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  2025-11-04
 

La longue marche du partenariat

VOL. 17 / NOVEMBRE 2025 par CHARLES ONUNAIJU  ·   2025-11-04
Mots-clés: FCSA

Le FCSA soutient le développement durable et la prospérité partagée entre la Chine et l’Afrique. 

Logo du Sommet de Beijing 2024 du FCSA, près du Centre national des congrès de Chine à Beijing, le 5 septembre 2024. (XINHUA) 

  

Du 10 au 12 octobre 2000, la toute première Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sinoafricaine (FCSA) sest tenue à Beijing, à lissue dun long processus de concertation. Plus de 80 ministres venus de Chine et de 44 pays africains y ont pris part. Dans la déclaration conjointe adoptée à la clôture de la conférence, les deux parties ont exprimé leur profonde reconnaissance pour le développement stable des relations sinoafricaines au fil des décennies, leur pleine confiance dans lavenir de leur coopération, ainsi que leur conviction partagée qu’une amitié traditionnelle solide constitue la pierre angulaire de ce partenariat. 

Vingtcinq ans plus tard, le chemin parcouru donne tout son sens à loptimisme exprimé lors de cette rencontre fondatrice, où les deux parties avaient salué l’existence d’une « base solide » pour une coopération appelée à s’épanouir, nourrie par une « amitié traditionnelle bien établie ». 

Bien avant la création du FCSA, la coopération sinoafricaine sinscrivait déjà dans la durée. Dès 1967, la Chine s’était engagée dans un chantier d’envergure : la construction d’une ligne ferroviaire de près de 2 000 km reliant la Tanzanie à la Zambie. Un prêt sans intérêt avait permis de financer non seulement la voie ferrée, mais aussi les gares, les écoles de formation, les locomotives et les wagons. Selon les termes de l’accord, le remboursement s’étalait sur 30 ans. 

Rebaptisé plus tard « chemin de la liberté », ce projet audacieux, jugé irréalisable par les grandes puissances occidentales de l’époque, fut mené à bien par la Chine, qui en acheva la construction en 1976. 

En 1971, dans un geste de solidarité décisif, 26 pays africains, dont le Nigeria, figurèrent parmi les 76 nations ayant voté à l’Assemblée générale des Nations unies, pour rétablir la Chine nouvelle dans son siège légitime à l’ONU. Ce vote historique scella un consensus international durable : il n’existe qu’une seule Chine dans le monde et Taiwan fait partie intégrante du territoire chinois. 

  

Un partenariat au service du développement 

Ces échanges empreints de solidarité ont forgé une amitié profonde, devenue le socle du processus du FCSA. Contrairement à certaines lectures réductrices, cette relation ne relève ni de l’opportunisme ni d’un simple calcul économique. Elle s’ancre dans une histoire partagée de luttes contre la domination coloniale et de quête commune de développement socio-économique. 

Dans la lignée de son engagement historique inauguré par le chemin de fer TanzanieZambie, la Chine a, via le FCSA et linitiative « la Ceinture et la Route », participé à la construction ou à la rénovation de près de 100 000 km de routes, plus de 10 000 km de voies ferrées, près de 1 000 ponts et près de 100 ports à travers l’Afrique. 

Parmi ces projets phares figurent la ligne ferroviaire électrifiée Addis-AbebaDjibouti, le chemin de fer à écartement standard Mombasa-Nairobi ou encore le port en eau profonde de Lekki au Nigeria, dont les retombées économiques sont estimées à 360 milliards de dollars et qui devrait permettre la création de 170 000 emplois. 

Ces infrastructures donnent corps à une ambition formulée dès 1980 par l’ancienne Organisation de l’unité africaine dans le Plan d’action de Lagos : celle d’une Afrique intégrée, connectée et tournée vers l’industrialisation. Entravée à l’époque, cette vision trouve aujourd’hui un second souffle grâce au FCSA, qui accompagne le continent dans le renforcement de ses échanges internes comme jamais auparavant. 

La coopération économique et commerciale est aujourd’hui au cœur du partenariat sinoafricain. En 2024, le commerce entre les deux parties a atteint un niveau record de 295,6 milliards de dollars, en hausse de 4,8 % sur un an, ce qui permet à la Chine de conserver sa place de premier partenaire commercial de l’Afrique pour la 16e année consécutive. Depuis la création du FCSA, le volume de leurs échanges a été multiplié par plus de 20, avec une croissance annuelle moyenne de 14,2 %. 

Audelà du volume, cest la structure des échanges qui évolue. Jadis centrés sur les matières premières africaines et les produits manufacturés chinois, ils se diversifient désormais vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée : équipements mécaniques et électriques, services numériques, technologies vertes, entre autres. En 2024, les exportations africaines de produits agricoles transformés vers la Chine ont fortement progressé. Côté chinois, les ventes de modules photovoltaïques, de robots industriels ou de smartphones ont poursuivi leur croissance soutenue. 

Pour favoriser l’accès des produits africains au marché chinois, l’Exposition économique et commerciale sinoafricaine a été créée comme vitrine commerciale majeure. Lors de sa 4e édition en 2025, 176 accords ont été conclus, pour un montant de 11,39 milliards de dollars, soit une hausse de 45,8 % en quantité par rapport à 2023. Au-delà des mécanismes existants accordant un accès préférentiel aux produits africains, la Chine a proposé en juin dernier d’élargir le traitement de tarif douanier zéro à 100 % des lignes tarifaires pour les 53 pays africains entretenant des relations diplomatiques avec elle. 

  

Des résultats tangibles et durables 

Depuis 2000, le FCSA a permis de structurer et de stabiliser la coopération sinoafricaine, en lui donnant une assise institutionnelle solide. En plus des mécanismes de dialogue et des dispositifs de facilitation commerciale mis en place, il a instauré une dynamique de suivi rigoureux qui garantit la continuité des échanges entre deux sommets triennaux. La coopération bilatérale se poursuit sans relâche dans des domaines aussi variés que la culture, l’éducation ou encore la recherche. 

Si le FCSA est salué pour ses résultats concrets, il se distingue également par sa capacité à promouvoir un dialogue des idées, un apprentissage mutuel et des valeurs communes. Les échanges interpartis et les dialogues civilisationnels se multiplient, réduisant les distances politiques et culturelles entre la Chine et l’Afrique. 

Malgré les progrès considérables réalisés, le parcours sinoafricain reste en construction. Lors du Sommet de Beijing 2024 du FCSA, le Président chinois Xi jinping a proposé de hisser ce partenariat au rang de « communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de tout temps à l’ère nouvelle ». 

C’est désormais à l’Afrique qu’il revient de tirer parti de cette opportunité historique, en s’appuyant sur l’engagement chinois pour accélérer sa renaissance. Le FCSA en trace la feuille de route, mutuellement bénéfique. 

  

L’auteur est directeur du Centre d’études chinoises à Abuja, au Nigeria. 

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