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  2024-06-20
 

Graines de savoir

VOL. 16 / JUIN 2024 par LI YIN  ·   2024-06-20
Mots-clés: spécialiste chinoise ; Éthiopie

Tian Qiaozhen pose avec ses étudiants du Holeta Polytechnic College. (COURTOISIE)

L’agriculture constitue un pilier central de la 
coopération entre la Chine et l’Éthiopie, illustré par de nombreux projets d’aide bilatéraux. Le projet sino-éthiopien d’enseignement et de formation techniques professionnels et agricoles (ATVET), lancé en 2001, se distingue particulièrement. Ce programme a vu la participation de 524 experts chinois répartis en 23 groupes, qui ont contribué à la formation de près de 100 000 étudiants éthiopiens, leur transmettant des techniques et connaissances avancées en agriculture.

Tian Qiaozhen, professeure à l’Université Shanxi Datong, basée à Datong dans la province du Shanxi, au nord de la Chine, a rejoint le Département de technologie de production animale du Holeta Polytechnic College en novembre 2023. Fondé en 1975 et situé dans l’État régional d’Oromia à environ 30 km de la capitale Addis-Abeba, il est le plus ancien établissement public de la région. Collaborant étroitement avec des collègues locaux et un autre instructeur chinois senior, Mme Tian bénéficie d’un soutien considérable, tant sur le plan professionnel que personnel.

En tant qu’experte en sciences vétérinaires, Mme Tian supervise les cours pratiques qui complètent l’enseignement théorique dispensé par les professeurs éthiopiens. Ces sessions pratiques sont essentielles, valorisant l’expérience extensive de Mme Tian dans l’accompagnement des éleveurs. Pendant son séjour à Holeta, elle a mené des formations pratiques sur des sujets adaptés aux besoins locaux, tels que la volaille, l’aquaculture et la sériciculture.

Pour chaque cours, Mme Tian prépare des supports pédagogiques détaillés, incluant des diapositives enrichies de graphiques et de textes explicatifs, suivies de démonstrations et de conseils personnalisés. Face à une pénurie de matériel pédagogique adapté aux techniques pratiques, elle a pris l’initiative de compiler et d’imprimer des documents pour chaque module, les transformant en ressources précieuses pour l’apprentissage et la référence future. Ces supports sont particulièrement appréciés des étudiants, qui trouvent ces ressources extrêmement utiles pour surmonter les limitations en matière de matériel pédagogique et pour couvrir de manière exhaustive les différents aspects de l’élevage.

Tian Qiaozhen guide des étudiants éthiopiens dans l’observation des embryons de poulet. (COURTOISIE)

Surmonter les défis

Parmi les nombreux modules enseignés à Holeta, le cours sur l’élevage de volailles a capté le plus d’énergie de Mme Tian et a reçu un accueil très favorable de la part des étudiants et des enseignants. En Éthiopie, l’industrie avicole est relativement développée, mais centralisée autour d’un unique centre d’incubation près d’Addis-Abeba, ce qui contraint les agriculteurs à parcourir de longs trajets pour l’achat de poussins. À Holeta, avec six couveuses de petite et moyenne taille offertes par la Chine et l’Italie et jusque-là inutilisées, Mme Tian a saisi l’opportunité pour lancer un projet de démonstration d’incubation.

Ce projet ambitieux s’est toutefois heurté à de nombreux défis techniques, notamment la remise en marche d’équipements laissés à l’abandon. Les coupures de courant fréquentes en Éthiopie compliquaient la gestion des couveuses, qui nécessitent une température constante pendant les 21 jours d’incubation. Face à l’absence de dispositifs d’alerte pour les coupures nocturnes, Mme Tian a envisagé d’employer une surveillance humaine, bien que cette solution ne garantisse pas une vigilance constante.

« Les choses qui sont prises pour acquises dans notre pays peuvent devenir des défis majeurs ici », a confié Mme Tian à CHINAFRIQUE. Refusant d’admettre l’échec, elle a décidé de ramener les couveuses chez elle, installant des alarmes pour vérifier régulièrement les machines durant la nuit. Cette détermination a porté ses fruits avec un taux de réussite de 40 % à l’éclosion, gagnant l’admiration de ses collègues et des étudiants, et jetant les bases solides pour le reste du cours.

Les poussins issus de cette expérience sont devenus de précieux outils pédagogiques. Mme Tian a utilisé ces jeunes volailles pour démontrer les techniques de vaccination et d’autres pratiques essentielles à l’élevage. Elle a également partagé ses connaissances avec les collègues et les techniciens locaux, renforçant ainsi la collaboration et l’échange de compétences.

Encouragée par ce succès, l’école prévoit d’élargir ses activités d’incubation sous la direction active de Mme Tian. Pour surmonter les obstacles rencontrés lors de la première tentative, elle a importé de Chine du matériel adapté, incluant des alarmes de coupure de courant, des thermomètres, des hygromètres, des mire-œufs et des lampes d’urgence. Grâce à son encadrement rigoureux, les étudiants ont acquis une maîtrise approfondie des techniques d’incubation, de la gestion des procédures de couvaison, de l’alimentation, et de la prévention des maladies parmi les poussins.

« En plus des équipements et autres aides matérielles fournis par l’Occident, la Chine offre un support technique crucial, essentiel pour gagner le cœur et l’esprit des Éthiopiens », a fait part Mme Tian.

Amitié solide

Des générations d’instructeurs chinois, engagés dans le projet ATVET, ont cultivé une profonde estime au sein de la communauté éthiopienne. Mme Tian évoque l’accueil chaleureux qui lui a été réservé dès son arrivée en Éthiopie, témoignant de l’hospitalité légendaire de ses habitants. Elle a été souvent saluée par des « ni hao », signifiant « bonjour » en chinois. « Lorsque je fais des achats et rencontre un vendeur qui ne parle pas anglais, il y a toujours des Éthiopiens à proximité prêts à traduire et à faciliter la communication », a-t-elle affirmé. Cette bienveillance des étudiants et des collègues enrichit son expérience, la rendant particulièrement gratifiante lorsqu’elle est affectueusement surnommée « la toute-puissante enseignante chinoise ».

Mme Tian apprécie également les échanges de connaissances professionnelles avec ses collègues éthiopiens. Elle adapte et organise des sessions de formation selon leurs besoins spécifiques, ce qui renforce leur relation professionnelle et personnelle par une communication continue, même en dehors des heures de travail. « Mme Tian est véritablement dévouée à son travail et y met beaucoup de passion. Elle excelle dans la formation pratique », a exprimé Woudiye Hateu, un enseignant local.

Pour l’année académique débutant fin 2023, Mme Tian fait partie des 18 experts chinois envoyés en Éthiopie, répartis dans cinq écoles professionnelles différentes. L’équipe est un mélange de jeunes talents et d’enseignants expérimentés ayant consacré des décennies à cette mission éducative. Ensemble, ils transmettent leur savoir-faire en agronomie aux agriculteurs éthiopiens, semant ainsi les graines d’une amitié durable entre la Chine et l’Éthiopie sur le sol de l’Afrique de l’Est. 

 

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