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  2023-07-07
 

S'engager pour un futur durable

VOL. 15 JUILLET 2023 par François Essomba  ·   2023-07-07
Mots-clés: Cameroun ; changement climatique ; agriculture

Les banques centrales africaines s’engagent activement pour l’agriculture 
et la lutte contre le changement climatique sur le continent.

Le vice-gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale, Michel Dzombala (au milieu du panel). (COURTOISIE) 


L’Association des banques centrales africaines a orchestré un séminaire continental, du 15 au 17 mai, dans la capitale camerounaise, Yaoundé. Cette rencontre a servi de plateforme de réflexion permettant aux spécialistes du domaine financier africain d’analyser les facteurs contribuant à l’insécurité alimentaire et les origines du changement climatique sur le continent, avec pour objectif de formuler des solutions adéquates à ces problématiques. 

 

Le séminaire, placé sous le thème « Impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire et l’inflation en Afrique : rôle du secteur financier dans le financement de l’agriculture et l’économie verte », a également favorisé l’identification des principaux chocs climatiques affectant l’Afrique, ainsi que des nouveaux défis découlant d’événements constituant une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire continentale. 

 

Les banques centrales, en effet, se trouvent au cœur de la solution pour stabiliser les prix et le système financier. Michel Dzombala, vice-gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), soutient cette théorie : « Cette thématique est d’une actualité brûlante, dans un contexte où la production agricole s’amenuise, du fait de la résilience limitée du continent africain face aux chocs climatiques. Cette situation rend nos pays de plus en plus tributaires des importations, induisant une inflation en hausse et le risque constant d’une crise alimentaire. Pour le secteur financier, le défi majeur réside dans l’amélioration des conditions d’accès aux prêts destinés au financement de l’agriculture, tout en respectant les standards environnementaux. » 

 

Financer l’agriculture en Afrique 


À ce jour, de nombreux pays africains luttent pour honorer les engagements pris dans le cadre de la Déclaration de Maputo au Mozambique. Lors de leur rassemblement en 2003 sous l’égide de l’Union africaine, ces pays se sont engagés à allouer au moins 10 % de leur budget national à l’agriculture et au développement rural avant 2008, dans le but de réaliser une croissance de 6 % de l’économie agricole. 

 

Toutefois, entre 2003 et 2010, seulement sept pays africains, à savoir le Burkina Faso, l’Éthiopie, la Guinée, le Malawi, le Mali, le Niger et le Sénégal, ont atteint ou dépassé cette cible de 10 % du PIB. Certains pays, bien qu’ils n’aient pas atteint cet objectif, ont augmenté leurs dépenses dans l’agriculture, comme le Soudan, la Zambie et le Zimbabwe. 

 

En considérant ces statistiques, on constate que le quorum est loin d’être atteint en référence à la Déclaration de Maputo. Après 20 ans, moins de 10 des 54 États du continent africain ont pu respecter les termes de la déclaration. D’importants efforts restent donc à fournir par une majorité des pays africains. 

 

C’est pourquoi il est crucial d’impliquer les institutions financières afin de soutenir les États dans le financement de l’agriculture en Afrique. Comme le précise M. Dzombala : « Ce séminaire constitue une contribution supplémentaire à notre édifice continental. À cet égard, je suis très satisfait de noter la participation massive des représentants des banques centrales africaines. J’ose espérer que ce séminaire atteindra pleinement ses objectifs et contribuera, comme prévu, à la promotion de la finance durable qui, plus que jamais, doit prendre en compte les facteurs extra-financiers tels que la préservation de l’environnement et servir de levier pour la transformation des sociétés et la promotion d’une économie verte. » 

 

Photo de groupe des participants bancaires au séminaire continental. (COURTOISIE) 


Une question de responsabilité humaine 

 

Reconnu comme une menace sérieuse et imminente, le changement climatique représente un défi majeur pour l’humanité tout entière. Ses effets sur les systèmes humains et naturels soulèvent des enjeux importants en matière de réduction de la pauvreté et d’atteinte des objectifs de développement durable. Comme l’indique le préambule de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, « la dimension mondiale du changement climatique exige une coopération la plus étendue possible et la participation à une action internationale effective et appropriée, en fonction de leurs responsabilités communes mais différenciées, de leurs capacités respectives et de leurs situations socio-économiques ». 

 

Il est établi que les activités humaines sont responsables à hauteur de 75 % du changement climatique. Celui-ci découle en particulier de la combustion d’énergies fossiles comme le pétrole, le charbon et le gaz, ainsi que de secteurs tels que le transport motorisé, le chauffage, la production électrique et la cimenterie, qui reposent essentiellement sur la combustion. Il est donc nécessaire d’adapter nos nombreux progrès technologiques afin de limiter leur usage. 

 

L’adaptation au changement climatique et à la variabilité du climat constitue une initiative onéreuse qui excède souvent la capacité financière de nombreux gouvernements. D’où l’urgence d’impliquer les banques centrales africaines et d’autres institutions financières internationales, telles que la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale ou la Société financière internationale. 

 

Le Dr Samuel Nguiffo du Centre pour l’environnement et le développement explique que le changement climatique en Afrique affecte l’agriculture de subsistance, dépendante des pluies et du rythme saisonnier. Le changement climatique modifie ce rythme et les saisons propices aux précipitations, impactant drastiquement l’agriculture. Cela entraîne une baisse de productivité, les pluies n’étant pas toujours synchronisées avec les besoins agricoles. 

 

Selon la BAD, les effets négatifs du changement climatique pourraient réduire le PIB de l’Afrique de 1,4 %, les coûts d’adaptation s’élevant à 3 % du PIB par an d’ici 2030. Par ailleurs, 343 millions de personnes pourraient tomber sous le seuil de pauvreté d’ici là. 

 

L’environnementaliste Samuel Nguiffo insiste sur l’importance pour les pays africains touchés par le changement climatique de développer la résilience. Cela comprend l’adoption de techniques pour augmenter la production malgré les aléas climatiques, assurer la sécurité alimentaire et garantir les revenus. Bien qu’elles ne soient pas idéales, il existe des techniques pour atténuer les effets du changement climatique.

 

Miguel Engonga Obiang Eyang, secrétaire général de la BEAC, a souligné que les banques centrales peuvent aider les économies africaines face au changement climatique en évoluant vers une économie verte. Il propose d’adapter les systèmes de financement et les outils de politique monétaire. Les régulateurs microprudentiels devraient soutenir ce changement. La rencontre à Yaoundé visait à sensibiliser les autorités africaines sur les menaces pour la sécurité alimentaire et l’environnement. 

 

Reportage du Cameroun 

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