La médecine traditionnelle chinoise aide les patients atteints de cancer au Kenya. 

La médecine traditionnelle chinoise joue un rôle important dans la prestation de soins de santé au Kenya. (XINHUA) 

John Gatu, 58 ans, atteint d’un cancer de la prostate, est soulagé. Il prend un nouveau départ. Il a été guéri par des oncologues chinois utilisant la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Il y a moins de trois ans, cet époux et père de trois enfants a été diagnostiqué d’un cancer de la prostate. 

« J’ai été diagnostiqué en juin 2019. J’ai eu de la chance que le cancer en soit à ses débuts », a confié M. Gatu. En effet, un cancer au stade 1 est plus facile à traiter et à guérir, et la MTC l’a beaucoup aidé. L’ARN de la curcumine a été appliqué par les médecins à quelques reprises et en moins de deux mois, le cancer a été guéri. Jusqu’à aujourd’hui, M. Gatu est libre de toute forme de cancer. Il raconte que certains de ses amis aisés ont dépensé plus de 150 000 dollars pour se faire traiter à l’étranger, comme au centre de santé El Camino en Californie, aux États-Unis. 

Selon les médecins, M. Gatu n’avait pas à subir de radiothérapie et de chimiothérapie, qui ont des effets secondaires et sont connues pour augmenter le nombre de cellules cancéreuses. 

Aujourd’hui, un certain nombre de médecins chinois au Kenya sauvent des vies en appliquant des traitements pour remédier au cancer à un stade précoce. Selon les experts en MTC, la curcumine est également utilisée pour traiter le cancer du sein, la leucémie aiguë et le cancer du pancréas. 

Un manque d’oncologues 

Les médecins chinois affirment que la MTC est également largement utilisée dans la médecine occidentale. Différentes méthodes sont employées pour traiter les maladies non transmissibles telles que le diabète. La technologie sert également à traiter l’infertilité et plusieurs maladies génétiques rares. 

« Nous utilisons une thérapie partielle et systématique qui renforce la résistance du corps en éliminant facilement les agents pathogènes. Le traitement du corps et la régulation des émotions sont essentiels en MTC », a témoigné Guo Chongli, qui dirige le China Xinya Medical Center, une clinique privée contre le cancer à Nairobi. Le centre traite également d’autres affections, telles que les maladies non transmissibles. 

Selon le Kenya Medical Practitioners and Dentists Board, une agence gouvernementale relevant du ministère de la Santé, seuls 35 oncologues agréés sont enregistrés dans le pays. Parmi eux, huit sont chinois. « Notre travail consiste à délivrer des licences aux professionnels de santé et aux oncologues [qui] sont très peu nombreux. Notre autre tâche est de surveiller leur conduite. Il y a très peu d’oncologues professionnels pour faire face aux cas de cancer en constante augmentation [dans le pays] », a expliqué Daniel Yumbya, directeur général de l’agence. 

La MTC adoptée par le gouvernement 

Selon le ministère de la Santé, le gouvernement prévoit de former des oncologues locaux et d’en embaucher de l’étranger dans un proche avenir. Il soutient également toutes les formes de médecine alternative, y compris la MTC, par le biais d’un document publié en 2008 et qui autorise tous les traitements médicaux disponibles susceptibles d’améliorer la santé publique. 

« Oui, bien sûr, nous encourageons l’utilisation de la MTC en tant que gouvernement. En fait, nous collaborons occasionnellement avec des institutions médicales chinoises, telles que des universités, pour former nos médecins à l’utilisation de la MTC », a fait part Mutahi Kagwe, secrétaire du cabinet du ministère de la Santé. En outre, il explique qu’il est nécessaire d’intégrer la MTC dans le secteur de la santé, car elle a beaucoup de potentiel inexploité localement. 

La MTC est déjà appliquée dans les principaux hôpitaux du pays, tels que l’Hôpital de Nairobi, l’Hôpital universitaire Aga Khan, le Centre médical Upper Hill, l’Hôpital MP Shah et huit autres grands hôpitaux. Selon M. Kagwe, cette réalisation majeure s’est faite en seulement deux ans, d’autant qu’un nombre croissant de petites cliniques privées proposent dorénavant la MTC. 

Pendant ce temps, Evans John Abwao, qui a été formé à la prestigieuse Université de médecine chinoise de Beijing, s’est spécialisé dans le traitement. C’est un oncologue qui possède une clinique privée dans le quartier de Hurlingham à Nairobi. 

« La MTC agit en supprimant les tumeurs cancéreuses grâce à un médicament à fort contenu moléculaire. Les patients n’ont pas à subir les effets secondaires de la chimiothérapie et d’autres traitements, qui aggravent parfois leur état. Nous utilisons la MTC pour supprimer la prolifération incontrôlée des cellules cancéreuses, qui envahissent et subissent des métastases dans différentes parties du corps. La MTC fonctionne mieux pendant les stades précoces et intermédiaires du cancer lorsque les cellules cancéreuses ne sont pas nombreuses ou fortes », a certifié M. Abwao. « Mais dans certains cas, des guérisons de stade 3 ont été constatées. » 

Selon lui, les médicaments de chimiothérapie et les radiations peuvent détruire tous les types de globules rouges et empêcher la croissance de nouveaux. « Il est important de noter que de faibles niveaux de cellules sanguines dans le corps provoquent également de la pâleur et de l’essoufflement car les cellules sont limitées dans le transport de l’oxygène », a-t-il ajouté. 

Taux de cancer élevés 

Selon le ministère de la Santé, l’incidence annuelle du cancer est passée de 37 000 cas en 2012 à 47 887 en 2018. De même, la mortalité annuelle est passée à 32 987 en 2018, contre 28 500 en 2012. Le cancer est la deuxième cause de décès par maladie non transmissible dans le pays. Avec seulement 35 oncologues dans le pays, chacun d’entre eux devrait soigner environ 3 000 patients. 

Dorothy Otieno, 45 ans, a survécu à un cancer du sein l’année dernière. L’ARN de la curcumine a été utilisé pour la traiter. Elle a eu ses soins au Centre médical Upper Hill, près du centre-ville de Nairobi. 

La MTC a été utilisée pour traiter et guérir son cancer. Elle n’a pas perdu son sein car le cancer en était encore à un stade précoce. « En tant que mère célibataire d’une fille âgée de cinq ans, [je suis heureuse] qu’elle ne soit pas devenue orpheline », a confié Mme Otieno. 

Selon M. Kagwe, les taux de guérison utilisant la MTC sont encourageants. Sa réglementation et sa promotion sont donc importantes. Les tendances du marché dans le pays, des pharmacies aux hôpitaux, montrent que les traitements en MTC sont entre 25 et 50 % moins chers que la médecine occidentale. 

Reportage du Kenya