Le véhicule de lancement commercial CERES-1, emportant quatre satellites, décolle des eaux entourant Haiyang, une ville côtière de la province du Shandong, à l’est de la Chine, le 5 septembre 2023. (CNSPHOTO) 

En 2023, malgré des défis notables tels que les répercussions continues de la crise sanitaire et une conjoncture internationale tendue, l’économie chinoise a affiché une remarquable résilience. Le PIB a enregistré une croissance de 5,2 %, s’élevant à 126 000 milliards de yuans (17 430 milliards de dollars). En dépit d’un taux de chômage urbain moyen fixé à 5,2 %, le marché de l’emploi a été dynamique avec la création de 12,44 millions de nouveaux postes en milieu urbain. L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation a été modeste, ne s’élevant qu’à 0,2 %. Par ailleurs, la Chine a consolidé sa position de leader sur le marché global des véhicules électriques, en accaparant plus de 60 % de la production et des ventes à l’échelle mondiale. La production agricole a également atteint un niveau record avec 695,4 millions de tonnes de céréales produites. Sur le front de l’énergie, la capacité de production issue de sources renouvelables a dépassé celle des énergies thermiques, représentant ainsi plus de la moitié de l’augmentation annuelle des capacités installées à l’échelle planétaire. Le revenu disponible par habitant a vu une augmentation significative de 6,1 %. Le Rapport d’activité du gouvernement, publié lors des Deux sessions de 2024, souligne que, face à l’épidémie de COVID-19 qui perdure, à l’instabilité internationale et aux conditions climatiques extrêmes, l’économie chinoise n’a pas seulement fait preuve de robustesse mais aussi d’un dynamisme et d’une capacité à entrevoir des perspectives prometteuses pour l’avenir.

Une détermination face aux défis 

Malgré un contexte international difficile marqué par une croissance mondiale atone en 2023, l’économie chinoise a dû naviguer dans des eaux tumultueuses. La croissance du commerce extérieur a été freinée par une demande mondiale en baisse et une série de hausses agressives des taux d’intérêt initiées par la Réserve fédérale américaine. Les tensions géopolitiques croissantes ont conduit à fragmenter davantage l’économie mondiale, tandis que la stratégie des États-Unis axée sur une politique isolationniste, résumée par l’approche « De petites cours avec de hauts murs », a encouragé un désengagement des chaînes d’approvisionnement liées à la Chine. Au niveau national, la reprise de la consommation s’est avérée plus lente que prévu, le secteur immobilier a connu un ajustement significatif, et les risques liés à l’endettement local et à la stabilité des petites et moyennes institutions financières se sont intensifiés.

Face à cette conjoncture, certains médias et institutions occidentaux ont propagé des narratives sur une prétendue stagnation de l’économie chinoise et une détérioration de son climat d’affaires, alignées sur des politiques occidentales visant à limiter les risques, à répondre à la coercition économique ou à renforcer la sécurité économique collective. L’objectif sous-jacent serait de dissuader les investissements étrangers en Chine, d’éroder la confiance internationale envers son économie, et de freiner son élan de développement.

Néanmoins, le Rapport d’activité du gouvernement chinois met en lumière une avancée économique significative malgré ces obstacles, internes comme externes. Le gouvernement a réussi à atteindre ses objectifs de développement économique et social primordiaux grâce à une macro-régulation efficace, la promotion d’une montée en gamme industrielle axée sur l’innovation, un approfondissement des réformes, une ouverture élargie, une accélération de la transition vers un développement durable, la protection sociale des citoyens et une amélioration de la gouvernance. En contribuant pour un tiers à la croissance économique mondiale, la Chine a réaffirmé sa position de deuxième économie mondiale et de moteur principal de cette croissance.

Il est crucial d’examiner non seulement les indicateurs économiques mais aussi les fondamentaux économiques et les profondes transformations des concepts de développement en Chine. Les théories prédisant le déclin de l’économie chinoise se fondent souvent sur des comparaisons simplistes ou une sélection biaisée de données, négligeant les fluctuations à court terme. Ces analyses ignorent que, contrairement au modèle occidental, la Chine a forgé sa propre voie de développement sur les quatre dernières décennies, devenant une économie majeure avec la plus grande classe moyenne et le système industriel le plus complet au monde.

La stratégie économique de la Chine, axée sur une régulation macroéconomique et un développement de qualité, contraste avec les politiques monétaires et fiscales stimulantes adoptées par les États-Unis et l’Europe. La Chine privilégie une vision à long terme visant à renforcer les fondamentaux économiques, le bien-être de sa population et la stabilité économique mondiale, face aux risques d’inflation et de crises économiques et sociales potentielles pour les pays en développement.

Enfin, l’interprétation erronée de la santé économique chinoise est souvent le fruit d’une perspective idéologique, exacerbée par la rivalité sino-américaine. La mise à jour des lois et réglementations chinoises est injustement critiquée, tandis que ses orientations en matière de développement industriel sont faussement perçues comme une répression des entreprises privées. Ainsi, remettre en question les perspectives de croissance économique de la Chine est devenu une forme de conformité politique, occultant ses réussites et son potentiel de développement futur.

Un ouvrier examine des cellules de batterie dans une usine à Changchun, province du Jilin, le 14 mars. (CNSPHOTO) 

Une productivité de qualité 
pour un développement de qualité 

Face à l’agitation mondiale, la Chine établit pour 2024 des objectifs ambitieux : viser une croissance de 5 %, générer plus de 12 millions de nouveaux emplois en milieu urbain et limiter le déficit budgétaire à 3 %. Le Rapport d’activité souligne une innovation dans les instruments économiques, avec par exemple l’introduction d’emprunts d’État spéciaux à très long terme. Le gouvernement entend répondre aux attentes du marché en consolidant la cohérence de sa politique macroéconomique et en offrant un cadre politique transparent et stable.

Le rapport identifie également dix missions clés pour 2024, s’attaquant résolument aux défis économiques et sociaux du pays. Il met l’accent sur l’importance des « forces productives de qualité nouvelle », fondées sur l’innovation scientifique et technologique, une initiative reflétant l’engagement de la Chine face à la révolution technologique et industrielle mondiale.

Dans ce contexte, la révolution de l’intelligence artificielle, illustrée par des innovations telles que ChatGPT, et l’élan mondial vers la neutralité carbone redéfinissent le modèle industriel global et la gouvernance internationale. Les nations prêtes à exploiter les potentialités des secteurs émergents se positionnent pour un avenir prometteur.

Pour 2024, le gouvernement chinois se concentre sur l’accélération du développement de ces forces productives de qualité nouvelle pour moderniser son système industriel, tout en renforçant le socle d’un développement de qualité grâce à une stratégie nationale axée sur les sciences et l’éducation, soulignant ainsi l’importance cruciale accordée à l’innovation technologique et industrielle.

L’émergence d’industries novatrices modifie fondamentalement la trajectoire de la croissance économique de la Chine, la dirigeant vers un développement intelligent, respectueux de l’environnement et efficace. Les véhicules électriques, les batteries lithium-ion et les technologies photovoltaïques se révèlent être de nouveaux vecteurs de croissance et des piliers pour les exportations chinoises.

La production de semi-conducteurs en Chine progresse rapidement, et le pays domine le classement mondial en matière de dépôts de brevets liés à l’intelligence artificielle. De plus, des secteurs comme l’énergie hydrogène, la biopharmaceutique, l’aérospatiale commerciale et l’économie des basses altitudes sont sur le point d’engendrer de nombreuses entreprises compétitives.

En dépit des défis posés par les politiques américaines et européennes à l’égard des secteurs scientifique, technologique et des industries émergentes chinoises, le pays a prouvé sa force scientifique et industrielle. D’après l’Information Technology and Innovation Foundation (ITIF) des États-Unis, les investissements et les efforts de la Chine dans les technologies avancées portent leurs fruits, positionnant le pays à l’avant-garde de la plupart des industries stratégiques et consolidant son argumentation en faveur de la solidité de son économie.

Des visiteurs observent une danse de robot dans un musée à Zaozhuang, province du Shandong, le 16 février. (CNSPHOTO) 

La Chine fidèle à elle-même 

La politique de porte ouverte de la Chine, loin de se refermer, ne fera que s’élargir davantage. Le développement économique spectaculaire de la Chine est le résultat non seulement des efforts inlassables de son peuple mais également de l’intégration réussie des idées, des capitaux et des technologies internationaux.

Durant les quatre dernières décennies, le partenariat entre la Chine et les investisseurs étrangers a engendré des bénéfices mutuels significatifs. La Chine s’est imposée comme une destination de choix pour l’investissement étranger, tirant parti de cette dynamique pour devenir l’usine du monde, tandis que les investisseurs étrangers ont récolté des profits substantiels grâce à la croissance chinoise.

Cependant, invoquant la « résilience de la chaîne d’approvisionnement » et la « sécurité nationale », certains pays occidentaux ont cherché à réorienter les chaînes d’approvisionnement globales, ce qui, combiné à l’évolution du paysage industriel chinois, a poussé certains investisseurs étrangers à reconsidérer leur présence en Chine. En 2023, bien que l’utilisation effective des capitaux étrangers en Chine ait connu une baisse, elle demeure historiquement élevée.

En réponse, la Chine a adopté une approche proactive pour stimuler les investissements étrangers, lançant en août 2023 un programme en 24 points répartis sur six domaines pour améliorer l’environnement d’investissement. Lors du 3e Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale en octobre 2023, le Président Xi Jinping a annoncé la suppression des restrictions sur les investissements étrangers dans le secteur manufacturier, promouvant une libéralisation accrue du commerce des services transfrontaliers et des investissements.

Le gouvernement a proposé de continuer à réduire la liste négative des investissements étrangers, d’élargir le catalogue des industries encourageant les investissements étrangers, et de renforcer le soutien à ces derniers. Les préoccupations concernant le flux transfrontalier de données, importantes pour les investisseurs, ont également été abordées.

Le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a souligné l’interdépendance entre le développement de la Chine et celui du monde, affirmant que parier contre la Chine serait contre-productif et manque de clairvoyance sur les opportunités disponibles. Dans un monde marqué par l’incertitude, la Chine offre un environnement stable, un marché de plus de 1,4 milliard de consommateurs, un dividende démographique impressionnant, un réservoir de talents de haute qualité, et une ouverture institutionnalisée et de grande qualité. Ces atouts font de la Chine une destination privilégiée pour les investisseurs étrangers à la recherche de sécurité et de rentabilité.

Le rendement des investissements directs étrangers en Chine a atteint environ 9 % ces dernières années, l’un des plus élevés à l’échelle mondiale. Avec un engagement envers un développement de qualité et l’essor des forces productives de qualité nouvelle, l’économie chinoise promet de futures opportunités de croissance et de rendements pour les investisseurs internationaux.

Lors de l’ouverture de la 1ère Exposition internationale des importations de Chine en 2018, le Président Xi a utilisé une métaphore puissante : « L’économie chinoise n’est pas un étang, mais un océan. L’océan a peut-être ses jours calmes, mais il faut s’attendre à des vents violents et à des tempêtes. Sans eux, l’océan ne serait pas ce qu’il est. Les vents violents et les tempêtes peuvent perturber un étang, mais jamais un océan. Après avoir connu de nombreux vents et tempêtes, l’océan sera toujours là ! C’est la même chose pour la Chine. Après avoir traversé 5 000 ans d’épreuves et de tribulations, la Chine est toujours là ! À l’avenir, la Chine sera toujours là pour rester ! »

XU GANG, directeur adjoint du Centre d’études sur l’économie mondiale des Instituts chinois des relations internationales contemporaines