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  2023-06-02
 

Construire un avenir plus durable

VOL. 15 JUIN 2023 par Xia Yuanyuan  ·   2023-06-02
Mots-clés: Ya'an ; pandas géants ;

Ya’an trouve un équilibre entre la préservation de la faune et le développement social.

Deux pandas se reposent sur un arbre à la Base des pandas géants de Bifengxia, dans la ville de Ya’an, province du Sichuan, le 11 mai. (CAO SHENGLI) 

 

Le 12 mai, deux résidents du district de Baoxing à Ya’an, dans la province du Sichuan, Zhang Jiliang et Wang Youliang, ont eu une rencontre mémorable avec un panda géant sauvage. Ils travaillaient dans une forêt vierge située à une altitude de 2 700 mètres lorsqu’ils ont croisé le chemin de cet animal fascinant.  

 

« L’animal avait passé trois minutes à s’abreuver à la rivière avant de se diriger vers l’endroit où nous nous cachions », témoigne Jiliang. Soucieux de ne pas perturber la créature, les deux hommes se sont écartés pour lui céder le passage.  

 

Cette rencontre inopinée avait été précédée d’un autre événement remarquable. Pour la première fois, la station de surveillance de Baoxing du Parc national des pandas géants avait capturé des images d’un panda géant sauvage à l’aide d’un drone. L’ours, avec son pelage distinctif noir et blanc, semblait parfaitement à l’aise dans son environnement naturel, comme le montrait la vidéo. 

 

Une telle rencontre avec un panda sauvage n’est pas inhabituelle à Ya’an, connue comme le berceau du panda. Ya’an, le lieu de découverte du premier panda géant au monde, est un élément essentiel de l’habitat des pandas géants du Sichuan et du Parc national des pandas géants. 

 

L’amélioration constante de l’habitat des pandas géants n’est pas un hasard. Elle est le résultat des efforts considérables déployés par les habitants de Ya’an, qui ont adopté une voie de développement vert axée sur la protection prioritaire de l’écosystème. 

 

Le « poumon vert » 


Ya’an, une cité luxuriante et éternellement verte surnommée « la ville de pluie », se trouve à la charnière du bassin du Sichuan et du plateau Qinghai-Tibet. Entourée de montagnes verdoyantes et traversée par la rivière Qingyi, cette ville unique bénéficie d’un avantage écologique considérable, comme le souligne Liu Jie, ingénieur en chef du Bureau de l’environnement écologique de Ya’an.  

 

Composante essentielle de la barrière écologique en amont du fleuve Yangtsé et réputée pour être un « poumon vert » et une « banque génétique animale et végétale », Ya’an affiche un taux de couverture forestière impressionnant de 69,42 %. Grâce à son environnement naturel exceptionnel, Ya’an a gagné le cœur des pandas géants. Le quatrième recensement des pandas géants de 2015 révèle que la ville abrite 340 de ces animaux emblématiques, faisant d’elle l’un des principaux foyers de ces créatures en Chine. 

 

En décembre 2016, le Programme pilote du mécanisme du Parc national des pandas géants a été lancé en Chine, ouvrant la voie à leur protection renforcée ainsi qu’à leur habitat. Puis, le 12 octobre 2021, le Parc national des pandas géants a officiellement vu le jour, s’étendant sur 27 000 km² dans les provinces du Sichuan, du Shaanxi et du Gansu. Ya’an représente à elle seule 5 935,82 km² du parc, soit 39,45 % de la superficie de ses districts administratifs et 27 % de la superficie totale du parc national. 

 

Le parc national se divise en deux zones : une zone centrale de protection et une zone de contrôle général, toutes deux intégrées dans le cadre de la ligne rouge de préservation écologique, qui impose des contrôles rigoureux sur les activités humaines, y compris les activités de construction et d’exploitation. M. Liu  souligne que ce nouveau système oblige à repenser le modèle traditionnel consistant à vivre uniquement des ressources de la montagne.  

 

Il reste alors une question essentielle : comment concilier le développement économique et le respect de ces nouvelles restrictions environnementales ? Comment surmonter la contradiction entre la protection de l’environnement et le développement ? 

 

Pour M. Liu, « la protection de l’environnement écologique peut garantir la subsistance de la population, tout comme le développement économique ». Selon lui, l’intérêt du peuple reste au cœur de cette transition écologique.  

 

Aujourd’hui, alors que l’environnement s’améliore progressivement, de nouvelles opportunités commerciales émergent, redonnant espoir aux populations locales. Le respect de la nature manifesté à Ya’an témoigne de l’engagement écologique profond du pays. 

 

Un magnifique village dans le district de Shimian, ville de Ya’an, province du Sichuan. (LIU YONG) 


De nouvelles industries 


Au mois de mai, dans le bourg de Longcanggou, situé dans le district de Yingjing, on observe de nouvelles pousses s’étirer dans d’immenses bambouseraies couvrant plus de 200 hectares. 

 

Le village de Wannian, situé au nord-ouest du bourg, compte 2 780 habitants. Il se trouve à proximité de l’entrée sud du Parc national des pandas géants, à seulement 20 km de la zone centrale de protection. Jadis plaque tournante commerciale le long de l’ancienne Route du thé et des chevaux, ce village, comme beaucoup d’autres dans la région de Ya’an, a longtemps basé son économie sur l’extraction du marbre blanc et l’exploitation forestière, ainsi que l’hydroélectrique. Cependant, ces activités ont engendré une pollution grave, rendant nécessaire un changement de cap.

 

En 2017, dans le cadre du programme pilote mentionné précédemment, 48,7 % de la superficie du district de Yingjing a été intégrée au parc, y compris le village de Wannian. En conformité avec les exigences de la ligne rouge de préservation écologique, la centrale hydroélectrique, les mines de charbon et les usines de bois ont été fermées, obligeant les villageois à quitter leurs montagnes, à leur grand regret. « Beaucoup de personnes avaient du mal à comprendre à l’époque, pensant que les pandas leur volaient les ressources nécessaires à leur survie », se souvient Bi Han, premier secrétaire du Comité du Parti pour le village de Wannian. Pour pallier cette situation, le village a commencé à développer de nouvelles industries pour assurer la subsistance de tous. 

 

La culture du bambou a été la première étape de cette transition écologique. Le bambou carré, présent partout dans la région, était auparavant peu exploité par les villageois, ce qui entraînait des rendements faibles. En 2017, des agronomes ont été appelés à l’aide pour cultiver à titre expérimental 33 hectares de bambous carrés, qui ont commencé à rapporter des bénéfices en 2021. « Un mu (0,07 ha) de bambou carré peut produire plus de 700 kg de pousses de bambou fraîches. Le prix de marché de cette plante étant de 6,4 yuans (0,9 dollar) le kilo, une bambouseraie d’un mu peut rapporter près de 5 000 yuans (708 dollars) », précise Tao Yonghu, secrétaire adjoint du Comité du Parti pour le village. 

 

En fin d’année 2021, le village de Wannian a entrepris de développer de manière centralisée une base de production de bambous carrés. Les villageois prêtent leurs terres à la coopérative du village en échange de parts, recevant ainsi des dividendes et une prime annuelle de 200 yuans (28 dollars) par mu. À ce jour, plus de la moitié des villageois participe à la plantation de bambous carrés. 

 

Selon M. Bi, le revenu collectif du village a atteint 238 000 yuans (33 688 dollars) en 2021 et 640 000 yuans (90 591 dollars) en 2022. À l’avenir, le village envisage d’introduire des entreprises de transformation du bambou respectueuses de l’environnement pour augmenter les revenus des agriculteurs, étendre la chaîne industrielle et augmenter la valeur ajoutée. En parallèle, le village aménagera des sites de cueillette de pousses de bambou et des sentiers touristiques pour favoriser le développement du tourisme. 

 

« Les méthodes d’exploitation de la montagne ont changé. Les villageois sont passés de bûcherons à protecteurs des forêts, et l’économie du district de Yingjing s’est transformée de la vente de pierres à la “vente de l’écologie” », conclut Yang Chenglin, directeur adjoint du Département de la communication de Yingjing. 

 

Une plantation de thé dans la montagne Mengding, ville de Ya’an, province du Sichuan. (COURTOISIE) 

 

Un foyer vert 


Le panda géant est perçu comme une espèce emblématique dans le domaine de la conservation de la biodiversité mondiale. En effet, sa protection sert d’« espèce parapluie », ayant un impact significatif non seulement sur son habitat mais aussi sur les autres espèces, moins iconiques, qui partagent son écosystème. Dans la section de Ya’an du Parc national des pandas géants, des animaux protégés comme le takin, le singe doré au nez retroussé du Sichuan et le tragopan de Temminck font régulièrement leur apparition. De plus, des espèces de poissons comme le schizopygopsis baoxingensis et le gobiocypris rarus, absentes depuis plusieurs années, ont été récemment réobservées. 

 

Les résidents de Ya’an, qui ont profité du dividende écologique, ont progressivement pris conscience que la protection de la biodiversité équivaut à protéger l’humanité elle-même. Ils se sont donc volontairement engagés dans cette mission. Hu Tailun, un résident du village de Fazhan dans le bourg de Longcanggou, vient d’une famille où la chasse est une tradition séculaire. Dans le passé, il chassait régulièrement des faisans dorés et des mésanges dans les montagnes. Cependant, avec l’initiative du Parc national des pandas géants, il a quitté la réserve avec sa famille. 

 

Grâce aux connaissances scientifiques transmises par le personnel du parc, M. Hu a changé de perspective. Il a transformé sa maison en auberge et s’est reconverti en guide ornithologique. Aujourd’hui, il se spécialise dans l’accompagnement des touristes pour l’observation et la photographie d’oiseaux rares à Longcanggou, tout en sensibilisant les visiteurs à l’importance de respecter et de protéger ces oiseaux. 

 

« La protection au service du développement, et le développement au service de la protection, c’est une nouvelle voie de développement réussie que Ya’an a explorée, où hommes et pandas coexistent en harmonie », note M. Liu. « La protection des pandas géants est un processus de longue haleine qui a permis de requalifier cette espèce de “en danger” à “vulnérable”, avec l’espoir qu’elle soit un jour classée comme espèce de “préoccupation mineure”. Ya’an continuera à partager avec la communauté internationale son expérience chinoise en matière de conservation de la biodiversité. » 

 

Reportage de Ya’an 

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