La reprise du tourisme en provenance de Chine devrait apporter un solide soutien au secteur touristique mondial.

Des touristes chinois visitent le Grand Palais de Bangkok, en Thaïlande, le 7 février. (XINHUA) 

Le 6 février dernier, à Bangkok en Thaïlande, un groupe d’officiels et d’agents touristiques locaux ont accueilli avec enthousiasme deux groupes de touristes chinois fraîchement arrivés. Pour marquer cette occasion spéciale, les accueillants avaient préparé des bannières affichant des messages chaleureux de bienvenue ainsi que des fleurs fraîches pour les offrir aux visiteurs. 

Après une pause forcée de trois ans due à la pandémie de COVID-19, la Chine a récemment repris les voyages de groupe vers l’étranger. Le même jour, une vingtaine de pays ont accueilli les voyageurs chinois, dont la Thaïlande, l’Indonésie et la Nouvelle-Zélande. Parmi les destinations figurant sur la liste, trois pays africains ont également été choisis : l’Égypte, le Kenya et l’Afrique du Sud. 

La Chine a décidé en janvier de reprendre les voyages de groupe à l’étranger grâce à une amélioration de ses politiques de prévention et d’entrée liées à la COVID-19, levant ainsi certaines restrictions et permettant la reprise des voyages transfrontaliers. 

Une source de revenus  

Reconnaissant la contribution des touristes chinois à l’économie touristique de la Thaïlande, qui représente environ un cinquième de son PIB, Yuthasak Supasorn, gouverneur de l’Autorité du tourisme de Thaïlande, a déclaré lors de la cérémonie d’accueil à l’aéroport : « Nous remercions la Chine, les agences de voyage chinoises et les touristes chinois eux-mêmes pour leur confiance indéfectible en la Thaïlande en tant que destination de vacances de choix. » 

Le secteur du tourisme a subi d’importantes pertes dues à la pandémie. Selon Xu Xiaolei, chef de marque de la CYTS Tours, l’une des principales agences de voyage de Chine, presque tous les aspects du secteur, des agences de voyage aux compagnies aériennes en passant par l’hôtellerie et les loisirs, ont été touchés au cours des trois dernières années. 

Avant la pandémie, la Chine était le premier marché mondial pour les voyages à l’étranger. Selon l’Organisation mondiale du tourisme, les touristes chinois ont dépensé 254,6 milliards de dollars à l’étranger en 2019, représentant près d’un cinquième des dépenses touristiques mondiales. 

En 2022, environ 11,15 millions de voyageurs ont visité la Thaïlande, bien en dessous du record de 2019, où près de 40 millions de touristes internationaux avaient visité le pays, dont plus d’un quart étaient des visiteurs chinois. 

En réalité, la reprise du tourisme en Chine a commencé avant le 6 février. Pendant les sept jours des vacances de la Fête du Printemps, du 21 au 27 janvier, la Chine a enregistré près de 2,9 millions de voyages transfrontaliers, effectués par des voyageurs individuels, soit une hausse de 120,5 % en glissement annuel ; 308 millions de voyages domestiques, en augmentation de 23,1 % en glissement annuel, représentant 88,6 % du niveau atteint en 2019 pour la même période. 

Yu Jiali, directrice générale de Spring Airlines Southeast Asia, a déclaré au Quotidien du Peuple que Spring Airlines avait repris 24 lignes internationales et régionales, dont 16 vers l’Asie du Sud-Est. Depuis les vacances de la Fête du Printemps, le taux de remplissage des vols internationaux a atteint une moyenne de plus de 90 %, et de nombreux vols ont atteint 100 %. 

En parallèle, sur les principales plateformes de voyage en ligne, les réservations à l’étranger ont également augmenté en conséquence. Selon les données de Ctrip, une agence de voyage en ligne chinoise, au cours de la semaine qui a suivi la Fête du Printemps, le volume des réservations de voyages de groupe à l’étranger et de forfaits « billet d’avion et hôtel » a été multiplié par plus de trois par rapport aux vacances.  

Erin Zhang, employé d’une agence de voyage basée à Queenstown, en Nouvelle-Zélande, a exprimé que les Chinois sont leur principale source de tourisme et que l’agence se prépare actuellement à accueillir des voyages de groupe pendant la saison estivale. M. Zhang travaille en étroite collaboration avec les agences de voyages chinoises pour personnaliser les itinéraires touristiques des touristes visitant le pays.  

En réalité, avant la pandémie de COVID-19, la Chine était déjà la deuxième plus grande source de touristes internationaux de la Nouvelle-Zélande après l’Australie. Les dépenses des visiteurs chinois ont atteint 1,7 milliard de dollars néo-zélandais (1,07 milliard de dollars) en 2019, selon l’agence de statistiques du pays, Stats NZ. 

Le retour des touristes chinois est porteur d’espoir pour les pays qui dépendent du tourisme en offrant un nouvel élan pour sortir d’un éventuel ralentissement économique. En Malaisie, la reprise des voyages de groupe sortants de Chine pourrait avoir un impact significatif sur le PIB, avec une estimation d’au moins 1 % selon les données d’UOB Global Economics & Market Research publiées le 3 février. 

Des touristes, portant des guirlandes de bienvenue, sortent de l’Aéroport international Ngurah Rai de Bali, en Indonésie, le 22 janvier. (XINHUA) 

Rebond du secteur touristique  

Selon M. Xu, bien que le secteur des voyages transfrontaliers n’ait pas été actif ces trois dernières années, la communication et les échanges entre les agences de voyage chinoises et les entreprises touristiques étrangères n’ont jamais cessé. 

La chaîne d’approvisionnement du tourisme de la Chine est prête pour la reprise du marché. « Les échanges et la communication entre les agences de voyage chinoises et les prestataires de services touristiques tels que les consulats, les bureaux de tourisme, les hôtels et les compagnies aériennes n’ont jamais cessé », a-t-il précisé. 

Selon M. Xu, la pandémie a cependant engendré des changements significatifs dans de nombreuses agences de voyage à l’étranger et dans l’industrie touristique en général, ce qui a créé des défis supplémentaires pour la reprise des voyages sortants. 

Les petites agences de tourisme à l’étranger ont été particulièrement touchées par les impacts de la pandémie. « Afin de soutenir le secteur touristique dans son ensemble, nous nous engageons à aider les agences locales à restaurer leur capacité d’accueil le plus rapidement possible, ainsi qu’à contribuer à la reconstruction de la chaîne d’approvisionnement du secteur », a poursuivi M. Xu.  

« C’est seulement le début », a-t-il confié. « Nous espérons que d’ici la fin du premier trimestre, ou au début du deuxième, la Chine reprendra les voyages en groupe vers davantage de pays, en préparation de la traditionnelle “période d’or du voyage” à partir de mai », a-t-il conclu.