations lointaines. « C’était autrefois une voie commerciale et logistique à double sens », remarque M. Liu, ajoutant que cette artère a été témoin des échanges le long de l’ancienne Route de la soie maritime reliant Tong’an au monde extérieur.  

  

Des montagnes à l’océan   

 

L’ancienne Route du thé et des chevaux de Tingxi est reliée à la Route de la soie maritime, et a contribué à la prospérité de Tong’an. D’après des archives historiques, l’ancien village de Banling abritait autrefois une foire pour les échanges de marchandises. Mais, avec la construction d’une route qui traverse la montagne dans les années 1930, l’ancienne route a progressivement perdu sa raison d’être. 

 

Afin de recréer l’aspect de l’ancienne route et préserver son histoire pour les générations à venir, M. Liu a dirigé en 2013 des travaux de protection, la ramenant progressivement à la vie. « Afin de préserver son aspect d’origine, nous devons la nettoyer après chaque forte pluie car elle se recouvre de terre », précise M. Liu, qui explique que le soutien des autorités de Tingxi et de Tong’an a été crucial pour la protection du site. 

 

Avec les progrès enregistrés dans la revitalisation rurale, le tourisme s’est développé rapidement à Tong’an, et l’ancienne route est devenue un incontournable pour les amateurs d’histoire. « Se promener dans les profondeurs de la forêt et ressentir l’histoire sous ses pieds, c’est comme effectuer un voyage de plusieurs siècles », note M. Liu. De plus en plus de projets d’immersion seront proposés pour rentabiliser et continuer de mieux protéger cette route de manière durable. 

 

Bien qu’elle ait perdu ses fonctions et sa prospérité d’antan, cette route reste un vestige matériel permettant d’étudier les échanges entre les mondes agricole et maritime. Le Bureau municipal de la culture et du tourisme de Xiamen encourage donc la poursuite des recherches archéologiques.  

 

L’ancienne Route du thé et des chevaux de Tingxi est une section importante de la Route de la soie maritime et la seule ancienne route bien conservée de la province du Fujian. Pour M. Liu, sa protection est une nécessité et il reste encore beaucoup à faire. 

  

Des adolescentes font l’expérience de la poterie à Tong’an, Xiamen. (COURTOISIE)  

  

Le céladon renaît de ses cendres  

 

L’essor de l’ancienne route est étroitement lié à l’exportation du céladon nacré de Tong’an. Pendant les dynasties des Song et Yuan, le céladon empruntait cette route, passant par le port de Citong à Quanzhou, avant de s’embarquer pour des destinations lointaines sur la Route de la soie maritime. Le céladon était très apprécié outre-mer, mais sa popularité déclina sous la dynastie des Ming (1368-1644) sans la transmission du savoir-faire de sa fabrication.  

 

En 1956, des habitants de Tong’an ont exhumé une grande quantité de pièces de porcelaine ainsi que des fours lors de fouilles au réservoir de Tingxi. Les archéologues y ont découvert le berceau du céladon nacré, enfoui depuis plus de 600 ans. Le site des fours de Tingxi couvrait une superficie de 40 000 m2, le plus imposant de la région de Xiamen dans l’Antiquité. « On y fabriquait une quantité impressionnante de céramiques céladon, et Tong’an était la principale source des exportations outre-mer », explique Ye Wencheng, professeur à l’Université de Xiamen et ancien président de l’Institut chinois de recherche sur la céramique ancienne. La production était exportée dans toute l’Asie, voire même sur les côtes méditerranéennes. 

 

En 2007, une fosse de céladon nacré a été découverte lors des fouilles archéologiques de Huaguangjiao n° 1 à Xisha. On en a aussi trouvé dans l’épave du vaisseau Nanhai. La fréquence de ces découvertes archéologiques a enthousiasmé Hong Shude, à l’époque professeur à l’Académie des arts et métiers de Xiamen de l’Université de Fuzhou. Originaire de Tong’an, il effectue des recherches sur la céramique depuis plus de 50 ans et s’est rendu à plusieurs reprises sur le site des fours de Tingxi à la recherche d’informations utiles sur la technique dite de « recuisson ». 

 

Pendant une dizaine d’années, M. Hong a fait d’innombrables expériences. Enfin, en 2008, la méthode est trouvée : il parvient à créer la meilleure solution parmi les différentes formules d’eau de glaçure et d’argile de porcelaine qui reproduisent le charme céladon. Aujourd’hui, cette technique a été sélectionnée pour entrer dans la liste du patrimoine immatériel du Fujian.  

  

L’originalité dans la transmission   

 

Zhuang Youyi, originaire de Tingxi, a grandi en écoutant des histoires sur le céladon nacré et la Route de la soie maritime. Tout comme M. Hong, il est un héritier du patrimoine immatériel de fabrication. Tous deux souhaitent que ce produit retrouve de sa splendeur grâce à la maîtrise retrouvée des techniques de cuisson. « La glaçure est faite de cendres végétales et la cuisson se fait dans un four à bois. Les méthodes de cuisson que nous utilisons sont très similaires aux anciennes », souligne M. Zhuang, qui estime que le design doit néanmoins s’adapter aux exigences modernes. Il a donc créé une zone artistique de la poterie chaude de 3 000 m2 à Tingxi, combinant culture et création pour redonner vie au céladon nacré. Il propose des formations, des expositions, abrite des start-up, et s’ouvre au tourisme.  

 

Ces dernières années, afin de populariser le céladon nacré, M. Zhuang et son équipe ont participé à diverses expositions culturelles, foires du thé et salons de l’investissement, et se sont rendus au Japon, à Singapour, en Malaisie et en Russie pour promouvoir les ventes et développer davantage les marchés étrangers. Aujourd’hui, M. Zhuang transmet le savoir-faire de la fabrication du céladon nacré aux enfants des écoles locales. « Jusqu’à présent, plus de 4 000 élèves du primaire et du collège ont été exposés à cette technique. Par l’échange et l’enseignement, la compréhension et la connaissance des enfants vis-à-vis du patrimoine culturel immatériel ont été approfondies, et leur curiosité et leur enthousiasme pour la culture traditionnelle stimulés », dit-il, estimant que la transmission est la meilleure forme de protection des savoir-faire anciens. 

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