L’Exposition économique et commerciale sino-africaine renforce le partenariat économique entre les deux parties

Un exposant du Rwanda présente du piment séché lors du deuxième EECSA à Changsha, dans la province du Hunan, le 27 septembre 2021. (CNSPHOTO)

Au cours des deux dernières décennies, la Chine a établi des liens économiques étroits avec l’Afrique grâce à des investissements et des échanges commerciaux croissants. En 2022, le commerce sino-africain a atteint un record de 282 milliards de dollars, témoignant de l’intensification de la collaboration entre la Chine et l’Afrique. 

Selon l’Administration générale des douanes de Chine, entre janvier et avril, le commerce entre la Chine et l’Afrique a atteint 648,25 milliards de yuans (90,73 milliards de dollars), en hausse de 17,5 % par rapport à la même période en 2022. Les exportations chinoises vers l’Afrique ont connu une augmentation remarquable de 36,9 %, atteignant 404,71 milliards de yuans (56,65 milliards de dollars). Les importations chinoises en provenance d’Afrique ont légèrement diminué, s’élevant à 243,54 milliards de yuans (34,08 milliards de dollars), en baisse de 4,9 %. 

Dans ce contexte, nombreux sont les pays africains qui jugent nécessaire d’augmenter leurs exportations vers la Chine. Pour atténuer ce déséquilibre commercial ou, du moins, éviter son aggravation, le gouvernement chinois a non seulement permis à plusieurs pays africains de commencer à exporter certains produits sans droits de douane, mais a également introduit huit initiatives clés lors du Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) en 2018. 

Faciliter l’accès au marché 

Les huit initiatives ont abouti à l’Exposition économique et commerciale sino-africaine (EECSA). La troisième édition de cet événement, intitulée « Un développement commun pour un avenir partagé », se tient à Changsha, au Hunan, du 29 juin au 2 juillet. Cette exposition, conformément aux principes du FCSA, rassemble des participants de Chine et d’Afrique pour discuter du commerce et de l’investissement présents et futurs. 

L’exposition vise à renforcer la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique en tant que nouvelle plateforme pour mettre en œuvre les initiatives du FCSA. Elle offre une fenêtre sur la coopération économique et commerciale sino-africaine aux niveaux provincial et local. Avec plus de 8 800 produits bénéficiant de l’exonération des droits de douane, la Chine s’engage à augmenter ses importations en provenance d’Afrique à 300 milliards de dollars d’ici fin 2024. Cette stratégie favorisera la croissance des revenus des exportateurs africains tels que l’Angola et la Zambie. 

L’EECSA est une occasion unique de démontrer la résilience et la créativité des nations africaines et de la Chine dans la valorisation des produits. Elle témoigne de la conviction profonde de la Chine en faveur d’une coopération mutuellement bénéfique, de la libéralisation des échanges et de la mondialisation économique pour une prospérité partagée, tout en s’opposant à l’unilatéralisme. 

Ainsi, l’EECSA est un moteur essentiel qui stimule le développement du commerce international, consolide la confiance et favorise la prospérité économique partagée. Cet événement renforce la vitalité économique des nations africaines et de la Chine. Il englobe des domaines variés tels que la fabrication, le commerce, les services, le commerce électronique et les plateformes transfrontalières, en en faisant un événement d’envergure, de qualité supérieure et innovant. 

L’EECSA est un outil clé pour la Chine afin de promouvoir une nouvelle phase d’ouverture de haut niveau. Les produits et services de qualité présentés lors de l’exposition répondent à la demande croissante du marché chinois, stimulant la consommation et les importations. Cela offre une opportunité aux nations africaines et au reste du monde de partager les avantages du développement chinois et de promouvoir la coopération. 

L’exposition envoie un signal fort, montrant que la Chine reste ouverte aux affaires malgré le protectionnisme commercial croissant. C’est un témoignage de l’engagement de la Chine en faveur d’un commerce international fondé sur des règles. L’EECSA renforce la coopération sino-africaine et les relations globales, méritant ainsi des éloges. 

L’EECSA offre un canal de coopération avec des partenaires tels que l’Organisation mondiale du commerce, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel, le Programme des Nations unies pour le développement, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et le Centre du commerce international. Elle facilite la coopération sino-africaine et mondiale, notamment dans le contexte des tensions commerciales entre les principales économies. 

Les participants assistent à une conférence de promotion de l’EECSA qui s’est tenue à Beijing, le 16 mars. (SITE OFFICIEL DE L’EECSA) 

Harmonisation des échanges 

Pour les nations africaines, l’EECSA offre une opportunité majeure pour rectifier le prétendu déséquilibre commercial. L’Afrique commencera à exporter des produits vers la Chine, un scénario mutuellement bénéfique que ces nations ont longtemps souhaité. 

L’Afrique connaît la plus rapide urbanisation au monde et la Chine est en première ligne du développement des infrastructures dans la région. Selon le FMI, sept des vingt économies à la croissance la plus rapide étaient africaines en 2017. Pour soutenir cette dynamique, la Chine a renforcé sa coopération avec l’Afrique en 2022 à travers des mécanismes tels que le FCSA, l’Exposition internationale des importations de Chine et l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR). Cette dernière a permis à la Chine de combler le déficit d’infrastructures en Afrique. 

La Chine joue un rôle central dans le développement des infrastructures en Afrique avec un fonds d’un milliard de dollars dédié à cet effet. Dans le cadre de ses efforts pour combler le déficit d’infrastructures en Afrique, la Chine a réalisé de nombreux projets liés à l’ICR, tels que la construction d’une ligne de chemin de fer côtière au Nigeria, du port de Bagamoyo en Tanzanie, des infrastructures minières en République démocratique du Congo, du chemin de fer Tchad-Soudan et du projet hydroélectrique de Mphanda Nkuwa au Mozambique. 

La Chine gagne la faveur des nations africaines en s’impliquant activement dans la construction de ports, de routes et de voies ferrées pour favoriser l’intégration et le commerce entre les pays africains. Cela est renforcé par la mise en place de l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine. Cette dernière a considérablement stimulé le commerce entre l’Afrique et la Chine, avec les entreprises chinoises investissant massivement sur le continent. 

Aujourd’hui, grâce à l’EECSA, la Chine a offert un débouché garanti pour les produits africains à valeur ajoutée. Cela aidera les gouvernements africains à attirer plus d’investissements et à dynamiser les exportations, non seulement de minéraux et de ressources naturelles, mais aussi de produits finis. C’est une méthode durable pour créer de la richesse et réduire la pauvreté en Afrique. La Chine est prête à utiliser l’EECSA comme une opportunité de collaborer avec le reste du monde pour bâtir une économie mondiale ouverte et mutuellement bénéfique, partager ses opportunités de développement et apporter une plus grande contribution à la construction d’une communauté de destin pour l’humanité. 

L’auteur est directeur exécutif du Centre d’études nigérianes, Institut d’études africaines de l’Université normale du Zhejiang.