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  2025-04-03
 

L'intelligence en partage

VOL. 17 / AVRIL 2025  ·   2025-04-03
Mots-clés: intelligence artificielle ; Afrique du Sud ; Chine

Des visiteurs découvrent les pavillons chinois lors de l’exposition AfricaCom du Africa Tech Festival 2024, au Cap, en Afrique du Sud, le 11 novembre 2024. (XINHUA)

L’intelligence artificielle (IA) a été l’un des sujets phares lors des sessions annuelles de l’Assemblée populaire nationale et du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois, également appelées les Deux sessions. Le chatbot chinois DeepSeek, récemment lancé, a rapidement attiré l’attention et suscité un fort engouement mondial grâce à ses nombreuses fonctionnalités.

Daan du Toit, directeur général adjoint à la coopération internationale au sein du ministère sud-africain des Sciences et de l’Innovation, estime que la Chine est déjà un leader mondial en matière d’IA. Selon lui, les discussions des Deux sessions vont encore accélérer ce développement et stimuler la coopération internationale.

CHINAFRIQUE a rencontré M. du Toit pour recueillir son point de vue sur le développement de l’IA et la coopération sino-sud-africaine dans ce domaine. Voici une version éditée de cet échange :

CHINAFRIQUE : L’Afrique du Sud fait partie des pays africains les plus avancés en matière d’entreprises spécialisées et de développement de l’IA. Quels sont les derniers progrès notables dans ce domaine ?

Daan du Toit : Nous avons consenti des investissements importants pour développer les compétences numériques et les infrastructures associées de l’Afrique du Sud, avec un accent particulier sur l’IA.

Par exemple, nous avons mis en place un réseau national de recherche en IA – le South African Artificial Intelligence Research Network – hébergé à Pretoria par le Council for Scientific and Industrial Research. Ce réseau relie plusieurs universités travaillant ensemble sur l’IA, comme centre d’excellence. Nous nous concentrons ensuite sur l’application de l’IA pour soutenir les objectifs de développement économique et social de notre gouvernement. Cela couvre des domaines variés comme l’éducation, la santé, le développement de médicaments ou encore des disciplines scientifiques de pointe telles que l’astronomie.

La Chine est un leader mondial de l’IA, et nous admirons grandement sa position dans ce domaine. Nous posons les fondations nécessaires pour que l’Afrique du Sud devienne un partenaire solide de pays comme la Chine.

Quels domaines offrent, selon vous, le plus de potentiel pour renforcer la coopération sino-sud-africaine en sciences et technologies ? Existe-t-il des secteurs ou projets prioritaires pour les deux pays ?

Nos deux pays entretiennent un partenariat de longue date et privilégié dans les domaines des sciences, des technologies et de l’innovation. Nos ministères respectifs – le ministère sud-africain des Sciences et de l’Innovation et le ministère chinois des Sciences et Technologies – cofinancent chaque année plusieurs projets de recherche.

Par exemple, nous disposons de centres conjoints, notamment sur l’exploitation durable des ressources minérales, et la Chine coopère avec une organisation sud-africaine baptisée Mintek. Dans le domaine spatial, avec une coopération active entre nos agences spatiales. La Chine est également un partenaire majeur du Square Kilometre Array, le plus grand radiotélescope au monde, basé en Afrique du Sud.

Lors du Sommet 2024 du FCSA à Beijing en septembre dernier, notre ministre des Sciences et de l’Innovation Blade Nzimande et son homologue chinois Yin Hejun ont convenu d’approfondir cette coopération. Parmi les priorités figurent l’énergie propre, l’économie de l’hydrogène, les technologies du charbon propre et bien sûr, l’IA, avec le projet de création d’un centre de recherche conjoint.

Dans le domaine spatial, nous souhaitons renforcer notre coopération autour du système de navigation BeiDou et construire des partenariats pour permettre son utilisation en Afrique du Sud.

Enfin, un domaine dans lequel l’Afrique du Sud peut beaucoup apprendre de la Chine, et où nous sommes très désireux de coopérer, est celui de l’innovation au service de la réduction de la pauvreté. Nous sommes impressionnés par les résultats remarquables obtenus par la Chine dans ce domaine, notamment grâce à l’investissement dans les sciences, les technologies et l’innovation. Nous voulons nous en inspirer et adapter ces bonnes pratiques à notre propre lutte contre la pauvreté.

Le modèle d’IA open source chinois DeepSeek suscite un vif intérêt. En quoi ses atouts se distinguent-ils, notamment pour les pays du Sud global, face aux modèles occidentaux ?

C’est une réalisation remarquable, qui confirme le rôle de la Chine comme puissance majeure en sciences, technologies et innovation. Nous suivons avec admiration les progrès de DeepSeek, porteurs d’espoir pour le Sud global à plusieurs égards.

D’abord, DeepSeek offre d’excellents résultats à moindre coût, rendant l’IA plus accessible. Ensuite, sa faible consommation énergétique en fait un modèle plus écologique. Enfin, son caractère open source reflète la vision chinoise d’un progrès partagé, ouvrant de vastes perspectives de collaboration pour les chercheurs du Sud global. Son efficacité et son esprit de partage en font un exemple à suivre. Je l’ai d’ailleurs installé sur mon téléphone.

Selon vous, l’IA peut-elle susciter une nouvelle vague d’innovation technologique mondiale ? Quels bénéfices pourrait-elle offrir aux pays en développement comme l’Afrique du Sud ?

Tout à fait. L’IA peut rendre nos économies plus compétitives, même dans des secteurs traditionnels comme l’agriculture ou l’industrie minière, en permettant une meilleure gestion des ressources.

Elle ouvre aussi de nouvelles perspectives dans l’économie numérique, ainsi que dans des domaines comme l’éducation et la santé, au bénéfice des sociétés. Mais ce qui est extrêmement important, et nous savons que c’est une priorité pour la Chine, le Président Xi Jinping l’a souvent souligné, c’est la nécessité d’une gouvernance mondiale de l’IA qui soit inclusive et attentive aux priorités du Sud global.

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