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  2023-02-02
 

Faire face à l'impact de la sécheresse

par Derrick Silimina VOL. 15 FÉVRIER 2023  ·   2023-02-02
Mots-clés: Kenya ; maïs

Des scientifiques chinois et kényans identifient une variété de maïs à haut rendement et améliorent les techniques agricoles malgré la rareté des précipitations. 

Des scientifiques chinois et kényans, accompagnés d’universitaires de haut niveau, dévoilent la première récolte d’une variété de maïs à haut rendement, le 4 novembre 2022. (CENTRE CONJOINT DE RECHERCHE SINO-AFRICAIN) 


Pour Getrude Kariuki, petite agricultrice d’âge moyen du comté de Narok, dans le sud-ouest du Kenya, la vie a toujours été difficile, mais les choses n’ont jamais été aussi mauvaises qu’elles le sont maintenant. 

 

Getrude a vu ses rendements de maïs diminuer au fil des ans en raison de la rareté des précipitations, en particulier durant la saison agricole 2020-2021, la laissant, ainsi que de nombreux autres ménages de la région, dépendre des secours alimentaires distribués par le gouvernement central. « C’est une situation précaire dans laquelle nous nous trouvons tous. Avec des cultures flétries et un bétail émacié en raison des sécheresses, une crise alimentaire se profile », a-t-elle confié à CHINAFRIQUE. 

 

Le comté de Narok, qui est principalement habité par la communauté Maasai, est l’une des régions les plus durement touchées par la sécheresse au Kenya, entraînant une insécurité alimentaire. Bien connus pour leur vie pastorale et leur agriculture mixte, la plupart des agriculteurs Maasai de cette région ont vu, impuissants, leurs cultures se flétrir en raison des sécheresses persistantes induites par le changement climatique. 

 

Récemment, le comité directeur du comté de Narok sur la sécheresse a estimé que plus de 173 000 personnes seraient touchées par l’aggravation de la situation dans la région avant la fin de 2022. 

 

Dans le but de lutter contre l’insécurité alimentaire qui touche les petits exploitants agricoles dans ce pays d’Afrique de l’Est, des scientifiques chinois et kényans se sont associés pour développer une variété de maïs résistante à la sécheresse et à haut rendement, dont la première récolte a été dévoilée en novembre 2022. 

 

Augmenter le rendement du maïs 


Selon l’Université d’agriculture et de technologie Jomo Kenyatta (JKUAT), des chercheurs kényans et chinois ont identifié une variété locale de maïs et mené des recherches sur des pratiques agronomiques viables comme le désherbage et la lutte antiparasitaire qui augmenteraient son rendement sans altérer sa constitution génétique. « Ce maïs que nous célébrons aujourd’hui est une variété qui peut pousser dans les zones à faible pluviométrie et générer des rendements plus élevés », a déclaré David Mburu, maître de conférences à la JKUAT, lors du dévoilement de la variété de maïs à haut rendement à Juja, dans le comté de Kiambu. 

 

Le maïs est un aliment de base populaire sur le continent africain. Beaucoup disent qu’ils n’ont pas mangé à moins d’avoir pris un repas à base de maïs, connu sous le nom d’ugali au Kenya, nshima en Zambie, sadza au Zimbabwe ou pap au Lesotho. 

 

Le Kenya, ainsi que l’Éthiopie et la Somalie voisines, connaissent leur pire sécheresse en 40 ans après deux années consécutives de saisons des pluies ratées, entraînant une réduction de la production de maïs. La sécheresse a anéanti le bétail et les cultures dans certaines régions et a aggravé la crise alimentaire. 

 

De nouvelles techniques agricoles 


M. Mburu a révélé qu’après la plantation de la variété de maïs en mai 2022 sur une zone de démonstration agricole moderne adjacente au Centre conjoint de recherche sino-africain (SAJOREC) situé dans la JKUAT, le maïs a mûri au bon moment, enregistrant 2 700 kg de rendement par acre (environ 0,4 hectare) dans la zone de démonstration, soit 50 % de plus que dans la zone environnante. 

 

Depuis sa création en 2013, le SAJOREC a mené plus de 45 programmes de recherche conjoints axés sur l’investigation de la biodiversité, la détection de micro-organismes pathogènes, la science géographique et la télédétection, la démonstration de cultures à haut rendement et de haute qualité, ainsi que la gestion des terres et des ressources en eau. 

 

Avec un soutien technique, comprenant les fonds du projet et les ressources de germoplasme fournis par l’Académie chinoise des sciences, l’université locale a alloué dix acres (environ quatre hectares) de terrain comme zone de démonstration principale. « Nous avons également fait des essais de terrain dans des champs d’agriculteurs, certains se trouvant dans des zones arides et semi-arides. Cette récolte signifie donc beaucoup pour les pays africains. Nous espérons poursuivre ce projet afin que les agriculteurs puissent bénéficier de la recherche », a ajouté M. Mburu. 

 

Un centre de collaboration 


Premier du genre en Afrique, le SAJOREC sert de plateforme et de pont pour la coopération scientifique sino-africaine dans un large éventail de domaines. Leonard Gituru, chercheur agricole, affirme que les programmes de recherche scientifique sino-
kényans ont non seulement augmenté le rendement des cultures, mais également amélioré le goût des aliments et la résistance aux maladies et aux ravageurs, au milieu des chocs induits par le climat comme les sécheresses. « Nous espérons qu’avec les installations du SAJOREC, il y aura plus de bourses attribuées aux étudiants afin qu’ils puissent aider à améliorer la sécurité alimentaire des communautés agricoles au Kenya », a-t-il fait part. 

 

Le centre de recherche a également mené une coopération substantielle avec des universités et des instituts de recherche dans plus de dix pays africains, dont le Kenya, et formé des centaines d’étudiants diplômés ainsi que du personnel technique et de gestion. 

 

Le directeur exécutif du SAJOREC, Yan Xue, a déclaré que le système chinois de surveillance de l’humidité du sol serait introduit au centre pour explorer un ensemble de voies de développement agricole adaptées au climat et aux conditions nationales du Kenya et aider le pays à atteindre sa sécurité alimentaire. « L’objectif principal des scientifiques chinois et kényans était de se lancer dans la recherche sur les technologies de production conduisant à une meilleure récolte de maïs par acre plutôt que d’utiliser le génie génétique », a-t-il rapporté. 

 

Obert Wahome, un autre petit agriculteur du comté de Kiambu, pense que la variété de maïs à haut rendement ravivera son intérêt pour la production de maïs. « Les résultats de la recherche sur les variétés de maïs à haut rendement sont encourageants, en particulier dans notre région sujette aux sécheresses annuelles », a partagé M. Wahome avec optimisme. 

 

Reportage du Kenya

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