L’Afrique vise à accroître les ventes de ses produits en Chine en participant à la CIIE. 

Des avocats du Kenya sont exposés à la 5^e CIIE, le 7 novembre. (DONG NING) 

Café rwandais, avocat kényan, vin sud-africain, miel zambien, thé zimbabwéen. De nombreux produits africains ont été présentés lors de la 5^e Exposition internationale des importations de Chine (CIIE) afin d’attirer l’attention des visiteurs et de générer davantage de commandes de façon directe ou indirecte. 

La présence importante d’exposants africains montre qu’ils cherchent de plus en plus à augmenter leurs ventes sur le marché chinois et à accroître leur visibilité mondiale à travers l’exposition. Cette année, 145 pays, régions et organisations internationales ont participé à la CIIE qui a eu lieu à Shanghai du 5 au 10 novembre.  

Grasiano Nyaguse, chef de la section économique et commerciale de l’ambassade du Zimbabwe en Chine, a expliqué que la CIIE offre l’occasion de présenter leurs produits aux consommateurs chinois. « C’est un excellent canal en ce sens qu’elle réunit sous un même toit le plus grand nombre d’acheteurs, d’importateurs et de spécialistes du marketing (en ligne et hors ligne), ainsi que les consommateurs eux-mêmes », a-t-il déclaré à CHINAFRIQUE. 

Une plateforme vitrine 

Depuis dix ans, Mellower Coffee, marque chinoise de café, utilise des grains rwandais qui ont une saveur unique. Sur son stand de la CIIE, l’entreprise a exposé des produits fabriqués à partir de grains de café rwandais. 

« Nos grains sont cultivés sur des sols volcaniques situés à 1 600 mètres d’altitude où il y a beaucoup de soleil et de pluie. Le fruit du caféier prend beaucoup de temps à mûrir, et les grains sont pleins de saveur », a fait valoir Zhang Mingzhu, chef du département des relations publiques de Mellower Coffee. 

Selon lui, les études montrent que le marché chinois du café connaîtra une croissance rapide. Dans le même temps, les consommateurs chinois sont plus exigeants en ce qui concerne la qualité du café. Les grains provenant d’excellentes sources peuvent aider les consommateurs à apprécier entièrement leur saveur d’origine. 

À la CIIE de cette année, Mellower Coffee s’est joint à l’ambassade du Rwanda en Chine pour offrir un café rwandais de première qualité aux consommateurs chinois. « La CIIE a joué un rôle important dans la promotion du commerce transfrontalier et la croissance mondiale. Nous espérons utiliser cette plateforme pour faciliter l’accès du café rwandais aux marchés chinois et asiatique et les aider à croître », a ajouté M. Zhang. 

Parmi les produits kényans exposés à la CIIE figurent les avocats biologiques, qui ont suscité un grand intérêt chez les visiteurs. Depuis le mois d’août de cette année, les producteurs kényans ont réussi à exporter 200 tonnes d’avocats sur le marché chinois, augmentant ainsi les attentes des agriculteurs en matière de revenus. 

Adhere Cavince, spécialiste kényan des relations internationales axé sur les relations sino-africaines, estime que la CIIE permet également aux pays en développement d’attirer des investissements par le biais de partenariats d’affaires. En effet, des investisseurs du monde entier se réunissent en Chine à l’occasion de l’événement pour trouver des idées et des produits d’affaires monnayables, faisant de l’exposition une plateforme publique mondiale.  

Des vins d’Afrique du Sud sont exposés à la 5^e CIIE, le 7 novembre. (DONG NING) 

Des commandes croissantes 

Cette année, d’autres types de produits d’Afrique du Sud se sont dévoilés à la CIIE. Des ormeaux séchés ou en conserve, du gel d’aloe vera et de nombreux types de vins ont été présentés au pavillon sud-africain. 

Selon l’ambassade de Chine en Afrique du Sud, lors des quatre éditions précédentes de l’exposition, le bœuf, le vin, l’ormeau, les fruits, le thé rooibos, le gel d’aloe vera, entre autres, ont reçu un nombre important de commandes, ce qui a permis aux produits sud-africains de qualité d’augmenter leur part de marché en Chine. 

Anil Sooklal, directeur général adjoint du Département des relations internationales et de la coopération d’Afrique du Sud, a affirmé que l’exposition est un événement majeur pour son pays, l’Afrique dans son ensemble et la communauté internationale. Elle favorise non seulement le développement du marché intérieur de la Chine, mais rend également la Chine accessible au marché mondial. 

Actuellement, la coopération économique et commerciale Chine-Afrique du Sud se développe vigoureusement. Les données publiées par l’Administration générale des douanes de Chine montrent que de janvier à septembre de cette année, le commerce bilatéral entre la Chine et l’Afrique du Sud a atteint 44,33 milliards de dollars, en hausse de 11,8 % par rapport à l’année précédente. 

Les exposants sud-africains, par exemple, ont vendu pour 210 millions de dollars de produits agricoles à la CIIE en 2021, selon Zhao Zhongyi, ministre conseiller du Bureau économique et commercial de l’ambassade de Chine en Afrique du Sud. 

Au profit des agriculteurs 

La CIIE a une signification particulière pour la marque rwandaise Gorilla’s Coffee. La société, basée à Kigali, la capitale, a déjà participé deux fois à la CIIE. Elle a été introduite en Chine lors de la première CIIE en 2018. Au cours des quatre dernières années, le producteur derrière la marque de café, Rwanda Farmers Coffee, a élargi son échelle de production afin de répondre à la demande croissante des consommateurs chinois. Cette année, l’entreprise espère encore augmenter ses ventes en Chine, considérant la grande qualité de ses grains de café et la facilité de préparer du café instantané. 

Située dans le district de Gicondo, à Kigali, la société s’approvisionne en grains de café haut de gamme auprès de coopératives agricoles et peut en traiter environ 9 000 kg par jour, selon David Ngarambe, PDG de Gorilla’s Coffee. 

Par le passé, au Rwanda, la plupart des agriculteurs ne savaient pas où leurs grains étaient envoyés une fois achetés, lavés et cuits. Mais cela est en train de changer. 

« Notre entreprise collabore actuellement avec 4 000 agriculteurs, dont près de 40 % sont des femmes », a souligné M. Ngarambe à CHINAFRIQUE. L’usine de torréfaction a stimulé l’emploi et amélioré les revenus des producteurs de café. 

Les ventes de l’entreprise ont augmenté sur le marché chinois, où elle a développé un certain nombre de partenaires commerciaux, et s’intègre progressivement au marché international. Selon Yang He, responsable de Gorilla’s Coffee en Chine, l’entreprise exporte environ 30 tonnes de café en Chine chaque année. 

James Kimonyo, ambassadeur du Rwanda en Chine, soutient que l’expo et la plateforme de vente en ligne ont supprimé les intermédiaires entre les agriculteurs rwandais et les consommateurs chinois. Les producteurs locaux de grains de café peuvent dorénavant gagner quatre dollars supplémentaires pour chaque sac de café vendu. 

D’après M. Nyaguse, l’augmentation du nombre d’entreprises créera plus d’emplois. Pour les agriculteurs qui offrent aux producteurs une variété de produits agricoles, l’augmentation de la demande pour leurs produits générera davantage de revenus. Des revenus plus élevés pour les agriculteurs se traduiront par une amélioration de leur qualité de vie, leur permettant de faire davantage pour leur famille en matière d’accès à l’éducation, à la santé, à l’assainissement, au logement, à l’électricité et à d’autres éléments essentiels de la vie.  

Selon Sun Chenghai, directeur adjoint du Bureau de la CIIE, la valeur des transactions de l’édition de cette année a augmenté de 3,9 % par rapport à l’année précédente à 73,52 milliards de dollars.