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  2024-08-01
 

Naître en sécurité

VOL.16 / AOÛT 2024 par GITONGA NJERU  ·   2024-08-01
Mots-clés: intelligence artificielle ; Kenya

Un membre du personnel fait une démonstration de soins aux nourrissons à l’Hôpital national Kenyatta, à Nairobi, au Kenya, le 6 juillet 2022. (HÔPITAL NATIONAL KENYATTA)

Joy Mueni, âgée de 29 ans, est mère de deux fillettes nées à l’Hôpital national Kenyatta au Kenya, le plus grand centre hospitalier universitaire d’Afrique de l’Est. Résidente de Nairobi, capitale du pays, Mme Mueni a vécu les défis des soins maternels et infantiles dans un pays où les taux de mortalité infantile restent élevés, exacerbés par un accès restreint à des soins de qualité, des infrastructures médicales déficientes et une pénurie de professionnels de santé qualifiés. Chaque grossesse était pour elle une période d’excitation mêlée d’anxiété, partagée entre l’espoir et la crainte.

Récemment toutefois, ses inquiétudes ont été atténuées grâce à une initiative novatrice à l’Hôpital national Kenyatta. En collaboration avec des médecins chinois, l’établissement a intégré une technologie d’intelligence artificielle (IA) pour réduire la mortalité infantile. Ce système de pointe assiste les soignants dans le diagnostic et le traitement des pathologies menaçant les nourrissons.

L’IA a révolutionné la pratique médicale à l’Hôpital national Kenyatta en facilitant une analyse rapide et précise de grandes quantités de données médicales, ce qui permet d’identifier des schémas et anomalies qui pourraient échapper à l’observation humaine. Utilisée pour surveiller les signes vitaux des nouveau-nés, prédire les complications de santé imminentes et offrir un soutien en temps réel aux équipes médicales, cette technologie représente un véritable progrès.

Lors de sa dernière visite, Mme Mueni a été impressionnée par la synergie entre le personnel médical et l’IA : « La machine alertait les soignants dès le moindre signe de problème chez un bébé. Cela m’a rassurée sur le fait que mes enfants étaient en de bonnes mains. »

Santé innovante

Li Mei, éminente pédiatre chinoise et spécialiste de l’IA, est une figure centrale de cette initiative. Son expertise a été cruciale pour l’intégration des technologies d’IA à l’Hôpital national Kenyatta. « L’IA permet d’analyser des données issues de divers équipements, comme les moniteurs cardiaques et les capteurs respiratoires. Cela facilite la prévision de complications avant qu’elles ne deviennent critiques, nous permettant d’agir plus tôt », explique-t-elle.

Patrick Amoth, directeur général par intérim des services médicaux au ministère kényan de la Santé, souligne que l’adoption de l’IA à l’hôpital fait partie d’une collaboration plus large entre le Kenya et la Chine visant à améliorer les soins de santé. Cette collaboration s’est étendue à d’autres maternités et inclut la formation du personnel local à l’utilisation efficace de cette technologie, ainsi qu’à l’adaptation des systèmes aux besoins spécifiques des patients kényans.

Depuis l’introduction de l’IA, l’hôpital a noté une amélioration notable de la santé infantile, avec une réduction des taux de mortalité. De nombreux parents, comme Mme Mueni, ressentent un sentiment renouvelé d’espoir et de sécurité. Elle partage son expérience : « Je suis reconnaissante pour les efforts faits pour améliorer les soins de santé dans notre pays. Savoir que nos enfants ont de meilleures chances de grandir en bonne santé et forts signifie énormément pour nous. » Elle approfondit sa réflexion en observant ses filles jouer, consciente de l’impact considérable de ces avancées technologiques sur sa vie ainsi que sur celle de nombreuses autres familles.

Le Kenya progresse dans sa lutte contre la mortalité infantile, notamment grâce à l’intégration continue de l’IA et d’autres technologies avancées, ouvrant une voie prometteuse pour l’avenir. Cette collaboration entre les professionnels de santé kényans et chinois illustre l’impact positif de la coopération internationale dans la résolution des défis sanitaires mondiaux. Actuellement, les principaux hôpitaux du pays déploient l’IA pour réduire les taux élevés de mortalité néonatale.

Mme Li souligne l’importance de cette technologie : « L’IA est cruciale pour prévenir les décès néonatals au Kenya, notamment grâce à son aptitude à traiter de vastes quantités de données médicales et génétiques. »

« Grâce à l’IA, nous pouvons améliorer le diagnostic et l’intervention précoces pour des maladies génétiques telles que la mucoviscidose, la drépanocytose et l’hémophilie, où le sang ne coagule pas normalement, causant des hémorragies même pour des blessures mineures. Le diagnostic précoce via l’IA a amélioré les traitements pour ces maladies courantes chez les enfants », ajoute Mme Li.

L’IA a également joué un rôle clé dans la réduction de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, en améliorant les traitements médicamenteux pour les mères séropositives.

M. Amoth mentionne les efforts bilatéraux : « Au fil des ans, le Kenya et la Chine ont signé plusieurs accords bilatéraux. Nous avons collaboré sur les essais de vaccins contre la COVID-19 et d’autres initiatives. Emprunter des innovations d’autres nations et partager nos propres avancées est bénéfique pour notre système de santé. »

L’utilisation de l’IA dans le secteur médical a fortement augmenté ces dernières années. (CNSPHOTO)

Avancées kényanes

Selon les données de la World Population Review, le taux de mortalité infantile au Kenya était de 31,76 décès pour 1 000 naissances en 2022. L’année suivante, ce chiffre a légèrement diminué pour atteindre 30,63 décès pour 1 000 naissances, tandis que la moyenne mondiale en 2022 était de 17,3 selon l’Organisation mondiale de la santé.

À l’Hôpital universitaire Aga Khan de Nairobi, l’IA est utilisée pour analyser les antécédents médicaux et la génétique des enfants, aidant ainsi les médecins à élaborer des plans de traitement personnalisés. « Des outils d’IA, développés conjointement par des médecins chinois et kényans, sont utilisés pour surveiller et diagnostiquer des maladies néonatales », explique M. Amoth. Ces outils contribuent à la lutte contre des affections telles que le syndrome de détresse respiratoire, l’asphyxie périnatale, l’apnée de la prématurité et la jaunisse. De plus, de nombreux cas provenant d’autres pays d’Afrique de l’Est et centrale sont également dirigés vers les hôpitaux kényans pour bénéficier de ces traitements avancés.

Les innovations kényanes en IA, renforcées par des partenariats chinois, positionnent le Kenya comme un leader en innovation médicale. Cette collaboration a encouragé les médecins chinois à ouvrir des cliniques abordables au Kenya, utilisant les technologies d’IA les plus récentes. « Nous espérons atteindre zéro décès pour 1 000 naissances vivantes. Est-ce possible ? Oui, c’est envisageable », affirme Guo Chongli, médecin à la Hope Clinic de Nairobi.

Bien que le Kenya soit un pays en développement, il se démarque en tant que leader mondial dans le secteur de l’IA. Lors du Forum sous-régional d’Afrique de l’Est sur l’IA à Nairobi, Gabriela Ramos, directrice générale adjointe de l’UNESCO pour les sciences sociales et humaines, a souligné l’excellente performance du Kenya, classé 24e mondial en termes de technologies de l’information et de la communication. « Le Kenya est un modèle pour la région en termes de préparation à l’IA », souligne-t-elle. « Nous sommes impatients d’élargir ces évaluations à 21 autres pays africains, pour favoriser une approche continentale de l’IA. » 

Reportage du Kenya 

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