2023-10-11 |
Une décennie d'accomplissements |
VOL. 15 OCTOBRE 2023 par Kirtan Bhana · 2023-10-11 |
Mots-clés: Agenda 2063 ; UA ; ZLECAf |
L’Afrique témoigne de progrès remarquables lors de la première décennie de mise en œuvre de l’Agenda 2063.
Participants à la 36e session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 18 février. (GOUVERNEMENT DE L’AFRIQUE DU SUD)
La progression remarquable qu’a connue l’Union africaine dans l’application de l’Agenda 2063, entre 2014 et 2023, est à souligner. Ces dix années ont vu l’émergence de réussites notables, établissant ainsi les fondements du développement, de la collaboration et des alliances stratégiques sur le continent africain. Parmi ces succès, la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) se distingue. Annoncée dans le cadre de l’Agenda 2063, cette initiative avant-gardiste vise principalement à instaurer un marché commun pour les biens et services entre les nations africaines.
Il convient de mentionner que le 7 octobre 2022, le Secrétariat de la ZLECAf a lancé l’Initiative de commerce guidée (GTI) à Accra, au Ghana. Cette démarche représente une avancée considérable, favorisant un échange commercial concret et pertinent au sein de la ZLECAf. Avec la participation active de huit pays, dont le Cameroun, l’Égypte, le Ghana, le Kenya, Maurice, le Rwanda, la Tanzanie et la Tunisie, l’initiative illustre la vision inclusive et la perspicacité de ce projet. Par l’intermédiaire de la GTI, ces nations pionnières explorent et perfectionnent les dimensions opérationnelles, institutionnelles, juridiques et commerciales de la ZLECAf. Cette démarche pragmatique reflète un engagement ferme en faveur de la réussite de l’accord commercial, traçant ainsi la voie pour les autres membres.
Convergence avec la Chine
De plus, l’emphase posée par l’Agenda 2063 sur la consolidation des liens entre l’Afrique et la Chine a été fructueuse, notamment grâce au Forum sur la Coopération sino-
africaine. Des événements marquants tels que le Sommet de Johannesburg en 2015, celui de Beijing en 2018, ainsi que la Conférence ministérielle en 2021, ont engendré des initiatives en parfaite harmonie avec les ambitions de l’Agenda 2063. Les multiples initiatives et accords découlant du forum traduisent une entente approfondie entre l’Afrique et la Chine dans de nombreux domaines, incluant le développement d’infrastructures, l’investissement, ou encore le transfert technologique. Cette dynamique de coopération met en exergue une adéquation remarquable entre les buts de l’Agenda 2063 et l’orientation des relations sino-africaines.
L’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » (ICR) coïncide avec les aspirations de développement de l’Afrique. La GTI a le potentiel d’amplifier les projets de connectivité au sein de l’ICR en Afrique, favorisant ainsi un approfondissement des liens commerciaux et d’investissement. La valorisation du commerce et de la connectivité intra-africains via la GTI concorde avec la vision du groupe BRICS axée sur la coopération Sud-Sud et les initiatives communes pour consolider la gouvernance économique à l’échelle mondiale.
Vers un futur prometteur
La décennie à venir de l’Agenda 2063 s’annonce riche en événements déterminants.
En premier lieu, le rôle de la GTI en matière de facilitation du commerce et de connectivité devrait engendrer une hausse significative des échanges inter-États africains. En retour, cette dynamique pourrait catalyser une croissance économique, générer des emplois et atténuer la pauvreté, s’alignant ainsi sur les aspirations de l’Agenda 2063.
En second lieu, avec l’essor du commerce intra-africain, une demande diversifiée en produits et services pourrait émerger sur le continent. Cette tendance pourrait inciter à une industrialisation accrue et à une diversification des économies africaines, atténuant leur dépendance aux seules exportations de matières premières.
En troisième lieu, la GTI pourrait être envisagée comme une plateforme propice à une intégration régionale amplifiée. En effaçant les barrières commerciales et en renforçant les infrastructures, une collaboration plus intense pourrait voir le jour entre les nations africaines, notamment autour de projets d’infrastructures et d’investissements conjoints.
Enfin, la réussite de la GTI et de la ZLECAf pourrait rehausser la stature de l’Afrique sur l’échiquier mondial, en faisant d’elle une destination privilégiée pour les investissements. Cela pourrait se traduire par une augmentation des investissements directs étrangers, ainsi que par des alliances stratégiques avec de grandes puissances, comme la Chine.
L’auteur est directeur de l’Association diplomatique d’Afrique du Sud.
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