Abubakar Harith interroge sur la diplomatie et les liens internationaux de la Chine lors d’une conférence de presse en marge de la deuxième session de la XIVe Assemblée populaire nationale à Beijing, capitale de la Chine, le 7 mars. (COURTOISIE) 

Arrivé en Chine le 1er mars, j’étais là pour couvrir la deuxième session de la XIVe Assemblée populaire nationale, ainsi que celle du XIVe Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois, événements collectivement désignés sous le nom de Deux sessions, débutant le 4 mars. Parmi les moments forts, la conférence de presse du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a captivé journalistes chinois et internationaux, moi y compris. En tant que représentant africain, j’avais préparé une question à lui poser.

Le 7 mars, je me suis rendu au centre de presse, enthousiasmé par l’opportunité qui m’était offerte de participer à cet échange. Ma question portait sur un sujet d’actualité brûlant : « Avec des visites régulières de hauts responsables chinois dans divers pays africains, y compris celle du ministre des Affaires étrangères en janvier, la Chine perpétue une tradition de plusieurs décennies où le ministre initie son premier voyage officiel de l’année par une tournée africaine. Quelles initiatives la Chine envisage-t-elle pour renforcer davantage sa coopération avec les nations africaines ? Sachant que des personnalités de haut rang des États-Unis et d’autres pays occidentaux ont également intensifié leurs visites en Afrique récemment, quelle est la perspective chinoise sur cette concurrence occidentale et comment affecte-t-elle les relations sino-africaines ? »

Dans sa réponse, M. Wang a souligné que cette tradition, vieille de 34 ans, témoigne de l’engagement de la Chine à renforcer la coopération et à établir des fondations diplomatiques solides avec les pays africains, une démarche que la Chine entend poursuivre sans relâche. Face aux visites accrues de hauts dignitaires américains et occidentaux en Afrique, M. Wang a interprété ces mouvements comme le reflet d’une diplomatie mature, affirmant que la Chine ne perçoit pas ces actions comme une menace ou une concurrence.

Cette perspective révèle que l’intérêt de la Chine ne réside pas dans la confrontation, mais dans l’aspiration à une coopération sincère et mutuellement avantageuse dans divers domaines. Elle témoigne de la volonté chinoise de laisser aux nations la liberté de choisir leurs partenaires et alliances.

La Chine reste persuadée que la clé d’un développement harmonieux repose sur une coopération fondée sur l’égalité entre les nations, le respect du droit international, une gouvernance juste et le bénéfice réciproque, plutôt que sur l’exercice de la puissance pour contraindre les pays à suivre un chemin particulier.

En tant que journaliste tanzanien ayant eu l’opportunité de visiter la Chine à deux reprises en 2023 et 2024, mes voyages à travers plusieurs provinces m’ont profondément marqué. Mon expérience m’a convaincu que la Chine est une destination sûre, caractérisée par l’accueil chaleureux et la coopération de ses habitants. La Chine porte un profond respect à la diversité culturelle et religieuse, offrant à chacun la liberté de ses convictions. L’hospitalité des Chinois envers les étrangers et leur enthousiasme à partager leur culture témoignent de leur ouverture d’esprit.

La culture chinoise, riche de son histoire, de la préservation de ses traditions et de la promotion de ses valeurs, gagne en popularité à l’échelle mondiale. De la cuisine à la mode, en passant par les valeurs familiales, la Chine a su captiver l’intérêt international.

L’engagement de la Chine en faveur de la coopération internationale a catalysé sa croissance économique, illustrée par des événements tels que l’Exposition internationale des importations de Chine, devenue une vitrine majeure du commerce mondial. Le pays s’est imposé comme un exemple de lutte contre la pauvreté, stimulant en même temps les avancées technologiques, l’agriculture moderne et les échanges commerciaux à l’échelle internationale, sans distinction de la taille ou de la puissance des nations partenaires.

Je suis convaincu que l’avenir positionnera la Chine et l’Afrique comme des acteurs clés sur la scène mondiale, en termes de progrès technologique, de croissance économique et d’intensification de la coopération commerciale. Les relations sino-africaines, je crois, ne feront que se renforcer et s’améliorer.

ABUBAKAR HARITH, journaliste de la Zanzibar Broadcasting Corporation en Tanzanie