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  2023-06-02
 

Un dynamisme renouvelé

VOL. 15 JUIN 2023 par Xia Yuanyuan  ·   2023-06-02
Mots-clés: Ya'an ; pandas géants

La protection des pandas a amélioré la qualité de vie dans un canton tibétain.

Nengkaman présente un sac qu’elle a confectionné dans son atelier situé dans le canton de Qiaoqi, à Ya’an, dans la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine, le 9 mai. (YU XIANGJUN) 

 

Au pied du mont Jiajin, dans le district de Baoxing à Ya’an, dans la province du Sichuan, se dresse fièrement le canton autonome tibétain de Qiaoqi. Lové à une altitude de 2 500 mètres, son nom provient de la langue jiarong, où « qiaoqi » est synonyme d’un lieu s’élevant haut dans les cieux. C’est une région où les traditions du peuple jiarong sont soigneusement préservées, et où l’on trouve l’un des plus grands sanctuaires de pandas géants. 

 

En juillet 2021, le statut de conservation de ce majestueux mammifère est passé de « en danger » à « vulnérable ». En octobre de la même année, le Parc national des pandas géants a été inauguré, couvrant désormais plus de 95 % du territoire de Qiaoqi. 

 

Au fil des années passées à cohabiter avec les pandas, l’importance de la conservation de la nature s’est progressivement incrustée dans le mode de vie et les activités productives des habitants. Parallèlement, l’attrait mondial pour cet ours au pelage distinctif a aidé à focaliser l’attention sur Qiaoqi, favorisant ainsi une meilleure préservation et transmission de la culture traditionnelle du peuple jiarong. 

 

Une grande transition 


Au cœur du village de Jiajinshan à Qiaoqi, Nengkaman, une résidente locale de 38 ans, et son époux Athai ont inauguré une auberge tibétaine qui jouit désormais d’une grande popularité parmi les touristes. « Au moment de l’ouverture de notre auberge, certains de nos compatriotes étaient sceptiques, pensant que personne ne serait intéressé à visiter notre village isolé », raconte Nengkaman. « Cependant, grâce au Parc national des pandas géants, notre village a vu affluer de plus en plus de visiteurs, curieux de découvrir ces créatures fascinantes. » 

 

Chaque saison de vacances, Nengkaman et Athai accueillent des familles désireuses d’explorer les pandas, la faune et la flore environnantes, et d’apprendre des techniques de survie en pleine nature. Nengkaman se fait un devoir d’éduquer ses hôtes au respect de la nature. « Je les guide dans leur quête des pandas, tout en leur faisant découvrir les plantes, les montagnes et les rivières qui composent notre écosystème », explique-t-elle. « J’éprouve un amour profond pour toutes les créatures qui partagent notre environnement et j’espère que de plus en plus de personnes sauront les apprécier. » 

 

Soutenus par le gouvernement de Qiaoqi, de nombreux résidents se tournent vers l’entrepreneuriat. Wang Dan, chef adjoint du canton, explique que les ressources écologiques locales ont transformé la région en site touristique unique avec plus de 170 auberges jiarong. Auparavant, l’élevage, en particulier de yaks, constituait la principale source de revenu, mais les pâturages ont atteint leur limite. Yang Hao, secrétaire du Comité du Parti pour le canton, souligne la prise de conscience croissante de la valeur de la nature et de la nécessité d’un développement durable. 

 

De plus, l’apparition régulière de pandas géants en milieu naturel a incité les habitants à repenser leur approche du développement. Ils ont limité le nombre de yaks pour garantir un espace écologique adéquat aux pandas. La protection des pandas géants a même été inscrite dans le code de conduite du canton. 

 

Aujourd’hui, Qiaoqi est l’un des endroits où l’on a le plus de chances d’apercevoir des pandas géants. Le gouvernement local a encouragé les habitants à développer le tourisme en exploitant à bon escient les ressources écologiques locales et en favorisant la transformation des produits dérivés des yaks pour augmenter leurs revenus. Le tourisme et l’élevage cohabitent harmonieusement, guidant ainsi les villageois vers un développement écologique durable tout en leur offrant des opportunités d’enrichissement. 

 

Nengkaman (deuxième à gauche) et son mari (à gauche) servent de guides touristiques à des enfants dans le canton de Qiaoqi, à Ya’an, dans la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine, le 6 juillet 2018. (YANG TAO) 


Les pandas font le lien 


Nengkaman est l’une des dépositaires de l’art du tissage de ceintures fleuries tibétaines, un savoir-faire inscrit au patrimoine immatériel national. La laine de yak, matière première essentielle, est transformée en tissus par les doigts agiles des femmes jiarong, qui confectionnent divers objets tels que des sacs. Cependant, face à l’influence croissante de la modernité, cette méthode traditionnelle de tissage, souvent transmise oralement, risque de tomber dans l’oubli. 

 

Confrontée à cette problématique, Nengkaman s’est montrée préoccupée. Fort heureusement, la présence des pandas géants lui a inspiré une solution. En 2016, elle a mis sur pied un atelier d’artisanat et a réuni une dizaine de femmes du village. Ensemble, elles ont exploré des façons de valoriser et d’innover leurs compétences. Elles ont ingénieusement intégré des motifs de pandas dans des créations diverses comme des sacs à dos, des châles, des écharpes et des pendentifs. Ces articles artisanaux ont rencontré un grand succès sur les plateformes de vente en ligne. 

 

« En mettant en valeur les produits issus de notre tissage traditionnel, nous incitons davantage de gens à l’apprécier et ainsi, nous contribuons à la pérennité de notre technique », affirme Nengkaman. « Avec l’accroissement des revenus, la vie et les perspectives des femmes du village ont considérablement évolué. Elles ont renouvelé leur confiance en la culture traditionnelle et en leur capacité à construire de leurs propres mains un avenir meilleur. » 

 

À travers l’objectif 


En 2014, un projet philanthropique intitulé « Les yeux des villages » a offert des formations gratuites en photographie à des villageoises. Nengkaman a saisi cette opportunité qui lui a grandement facilité son apprentissage futur de la photographie. 

 

Nengkaman, première de son village à avoir réalisé un documentaire, a produit Seda Myron, une œuvre révélant des paysages époustouflants de prairies aux pieds de montagnes enneigées et mettant en lumière le grand festival de la tonte des yaks à Qiaoqi. Ce documentaire, imprégné d’une saveur locale, a voyagé à travers le pays et même à l’étranger lors de festivals de films, dévoilant la vie des pandas et les traditions locales à un public toujours plus large. « Après avoir aspiré à la vie urbaine, j’ai découvert que la vie rurale a aussi ses attraits. La terre ici nous nourrit et mon affection pour mon village demeure », dit-elle. Durant une décennie, sa caméra a capturé l’harmonie entre les habitants et la nature, remplissant plusieurs disques durs de photos et de films. 

 

À l’heure actuelle, un bâtiment flambant neuf est en cours de construction à proximité de l’entreprise d’agritourisme de Nengkaman. Une fois terminé, il sera transformé en musée du patrimoine folklorique et de la vidéographie du village, visant à promouvoir davantage l’éducation environnementale locale et l’étude de l’artisanat traditionnel, entre autres. Toutes les images que Nengkaman a rassemblées de son village y seront exposées, permettant à davantage de personnes de découvrir les histoires qui illustrent la coexistence harmonieuse du canton tibétain avec la nature, et avec les pandas en particulier. 

 

Reportage de Ya’an 

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