L’accord d’exportation d’avocats entre l’Afrique du Sud et la Chine revêt une importance capitale pour la création d’emplois et la lutte contre la pauvreté.

(PIXABAY) 

À la veille du 15e Sommet des BRICS à Johannesburg en août, le Président chinois Xi Jinping et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, se sont rencontrés. Suite à la cérémonie officielle aux Union Buildings de Pretoria, les deux chefs d’État, accompagnés de leurs ministres, ont dévoilé une panoplie d’accords bilatéraux touchant divers domaines. 

Parmi ces accords, celui conclu entre le ministre sud-africain de l’Agriculture, de la Réforme agraire et du Développement rural, Thoko Didiza, et le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a ouvert la voie à l’exportation d’avocats sud-africains vers le marché chinois. 

Cette avancée revêt une grande importance pour les agriculteurs d’Afrique du Sud, leur offrant l’accès à un vaste marché, propice à la création d’emplois et à la dynamisation de la croissance économique. Cela offre également à la nation une opportunité de mettre en avant une croissance impulsée par les exportations en Afrique subsaharienne. 

Un accord opportun 

Vous vous demandez peut-être si cela mérite toute cette attention. Et la réponse est oui. Dans un pays confronté à une pauvreté chronique, un chômage élevé et d’énormes inégalités, cet accord tombe à pic. Il promet davantage d’emplois et une diminution de la pauvreté. Les agriculteurs locaux ont toutes les raisons de se réjouir car cet accord ouvre de nouvelles opportunités et réduit les barrières liées au commerce international. 

Plus encore, cet accord met en lumière l’intensification des relations économiques et politiques entre l’Afrique du Sud et la Chine. La sixième visite de M. Xi en Afrique du Sud en est une preuve flagrante. Le symbolisme de cette visite et des accords bilatéraux conclus ne saurait être négligé, sauf par ceux qui remettent en question l’ascension du groupe BRICS et la solidarité croissante entre les peuples chinois et sud-africain. 

M. Xi avait l’embarras du choix quant aux nations partenaires pour établir des relations commerciales. Pourtant, c’est l’Afrique du Sud qu’il a privilégiée. M. Ramaphosa, de son côté, aurait pu céder aux pressions occidentales et diminuer les liens économiques entre son pays et la Chine. Il a choisi de ne pas le faire. 

Cet accord joue un rôle crucial pour équilibrer les échanges commerciaux entre les deux pays. L’Afrique du Sud exporte principalement des minéraux comme le minerai de fer, le platine, le manganèse et le charbon vers la Chine, tandis qu’elle importe de la Chine des machines, des équipements électroniques et des produits manufacturés en retour. 

La Chine a investi considérablement en Afrique du Sud, notamment dans les infrastructures, les mines et la fabrication. Les entreprises chinoises ont soutenu divers projets d’infrastructures tels que les ports, les chemins de fer et l’énergie, ce qui montre un intérêt mutuel pour diversifier les relations commerciales au-delà des matières premières. Les Sud-Africains ont également renforcé leurs liens personnels avec les Chinois, favorisant les échanges sociaux et les interactions entre les habitants locaux et les citoyens chinois. 

Un intérêt grandissant 

Si vous visitez des entreprises chinoises en Afrique du Sud, surtout dans le secteur du commerce de détail, vous remarquerez une coexistence entre employés locaux et ressortissants chinois. De nos jours, de plus en plus de Sud-Africains expriment l’envie d’apprendre le mandarin, le voyant comme un choix stratégique en vue de la montée en puissance économique de la Chine et d’une orientation vers l’Est. 

En tant qu’homme d’affaires, je suis en contact avec de nombreux entrepreneurs sud-africains. Récemment, on m’a demandé des conseils sur la Foire commerciale Chine-Afrique du Sud à Johannesburg, du 20 au 22 septembre, en raison de mes liens avec la Chine. Beaucoup cherchent à savoir comment participer à cet événement et renforcer leurs relations avec les entreprises chinoises. 

Loin d’être anodin, l’accord sur l’exportation d’avocats met en évidence l’importance des relations économiques et politiques entre les deux nations, touchant des personnes de tous horizons. En particulier, le secteur agricole, et les producteurs d’avocats spécifiquement, connaîtront une transformation profonde. Pour le Sud-Africain moyen, tout comme pour le Chinois moyen, cet accord pourrait être un levier pour surmonter la pauvreté.

L’auteur est rédacteur en chef d’African Times News, Afrique du Sud.