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  2025-02-05
 

Le chant des tiges

VOL. 17 / FÉVRIER 2025 par GODFREY OLUKYA  ·   2025-02-05
Mots-clés: Ouganda ; production de bambou ; Chine

Un membre de l’UBA taille du bambou dans un atelier à Kampala, en Ouganda, le 26 octobre 2022. (PHOTOS : XINHUA)

Dans le district de Nakasongola, situé au centre de l’Ouganda à 117 km de la capitale Kampala, une révolution dans la culture durable du bambou est en marche. La Chine, pionnière mondiale en matière de production de bambou, collabore étroitement avec le gouvernement ougandais pour impulser cette initiative à travers la région et plus largement dans le pays. Initiée il y a plus d’une décennie, cette culture attire désormais un grand nombre d’agriculteurs ougandais.

La plus vaste exploitation de bambou du pays, s’étendant sur 500 acres (202,34 hectares), se trouve également à Nakasongola. Propriété de l’Association ougandaise du bambou (UBA), cette ferme bénéficie du soutien gouvernemental et sert de site de démonstration. Des centaines de producteurs de bambou de tout le pays s’y rendent régulièrement pour recevoir une formation sur les techniques de culture durable du bambou dispensée par des experts chinois.

Chris Masagazi, l’un des producteurs locaux, témoigne de l’impact de cette initiative : « Beaucoup d’entre nous ont intégré la culture du bambou dans nos exploitations. Des experts chinois nous rendent visite périodiquement pour partager leur savoir-faire en matière de culture, de récolte et de valorisation des produits dérivés du bambou. »

Un avenir vert

« Grâce aux formations et aux plants fournis par des experts chinois, nous avons significativement augmenté notre production de bambou », a confié Flavia Munaba, présidente de l’UBA, à CHINAFRIQUE. Elle souligne également les bénéfices écologiques du bambou, tels que la prévention de l’érosion des sols et des glissements de terrain. En outre, cette initiative a généré de nombreux emplois pour les jeunes, dynamisant ainsi l’économie locale à travers diverses applications de la plante. « Le bambou, qui pousse rapidement et s’adapte à divers climats et sols, se révèle être une alternative durable à de nombreux produits forestiers, notamment comme matériau de construction », a-t-elle ajouté.

Frank Mugabi, porte-parole de l’Organisation nationale de recherche agricole, a confirmé les contributions des experts chinois : « Les producteurs bénéficient déjà grandement de l’expertise chinoise et profiteront bientôt d’une formation supplémentaire, grâce à un nouveau projet de formation et de plantation annoncé par le gouvernement chinois. »

Le ministre ougandais de l’Eau et de l’Environnement, Sam Cheptoris, a réitéré le soutien du gouvernement à cette culture lors d’une interview. « Nous sommes pleinement engagés à soutenir nos agriculteurs dans la culture du bambou et sommes reconnaissants envers la Chine pour son assistance. » Il a précisé que le plan gouvernemental sur dix ans prévoit la plantation de 300 000 hectares de bambous, principalement sur des terrains privés, s’inscrivant dans un projet de reboisement plus vaste d’ici 2029.

Un membre de l’UBA dans une plantation de bambous à Kampala, en Ouganda, le 26 octobre 2022.

Stratégie nationale du bambou

En 2019, l’Ouganda a inauguré sa stratégie nationale et son plan d’action sur le bambou pour la période 2019-2029, visant à dynamiser le développement de cette industrie. L’objectif principal est de restaurer 375 000 hectares de terres forestières dégradées en les replantant en bambous d’ici 2030, favorisant ainsi un développement économique durable et la production de biens à haute valeur ajoutée pour les marchés locaux, régionaux et internationaux.

Le rapport du ministère ougandais de l’Eau et de l’Environnement, en partenariat avec l’Organisation internationale pour le bambou et le rotin, met en avant les avantages de cette initiative. L’adoption du bambou pourrait contribuer à restaurer 2,5 millions d’hectares de paysages forestiers d’ici 2030, créer 150 000 emplois à court terme et produire 140 millions de perches de bambou par an. À long terme, elle pourrait générer 700 000 emplois grâce à la plantation de 230 000 hectares de bambous et à la régénération naturelle de 
60 000 hectares de forêts de bambous.

Les initiatives de la Chine

Mme Munaba souligne l’impact de la collaboration avec la Chine sur la culture du bambou en Ouganda. Depuis 2012, le China Resource Centre forme les agriculteurs, introduit des variétés adaptées et installe des sites de démonstration en partenariat avec l’Institut ougandais de recherche industrielle.

Le 22 octobre 2023, lors de l’inauguration du Centre d’excellence Chine-Afrique à Namulonge, le gouvernement chinois a annoncé un nouveau projet de formation et de plantation de bambous. Ce centre est issu d’un partenariat entre le groupe chinois BGI, expert en génétique, et l’Organisation nationale de recherche agricole (NARO).

L’ambassadeur de Chine en Ouganda, Zhang Lizhong, a annoncé que des préparatifs étaient en cours pour l’envoi supplémentaire de neuf experts en culture du bambou. « L’Ouganda a mis à disposition des terres pour les plantations, et nous introduirons des variétés de bambou encore mieux adaptées », a précisé M. Zhang.

Yonah Baguma, directeur de la NARO, remercie la Chine pour son soutien et ses techniques agricoles adaptées au climat. Dennis Mukasa, un agriculteur bénéficiaire, a témoigné : « Les formations m’ont permis d’améliorer mes cultures, d’augmenter mes revenus grâce aux ventes aux artisans et de développer mes compétences. » 

Reportage d’Ouganda

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