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  2023-07-03
 

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VOL. 15 JUILLET 2023 par Li Xiaoyu  ·   2023-07-03
Mots-clés: EECSA

Le Hunan prend des mesures innovantes pour approfondir la coopération économique et commerciale sino-africaine.

L’Exposition sur la coopération économique et commerciale Chine- Afrique se tient lors de la deuxième EECSA à Changsha, dans la province du Hunan, le 26 septembre 2021. De nombreux exemples de coopération économique et commerciale entre le Hunan et l’Afrique y sont présentés. (XINHUA) 

 

Le commerce entre la province chinoise du Hunan et l’Afrique pourrait dater d’il y a environ 1 200 ans. En 1998, 50 000 pièces de porcelaine de la dynastie des Tang (618-907), originaires des fours de Changsha, ont été récupérées d’une épave millénaire dans les eaux indonésiennes. Ce navire marchand, baptisé la « pierre noire », aurait sombré en chemin de Changsha, actuel chef-lieu du Hunan, vers l’Afrique du Nord. 

 

Cette longue histoire d’amitié entre le Hunan et le continent africain persiste aujourd’hui sous une forme différente. Depuis l’inauguration de la Zone pilote de libre-échange (ZLE) de Chine au Hunan en septembre 2020, une série de mesures innovantes ont stimulé le commerce entre cette province et l’Afrique. Selon les douanes de Changsha, au cours des quatre premiers mois de cette année, les échanges commerciaux ont bondi de 90,4 % sur un an, atteignant le montant record de plus de 22,04 milliards de yuans (3,1 milliards de dollars). En effet, la ZLE du Hunan est la seule, parmi les 21 zones existantes à l’échelle nationale, à avoir pour vocation de promouvoir la construction de la Zone pilote Chine-Afrique pour la coopération économique et commerciale approfondie. Cette dernière est l’une des initiatives clés des « neuf programmes » annoncés en 2021 lors de la huitième Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine. 

 

Un mécanisme de troc 


Début 2021, Takela Group, une société basée à Gauteng, en Afrique du Sud, souhaitait importer des matériaux de construction et des marchandises diverses d’une valeur de 4 millions de dollars depuis un fournisseur chinois. Celui-ci s’inquiétait cependant de ne pas recevoir le paiement dû en dollars. Les deux parties sont parvenues à sortir de l’impasse en juillet de la même année, lorsque cinq conteneurs de pamplemousses rouges en provenance d’Afrique du Sud sont arrivés au port de Yangshan à Shanghai. Après avoir été inspectés, mis en quarantaine et dédouanés, les fruits ont été livrés au marchand chinois. L’échange de 2 000 tonnes de pamplemousses sud-africains pour une valeur équivalente de produits chinois a marqué le succès de la première opération de troc expérimental dans la ZLE du Hunan. 

 

Depuis l’inauguration de cette dernière, le Hunan explore le potentiel d’un mécanisme de troc, afin de remédier au manque de devises étrangères de nombreuses entreprises africaines dans les échanges avec leurs partenaires chinois. Dans cette perspective, la société China-Africa (Hunan) Barter a vu le jour en février 2021 et s’est consacrée à la promotion du commerce de troc Chine-Afrique. 

 

Elle a ainsi aidé l’entreprise chinoise Yuan’s HighTech Seed, un important producteur et exportateur de semences, à résoudre le problème épineux de paiement avec ses clients malgaches. Les clients n’ayant pas suffisamment de réserves de devises en dollars, l’exportateur chinois a dû accepter une grande quantité d’ariary malgache (monnaie locale), ce qui rend difficile le retour des bénéfices en Chine. Grâce au nouveau modèle de commerce de troc, la filiale locale de Yuan’s HighTech Seed a utilisé le paiement reçu en ariary pour acheter du mica malgache. Ces minéraux ont été ensuite exportés vers China-Africa (Hunan) Barter, qui a payé l’exportateur chinois en renminbi après avoir réalisé leur vente sur le marché chinois. 

 

Jusqu’ici, China-Africa (Hunan) Barter a réalisé 12 ordres de troc dans quatre pays africains. En janvier 2022, l’entreprise a par ailleurs lancé la première plateforme de services B2B de Chine pour le commerce de troc transfrontalier, qui compte actuellement près de 200 clients enregistrés. « Notre approche de troc a permis aux pays africains, non seulement d’économiser des devises dans leurs importations, mais aussi d’accroître leurs exportations », souligne sa PDG Chen Xihe. Bien que cette politique pilote en soit encore à ses débuts, la demande potentielle des exportateurs chinois vers l’Afrique en matière de troc est énorme et l’efficacité de la plateforme continuera à se manifester. Mme Chen est donc très optimiste quant aux perspectives de marché. 

 

La charmante allée du café Chine-Afrique, située au sein du grand marché de Gaoqiao à Changsha, dans la province du Hunan, le 24 septembre 2021. (XINHUA) 


Une chaîne industrielle complète de produits africains 


La Chine est le plus grand importateur de produits diversifiés, hors ressources naturelles, au monde. Avant la première Exposition économique et commerciale sino-africaine (EECSA) en 2019, seuls 2,5 % de ces produits étaient exportés vers la Chine. Ce chiffre a été multiplié par dix un an seulement après l’événement, selon des diplomates africains. 

 

Cette augmentation est intimement liée à la construction du Centre de distribution, de commerce et de traitement de produits africains hors ressources naturelles au Hunan. Selon le Bureau provincial du commerce, il s’agit d’un projet clé de la Zone pilote Chine-Afrique pour la coopération économique et commerciale approfondie. 

 

L’allée du café Chine-Afrique du grand marché de Gaoqiao à Changsha est l’une des premières infrastructures mises en place dans le cadre de ce projet. Depuis son inauguration en août 2020, cette rue a rassemblé plus de 20 torréfacteurs. Sa zone d’exposition propose des grains de café provenant de divers pays africains, dont l’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie. 

 

Au sein du café de Jing Jianhua, Coffee Z, la machine à torréfier ronronne, exhalant l’arôme unique des grains de café importés d’Éthiopie. « Nous utilisons des grains de café africains de qualité supérieure, et une tasse de café coûte entre 8 et 15 yuans (1,1 et 2,1 dollars) », explique M. Jing. Cette qualité à un prix abordable est rendue possible grâce à la chaîne industrielle intégrale de café africain mise en place par le centre. Dorénavant, le torréfacteur peut établir une communication directe avec les producteurs de café en Afrique, ce qui non seulement élimine les frais intermédiaires et réduit le temps de transport, mais garantit également la qualité des grains. En parallèle, Coffee Z s’appuie sur le réseau de distribution du centre pour mettre en place un système intégrant la torréfaction, l’emballage et la chaîne d’approvisionnement. Il a déjà ouvert un certain nombre de boutiques dans le principal quartier d’affaires de Changsha et s’engage à promouvoir la culture du café auprès des consommateurs locaux. 

 

D’après Xiao Xiangdong, un responsable de la ZLE du Hunan, la chaîne industrielle a déjà incorporé six produits africains diversifiés, dont le café, les noix, le sésame, les cacahuètes, les produits en bois et les piments séchés. 

 

Les piments séchés du Rwanda sont en fait les premiers à obtenir l’autorisation d’entrer sur le marché chinois, faisant suite à la signature du protocole d’accord sur l’exportation de piments séchés entre les gouvernements de Chine et du Rwanda en mars 2021. Selon le contrat, les fournisseurs rwandais en exporteront 50 000 tonnes vers le Hunan dans un délai de cinq ans. En août 2021, les douanes de Changsha ont délivré un certificat d’inspection et de quarantaine pour un premier lot de 200 kg. Une fois arrivés au centre de Changsha, ces piments ont été transformés en sauce piquante avec du soja fermenté du Hunan. Grâce à son goût unique, elle est devenue un produit prisé lors de la deuxième EECSA en 2021. 

 

Des artistes africains captivant l’audience lors de la cérémonie inaugurale du Centre d’incubation d’e-commerce sino-africain, au grand marché de Gaoqiao à Changsha, dans la province du Hunan, le 25 décembre 2020. (XINHUA) 


La transformation numérique 


La popularité de cette sauce est également attribuable au Centre d’incubation d’e-commerce sino-africain, lancé en décembre 2020 sur le grand marché de Gaoqiao à Changsha. Avec plus de 100 présentateurs et 40 salles de diffusion en direct réparties sur 12 000 mètres carrés, le centre met constamment en avant des produits africains, comme la sauce piquante rwandaise, sur divers réseaux sociaux. Il s’agit de la première plateforme de diffusion en direct de produits africains en Chine. 

 

Durant la deuxième EECSA, le centre a également organisé le premier festival d’achats en ligne dédié aux produits africains. En l’espace de trois jours, 62 émissions en direct ont été organisées en continu pour promouvoir des produits africains, tels que le café d’Éthiopie, les graines de sésame de Tanzanie, le piment blanc du Cameroun ou le vin rouge d’Afrique du Sud. 

 

Dès la première EECSA, le Hunan avait déjà établi les bases de la transformation numérique sur les échanges sino-africains. Kilimall, une plateforme africaine d’e-commerce dont le siège est désormais à Changsha, a été invitée à construire et à exploiter l’« EECSA en ligne », fournissant à l’Afrique une solution technique pour « acheter le monde » et « vendre le monde » en un seul clic. 

 

Selon l’organisateur de l’exposition, cette plateforme en ligne propose une gamme de services aux entreprises tout au long de l’année, tels que la présentation, le marketing, le paiement, le financement et la logistique, dans le but de simplifier le commerce entre la Chine et l’Afrique et d’introduire davantage de produits africains sur le marché chinois. 

 

Lors de la deuxième EECSA, tenue en pleine crise sanitaire, Kilimall a mis en place la deuxième plateforme commerciale en ligne pour l’exposition. Plus de 500 000 commandes ont été traitées et la valeur totale des transactions a dépassé les 100 milliards de yuans (14 milliards de dollars). 

« Le plus important est que cette pratique crée un nouveau canal et un modèle de transaction permettant à la Chine et à l’Afrique de former une nouvelle forme de relations économiques et commerciales », souligne Yang Tao, fondateur de Kilimall. Pour lui, c’est avant tout le modèle et la voie empruntée qui importent le plus. 

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