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  2022-12-15
 

L'essor des véhicules électriques

par Kiram Tadesse VOL. 14 DÉCEMBRE 2022  ·   2022-12-15
Mots-clés: Éthiopie ; véhicules électriques

L’Éthiopie ambitionne d’étendre son réseau de transport décarboné. 

Un véhicule électrique du modèle Nangang introduit par Green Tech Africa en Éthiopie. (COURTOISIE) 

  

Les véhicules électriques (VE) font un début prometteur en Éthiopie, où les importations de voitures usagées contribuent au volume le plus élevé de pollution atmosphérique. Pour des pays comme l’Éthiopie, les avantages des VE dépassent le simple fait de réduire les émissions de carbone ; ils réduisent considérablement les dépenses liées à l’importation de carburant et de véhicules usagés. 

 

Le gouvernement, à travers ses politiques et stratégies, vise à remplacer les transports utilisant des combustibles fossiles. L’une de ces options est la mise en place de services de transport d’énergie renouvelable au moyen de VE qui aideront à réduire la pollution. 

  

Nouvelles incitations 


En septembre, le ministère des Finances a annoncé un allègement fiscal à l’égard des VE. Le ministère a indiqué dans un communiqué que le taux d’imposition des VE entièrement importés est tombé à 15 %, tandis que les véhicules semi-assemblés ne seront taxés que de 5 %. Cette concession vise à favoriser les investissements dans l’assemblage de VE dans le pays et ceux qui se livrent à l’importation. 

 

Au cours des dernières années, le gouvernement a également encouragé l’importation de voitures neuves en abaissant les taxes à l’importation pour décourager les importations de véhicules d’occasion. Pourtant, des signes majeurs d’intérêt pour les VE ont commencé à émerger dans le pays en 2020, lorsque la première voiture électrique assemblée localement par Marathon Motors, un concessionnaire Hyundai, a présenté son VE dans le but de faire avancer les « aspirations vertes et résilientes au climat » du pays. 

 

En juillet, le gouvernement a lancé une campagne d’un mois sur la gratuité du transport par VE à Addis-Abeba, la capitale. L’événement a été commandité par Green Tech Ethiopia, une filiale de Green Tech Africa, en collaboration avec le ministère des Transports et de la Logistique. Le but du service de transport public gratuit était de démontrer l’efficacité des VE pour le public, a indiqué le ministère. 

 

La ministre des Transports et de la Logistique, Dagmawit Moges, a indiqué que l’adoption de la technologie visant à exploiter l’énergie verte jouera un rôle clé dans la garantie d’un avenir énergétique propre et abordable pour l’Éthiopie. 

 

Tatek Negash, directeur des communications au ministère des Transports et de la Logistique, a fait part à CHINAFRIQUE qu’un plan stratégique sur dix ans a été élaboré, dans le but de promouvoir les VE à l’échelle nationale. Selon lui, au moins 4 800 véhicules de transport public et environ 148 000 automobiles seront des VE dans tout le pays. 

 

« Puisque nous ne pouvons pas contrôler le prix du carburant, nous cherchons à établir des services de transport durables comme les VE en développant les énergies renouvelables pour réduire le coût des combustibles fossiles et éventuellement réduire la pollution de l’air », a-t-il déclaré. 

 

« L’Éthiopie a l’un des prix de l’électricité les moins élevés dans le monde », a fait valoir Sitra Ali, PDG de Green Tech Africa, soulignant que les avantages des VE dépassent le coût du carburant. 

 

Selon Mme Moges, le gouvernement intégrera les énormes ressources d’énergie renouvelable du pays à la demande croissante de technologies de VE, afin de concrétiser la vision de créer un système de transport sans émission de carbone. Le ministère fournit un soutien technique aux investisseurs qui souhaitent importer et assembler des VE en Éthiopie, où de plus en plus de concessionnaires automobiles manifestent un intérêt pour ces véhicules. 

 

Ethiopian Electric Power, une agence gouvernementale responsable de la production d’électricité, qui associe souvent les interruptions de courant à d’autres problèmes d’infrastructure autres que les pénuries, affirme qu’il y a suffisamment d’approvisionnement dans le réseau national disponible pour les bornes de recharge des VE. 

 

Un train passe par une gare de la ligne ferroviaire Addis-Abeba-Djibouti alimentée par un système de transport électrique, à Djibouti, le 22 septembre. (XINHUA) 

  

Stimuler les ambitions  


L’Éthiopie est familière avec l’idée d’un système de transport électrique. Il a alimenté le premier chemin de fer transfrontalier sur le continent africain, reliant Addis-Abeba à Djibouti. Inauguré en 2018, il a été construit par China Rail Engineering Corporation et China Civil Engineering Construction Corporation. Le chemin de fer, première voie ferrée moderne d’Afrique de l’Est, est une mise à niveau de la ligne d’origine ouverte en 1917. 

 

Les experts disent que l’Éthiopie, qui dépense une grande partie de ses revenus pour des combustibles fossiles, devrait exploiter l’agenda mondial du changement climatique comme priorité à la réduction des émissions. Green Tech Africa, l’une des rares entreprises privées du marché éthiopien des VE, affirme qu’il est temps pour les économies émergentes de récolter les fruits de cette technologie. 

 

Mme Ali, a rapporté à CHINAFRIQUE que les marchés émergents peuvent accélérer leur financement et permettre un développement rentable grâce à l’utilisation des VE. 

 

Green Tech Africa est pionnière dans l’importation de VE en Éthiopie, à l’instar de Marathon Motors, qui en assemble dans le pays depuis quelques mois. Avec pour ambition d’importer à court terme 5 000 VE, Green Tech Ethiopia a introduit sur le marché éthiopien six modèles fabriqués par la société chinoise Dongfeng Motors. 

 

L’Éthiopie dépense environ quatre milliards de dollars chaque année en importations de carburant. Le ministère des Transports et de la Logistique affirme que les VE sont un moyen de s’affranchir de ces dépenses. En comparaison des véhicules thermiques, Mme Ali affirme que les VE peuvent réduire d’un tiers les dépenses en devises de l’Éthiopie quant à ses importations de carburant et de pièces détachées. 

 

Le « retard » africain est ici un avantage. Nul besoin de transformer les infrastructures, il suffit d’en installer de nouvelles telles que des bornes de recharge. Mme Ali y voit d’énormes opportunités. Cela aidera également à éviter que le continent ne serve de dépotoir pour véhicules thermiques usagers. « Les anciennes infrastructures de l’Ouest ont été conçues pour le carburant. Il sera rentable pour nous d’adopter la nouvelle technologie et de nouvelles infrastructures grâce aux transferts de technologie », a-t-elle partagé. 

 

Au total, 60 modèles de VE ont été présentés lors de l’événement de juillet. Parmi les modèles figuraient Ana 200, Jan 450 et Nangang. Selon Green Tech Ethiopia, ces véhicules ont des gammes de prix différentes. L’Ana 200 coûte environ 30 000 dollars et peut parcourir jusqu’à 320 km. Le modèle Jan 450, quant à lui, a un prix approximatif de 52 000 dollars et peut parcourir jusqu’à 450 km avec une seule charge. Le prix des VE du modèle Nangang est d’environ 67 000 dollars et est capable de parcourir jusqu’à 550 km avec une seule charge. Le prix du minibus VE est estimé à environ 125 000 dollars et peut parcourir plus de 320 km. 

 

Green Tech Africa, qui souhaite établir un pôle de VE en Afrique de l’Est, est en train de mettre en place une usine d’assemblage dans l’est de l’Éthiopie. Avant cela, Mme Ali soutient qu’ils se concentrent davantage sur le développement des infrastructures telles que l’installation de bornes de recharge. 

 

Le ministère des Transports et de la Logistique indique qu’il travaille également à l’expansion des bornes de recharge électrique, qui sont actuellement au nombre de 40 à Addis-Abeba. 

 

Reportage d’Éthiopie 

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