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  2022-12-15
 

Pour une eau saine

par Derrick Silimina VOL. 14 DÉCEMBRE 2022  ·   2022-12-15
Mots-clés: Kenya ; eau potable

Un entrepreneur chinois utilise une stratégie unique afin d’élargir l’accès à l’eau potable au Kenya. 

Les locaux d’iClear à Nairobi, au Kenya. (COURTOISIE) 

  

Isabel Ngugi fait partie des nombreuses personnes au Kenya obligées de parcourir plusieurs kilomètres chaque jour afin d’aller chercher de l’eau non seulement pour boire, mais également pour cuisiner ou se laver. Accompagnée de sa mère, Isabel, 20 ans, se lève tôt le matin pour transporter de l’eau non traitée dans un jerrycan poussé en utilisant une brouette à la périphérie de la commune. Pourtant, l’accès à l’eau n’est pas le seul problème. 

 

Elles vivent à Kibera, le plus grand bidonville urbain niché au cœur de la capitale, Nairobi, où les conduites d’eau traversent les égouts, ce qui la contamine. Pendant longtemps, les habitants ont souffert de la mauvaise qualité de l’eau. 

 

« Grandir ici est difficile à cause de l’eau malsaine que nous consommons de sources contaminées. Beaucoup d’habitants souffrent du choléra, de la dysenterie, de la typhoïde et d’autres maladies transmises par l’eau », a confié Isabel à CHINAFRIQUE. 

 

Martin Muchangi, directeur de programme pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène pour Amref Health Africa, a déclaré : « La réalité est que des maladies telles que la diarrhée, la dysenterie et la typhoïde sont plus courantes dans ces zones que dans d’autres banlieues qui sont plus développées et disposent d’infrastructures. » 

 

À mesure que la population d’Afrique continue d’augmenter et que le changement climatique prive le continent de ses ressources limitées, l’ONU prévoit que, d’ici 2025, près de 230 millions d’Africains seront aux prises avec des pénuries d’eau et que jusqu’à 460 millions de personnes vivront dans des zones en situation de stress hydrique. 

  

Purification de l’eau 


Une start-up chinoise dotée d’une technologie innovante tente d’améliorer la situation : elle révolutionne le traitement de l’eau en utilisant l’osmose inverse (OI) pour les ménages dans ce pays d’Afrique de l’Est. 

 

La filtration par OI fait appel à la pression pour faire passer l’eau à travers des filtres aux pores extrêmement fins qui piègent une grande quantité des polluants (nitrates, résidus de pesticides) et en améliorent le goût par l’élimination des composés chlorés. Les polluants sont expulsés avec « l’eau de rejet » pendant le processus de filtration. 

 

Les experts en santé publique affirment que l’OI permet d’éliminer 90 % des minéraux et 99,99 % des bactéries, purifiant l’eau salée et dure en une eau potable rafraîchissante et pure.  

 

« L’eau potable étant un problème répandu en Afrique, j’ai imaginé ce que je pouvais faire pour aider et en garantir l’accès », a récemment raconté Zhong Yanxiong, PDG d’iClear Wellife Service. 

 

Selon M. Zhong, fournir de l’eau potable au bidonville de Kibera et à d’autres communautés au Kenya a toujours été son rêve. Après plusieurs interactions avec des familles rurales et urbaines, il s’est vite rendu compte que l’accès à l’eau potable était un mirage. Pour atteindre son objectif, seule une nouvelle approche pouvait offrir une solution durable. M. Zhong a donc concentré ses efforts sur l’exploration d’une technologie rentable et appropriée aux conditions locales pour le traitement de l’eau, minimisant ainsi l’incidence des maladies d’origine hydrique. 

  

Modèle commercial unique 


L’entreprise de M. Zhong a adopté un modèle commercial unique en vertu duquel il loue des purificateurs d’eau équipés de la technologie d’OI à des clients, comprenant des ménages, au lieu de vendre l’ensemble de l’équipement, ce qui revient très cher. 

 

Selon Water.org, une organisation mondiale à but non lucratif qui travaille sur l’approvisionnement en eau et l’assainissement au niveau mondial, sur 53 millions de Kényans, 15 % dépendent d’eau non traitée provenant de sources naturelles telles que les étangs, les puits peu profonds et les rivières, tandis que 41 % d’entre eux n’ont pas accès aux installations sanitaires de base. 

 

Avec un coût allant jusqu’à 50 000 shillings kényans (environ 411 dollars) par purificateur, M. Zhong a compris que la location pourrait rendre plus abordable la purification de l’eau pour les ménages les plus pauvres, leur évitant d’avoir à acheter des filtres tous les six mois. 

 

D’après M. Zhong, grâce au crédit-bail, les clients ne paient qu’une redevance annuelle d’au moins 10 000 shillings (82,27 dollars) et des frais d’installation de 2 000 shillings (16,45 dollars), qui couvrent le service après-vente dont le remplacement du filtre, la désinfection des conduites d’eau et l’entretien des équipements. 

 

La société chinoise propose également des modalités de paiement flexibles pour permettre aux ménages à budget modeste de payer la location de purificateurs chaque année, afin d’améliorer le traitement de l’eau et de réduire les maladies. 

 

iClear a accéléré la localisation de son personnel et a recruté un grand nombre de professionnels, notamment des plombiers, des spécialistes du service après-vente, du personnel marketing et des spécialistes des ressources humaines. La société s’associe également à des plateformes d’e-commerce locales pour étendre sa portée aux clients de détail et aux entreprises. 

 

« Grâce à cette initiative, je peux enfin utiliser la purification de l’eau par OI chez moi. Les purificateurs sont faciles à utiliser et ma famille est maintenant protégée contre les maladies d’origine hydrique », a partagé Raphael Odiambo, un habitant local.  

 

Les purificateurs à OI de M. Zhong sont fabriqués en Chine et ont une durée de vie allant de cinq à dix ans lorsqu’ils sont correctement entretenus. Son entreprise a pour objectif d’établir un lien direct avec les clients et de les sensibiliser à l’utilisation appropriée de l’équipement. À l’heure actuelle, iClear a choisi le Kenya pour piloter le programme de location de purificateurs d’eau avant de s’aventurer dans d’autres pays africains. 

 

Alors que l’industrie kényane du traitement et de la distribution d’eau commence tout juste à émerger, les entrepreneurs ont l’occasion d’accéder au marché et de gagner de l’argent facilement. Les entrepreneurs qui agissent rapidement seront probablement récompensés et en mesure d’ouvrir un réseau de magasins florissants. 

 

La location de purificateurs à OI a prouvé son utilité pour la plupart des petites et moyennes entreprises qui réalisent un bénéfice en approvisionnant facilement leurs clients en eau douce. 

 

Bruce Kamotho, habitant de la ville de Naivasha, dans le comté de Nakuru, est propriétaire d’une entreprise de traitement et de distribution d’eau à petite échelle. Il a noté que son magasin attirait des clients en raison de la qualité de l’eau. « Grâce au modèle de crédit-bail, nous, propriétaires de petites entreprises, pouvons obtenir des équipements abordables », a-t-il fait part. 

  

Reportage du Kenya 

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