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Opinion
  2016-05-03
 

Réformer le G20

par Xu Hongcai | VOL.8 MAI 2016 CHINAFRIQUE
Mots-clés: G20;Chine;réforme

Importante plate-forme de la coopération économique mondiale, le Groupe des vingt (G20) a été essentiel pour faire face à la crise financière de 2008. En dépit de ces succès passés, le groupe est aujourd’hui assailli de difficultés, comme son manque d’autorité et de pouvoir exécutif. Selon Xu Hongcai, directeur du département de recherche économique du Centre pour les échanges économiques internationaux de Chine, le G20 doit encourager la coordination des politiques macroéconomiques mondiales pour gagner en pertinence au niveau global.  

La Chine devrait profiter de la tenue du prochain sommet du G20 à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang, en septembre prochain, pour revitaliser l’organisation et promouvoir la gouvernance mondiale. Actuellement, étant donné les changements de l’économie mondiale, la mission du G20 se transforme, se focalisant désormais sur la promotion du développement durable de l’économie mondiale. L’une des questions les plus urgentes et cruciales est celle de l’établissement d’un secrétariat permanent pour le groupe, et l’amélioration des mécanismes de coordination des politiques macroéconomiques des plus grandes économies. 

  

Secrétariat permanent  

Le G20 continue de jouer un rôle important dans la gouvernance mondiale. Sur la base de ses succès passés, une réforme de l’organisation permettrait d’améliorer la coordination des politiques macroéconomiques, tout en confirmant la pertinence du groupe au niveau global. Le G20 permet de réunir les plus importants décideurs, des pays développés mais aussi des économies émergentes. Puisqu’une grande partie du monde est représentée par le G20 (en populations, territoires, PIB, volume commercial), le groupe exerce une énorme influence.  

Pendant longtemps, les sommets du G20 ont servi à plusieurs niveaux comme plate-forme pour l’échange d’information et la communication politique. Mais son manque de pouvoir exécutif était un problème flagrant, sans pouvoir les sommets n’ont aucune influence. Ce défaut a eu un impact négatif sur l’autorité et l’influence de l’organisation. Le rôle du G20 se résume principalement à l’organisation de sommets par la présidence tournante du groupe, mais aussi de réunions des ministres des Finances ou des dirigeants des banques centrales du G20. Le groupe organise également des réunions d’affaires (B20) ou des groupes de réflexion (T20). Toutefois, étant donné la diversité des sujets traités lors de ces conférences, il est très difficile de coordonner les décisions, d’autant plus que chaque partie défend ses propres intérêts.    

Ces dernières années, certains membres du G20 ont évoqué l’établissement d’un secrétariat permanent pour le groupe, afin d’organiser et de coordonner plusieurs missions une fois les sommets clôturés. Un secrétariat permanent permettrait d’améliorer l’efficacité de la communication et la coordination entre les membres du G20, aidant à la prise de décisions et à la mise en œuvre des résolutions. Il permettrait également d’accroître la collaboration entre le G20 et les autres organisations internationales, tout en évitant une trop forte influence des pays hôtes dans le choix des thèmes des sommets.     

  

Une importance mondiale  

Ces dernières années, les économies mondiales ont dû faire face à une faible croissance. Parallèlement, les tendances et politiques économiques des pays membres ont grandement divergé. Alors que les effets négatifs des politiques macroéconomiques des plus grandes économies sont de plus en plus visibles, les risques financiers mondiaux augmentent, rappelant l’urgence de la coordination des politiques macroéconomiques actuelles. En attendant, le prix des marchandises continue de s’effondrer et les flux de capitaux à court-terme s’accélèrent dans les marchés mondiaux. Le marché des changes fluctue sans cesse et les économies émergentes font face à de nouveaux risques financiers. Dans ce contexte, l’amélioration des mécanismes de coordination des politiques macroéconomiques des grandes économies est essentielle pour éviter une nouvelle crise financière. 

Depuis 70 ans, le système de Bretton Woods n’a cessé d’évoluer. Celui-ci continue de jouer un rôle capital dans la gouvernance mondiale malgré l’émergence des taux de change flottants dans les années 1970. Même après la mise en place du Groupe des sept (G7) au milieu des années 1970, et le remplacement de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce par l’Organisation mondiale du commerce dans les années 1990, ainsi que l’établissement du G20 en 1999, le système de Bretton Woods influence encore profondément l’actuel système financier. Les nouveaux défis financiers rendent les failles du système de Bretton Woods d’autant plus visibles. Par exemple, en ce qui concerne la politique de coordination fiscale et monétaire. Le G20 évalue deux fois par an le statut fiscal, la dette publique et le potentiel de risque financier de chacun des membres. Il est nécessaire de déceler ces risques pour que les pays sous-évalués puissent résoudre leurs problèmes et ajuster leur politique économique, afin de réduire les dangers. Cependant, ce système d’évaluations dépend de l’exactitude des données et de l’honnêteté des pays membres. Par ailleurs, Bretton Woods n’offre pas de solutions aux problèmes de polarisation des intérêts ou aux effets négatifs des politiques macroéconomiques des plus grandes puissances.    

En ce qui concerne les politiques de coordination commerciale, on voit surgir une myriade d’accords de libre-échange bilatéraux et multilatéraux, accords faisant obstacle au cycle de Doha. D’autre part, les plus grandes économies mondiales font face à des problèmes structurels. De sorte que la réforme structurelle fait désormais partie de l’ordre du jour des réunions des ministres des Finances et des directeurs des banques centrales du G20, pour une « croissance forte, durable et équilibrée ». Il est par ailleurs demandé aux membres du groupe de renforcer leur politique de coordination.  

  

Un plus grand panier de devises  

Le futur secrétariat permanent pourrait être mis en place avec le soutien du FMI. Le fonds a joué un rôle essentiel dans la coordination des politiques économiques de la communauté internationale. Son action a été particulièrement importante dans la gestion de la crise financière mondiale en 2008. Le FMI a une grande expérience en ce qui concerne la gouvernance économique et financière mondiale et connaît le fonctionnement interne des organisations multilatérales. Cette année, sous la présidence chinoise, la proposition visant à établir un secrétariat permanent pourrait enfin être soutenue par les membres du G20. 

Une politique de coordination macroéconomique mondiale de type « 5+1 » pourrait également être proposée. Le « 5+1 » serait composé des 5, États-Unis, Union européenne (Eurozone), Chine, Royaume-Uni et Japon – pays dont les monnaies constituent le panier des DTS, ou droits de tirage spéciaux, du FMI – et du +1, le FMI. Puisque ces six membres ont une profonde influence sur l’économie mondiale, accroître la coordination de leurs politiques macroéconomiques aidera à maîtriser l’instabilité du marché et les risques. Cela permettrait également de maintenir la stabilité du système financier mondial et de promouvoir une économie mondiale forte, durable et équilibrée. De fréquentes réunions des « 5+1 » devraient être organisées, se concentrant sur leurs politiques fiscales, monétaires, des changes, commerciales, les réformes structurelles et d’autres enjeux. L’objectif étant d’accroître la stabilité au cœur de ces cinq grandes économies et de réduire les effets négatifs de leurs politiques macroéconomiques sur les autres pays. 

Finalement, on pourrait accroître l’utilisation des DTS. Le système monétaire international est encore dominé par les États-Unis, ce qui signifie que le dollar américain porte majoritairement la responsabilité fiscale. Ce qui représente non seulement un risque pour la stabilité globale du système financier, mais est également dommageable pour l’indépendance de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Très souvent, la Fed doit choisir entre la stabilité du dollar ou l’équilibre entre l’offre et la demande de liquidités mondiales. La promotion du statut des DTS dans les paiements à l’international, comme monnaie supranationale, pourrait aider à réduire les risques pour le système monétaire international, augmentant par ailleurs les ressources financières du FMI. 

De quelle manière pourrait-on étendre l’utilisation des DTS ? On pourrait d’abord revoir la législation régulant les DTS, en ce qui concerne par exemple ses méthodes d’évaluation et d’émission, et mettre en place des ententes avec d’autres monnaies. L’utilisation des DTS pourrait également être étendue aux paiements internationaux parmi les membres du FMI et aux aides de sortie de crise. D’autre part, le panier des DTS pourrait devenir l’unité de tarification du commerce international et des investissements, et le FMI accorderait des prêts aux banques centrales de ses membres et aux autres banques de développement multilatéral. La Banque mondiale pourrait, par exemple, encourager l’utilisation des DTS pour d’importants investissements dans les infrastructures.    

Pour que ces propositions puissent être mises en œuvre, un environnement propice à des actions de suivi est nécessaire. Des groupes de réflexion pourraient organiser des colloques à ce sujet pour débuter les discussions sur la question : cadre de l’organisation, appareil décisionnel, mécanisme opérationnel, etc. En attendant, la Chine peut rentrer en contact avec les parties concernées de manière informelle, en vue d’un accord général. Après quoi une proposition officielle pourra être mise à l’ordre du jour du prochain sommet des ministres des Finances et des directeurs des banques centrales du G20 en juillet. Une motion pourrait finalement être votée lors du sommet du G20 en septembre 2016.   

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