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Opinion
  2017-11-02
 

Une plus grande vision

VOL. 9 NOVEMBRE 2017  ·   2017-11-02
Mots-clés: XIX Congrès du PCC

Le XIX Congrès du Parti communiste chinois (PCC) qui s'est tenu en octobre à Beijing est une réunion d'une importance critique dans le paysage politique chinois, à la source du modèle de développement du pays. En tant que deuxième économie mondiale, la Chine est de plus en plus intégrée dans le développement global, grâce à des projets tels que les « Nouvelles Routes de la soie. » CHINAFRIQUE a demandé à trois éminents experts en Chine et au Nigéria de partager leurs réflexions sur la question.

 

Zhang Weiwei
  

Obtenir le juste équilibre

Il y a trois puissances qui forment le noyau fondamental d'une nation : le politique, le social et l'économie. L'équilibre entre ces pouvoirs décide de la perspective de la réforme et même du sort d'une nation.

Le Parti communiste chinois (PCC) s'est retrouvé en difficulté à un certain moment en raison d'erreurs de jugement et de mauvais calculs, entraînant des résultats tragiques tels que la « Révolution culturelle » (1966-1976), ou mettant en œuvre des politiques qui fragmentaient le commerce et les échanges, entraînant une perte de dynamisme.

Prenant conscience de ses erreurs, le PCC a réajusté ses politiques, a mené la Chine hors de la pauvreté et a réalisé un miracle économique qui a surpris le monde entier.

Aujourd'hui, l'expansion économique rapide et l'amélioration énorme du niveau de vie des gens, surtout dans un contexte international, montrent que les réformes chinoises ont été couronnées de succès. Depuis que l'idée de « l'économie de marché socialiste » a été lancée en 1992, la Chine a fait beaucoup de percées, injectant une nouvelle vigueur dans son économie sans éprouver les cycles douloureux des crises économiques et financières.

Leçons de l'Occident

En Europe, tout réformateur politique avec une vision d'avenir peut finir par perdre son emploi, à l'image de l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder. La force de l'Allemagne dans l'UE aujourd'hui tient beaucoup aux grandes réformes sociales et réglementaires de Schröder. Mais ses dernières années au Bundestag ont été minées par la controverse, et ont finalement conduit à sa démission. Le problème est de sortir de l'impasse qui existe entre la réforme et la démocratie de style occidental.

Aux États-Unis, le pouvoir du capital a un avantage marqué sur les pouvoirs politiques et sociaux. Sous l'influence du capital, le pouvoir politique américain manque d'indépendance et de neutralité, n'ayant d'autre choix que de céder aux exigences de divers intérêts particuliers.

Dans le cas de l'Europe, les forces sociales peuvent souvent paralyser le processus décisionnel. Le plus souvent, cela mène à un dilemme où les gens sont enclins à prioriser les gains personnels au détriment des objectifs collectifs et à long terme. Le manque de consensus dans la démocratie européenne rend difficile pour les gouvernements européens de constituer une base solide pour la réforme.

Un équilibre dynamique

Le pouvoir politique de la Chine a, dans l'ensemble, réussi à maintenir son indépendance et sa neutralité pendant plus de 30 ans de réforme et d'ouverture. Et ce, malgré la croissance rapide de sa puissance sociale et économique.

Dans le même temps, la puissance sociale de la Chine a hérité d'une tradition égalitaire, et la société chinoise s'est presque toujours attachée à restreindre le pouvoir du capital. Cet équilibre entre les pouvoirs politiques, sociaux et économiques a permis à la Chine d'éviter le type de crise financière et de crise de la dette aux États-Unis.

La position relativement neutre et désintéressée du pouvoir politique de la Chine – le PCC – est la clé pour comprendre pourquoi la réforme a été réussie. Un équilibre stable entre ces trois puissances sous-tend le succès actuel de la Chine.

Tactiquement, la Chine peut apprendre beaucoup de l'Ouest, mais devrait rester consciente du syndrome américain du sur-capitalisme ou du syndrome grec de l'État providence. Stratégiquement, il est impératif que la Chine maintienne sa position politique comme elle l'a fait dans le passé.

(L'auteur est doyen de l'Institut de Chine de l'Université Fudan.)

 

Shen Dingli

 

La Chine forge un nouveau chemin

En tant que bénéficiaire de la mondialisation, la Chine s'est fermement engagée à poursuivre les avancées dans cette direction. Beijing non seulement a soutenu le libre-échange, mais a également préconisé de nouvelles formes de gouvernance mondiale. Il est évident que depuis 2012, année à laquelle le Parti communiste chinois (PCC) a tenu son XVIII Congrès, le pays a défendu un type de mondialisation gagnant-gagnant, assumant à maintes reprises un important rôle de leadership qui a façonné le paysage politique mondial.

D'abord, la Chine a largement bénéficié de la mondialisation. Par le passé, quand la République populaire de Chine était restreinte par les États-Unis et ses alliés, la Chine n'avait guère d'autre choix que de rester dans le camp socialiste, la privant de possibilités d'entrer en relation avec le reste du monde. De plus, l'idéologie chinoise de l'anti-impérialisme, de l'anti-colonialisme et de l'anti-hégémonie a plus ou moins restreint ses contacts vers l'Occident.

Avec la politique d'ouverture de la fin des années 1970, la Chine s'est retrouvée face à une réelle chance de se convertir à la mondialisation. Les visites du défunt dirigeant chinois Deng Xiaoping au Japon en 1978 et aux États-Unis en 1979 ont ouvert la porte à ces grandes puissances industrielles. Depuis, les efforts de la Chine visant à envoyer des étudiants à l'étranger et à accueillir les investissements étrangers et les transferts de technologie ont porté fruit. La combinaison de ses ressources humaines avec les capitaux, les technologies, les marchés et l'expertise en gestion de l'étranger a caractérisé sa participation initiale à la mondialisation. À cette époque, la Chine tenait d'abord à s'intégrer dans le système international existant.

Une des principales réalisations de cette participation est sa demande d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il était convenu que la Chine puisse bénéficier du statut de « nation la plus favorisée » accordé par les autres membres de l'OMC une fois son intégration terminée. En retour, la Chine devait ouvrir son marché, un défi sérieux compte tenu de sa faible compétitivité dans presque tous les domaines. Malgré cela, la Chine a pris la décision stratégique d'adhérer à l'OMC et de s'ouvrir de manière progressive afin d'accéder aux marchés mondiaux de manière holistique.

Avec le temps, la Chine est devenue une force majeure soutenant l'approfondissement de la mondialisation. Ce faisant, la Chine a également contribué au développement commun du monde entier. Sa main-d'œuvre peu coûteuse a grandement contribué à limiter l'inflation mondiale, apportant la stabilité à d'autres pays. Sa position pro-développement a favorisé l'arrivée d'investissements mondiaux dans le pays, assurant des opportunités de croissance et des résultats gagnant-gagnant pour tous.

Depuis que le Président Xi Jinping a assumé ses fonctions en 2013, la Chine est de plus en plus intéressée à améliorer la forme actuelle de mondialisation. Alors que les institutions mondiales actuelles tendent à ignorer le rôle des pays émergents, Beijing aspire à combler le vide en ralliant les économies émergentes du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de l'Afrique du Sud dans le cadre des BRICS. Sur la base du succès de cette organisation, la Chine a créé le concept de « BRICS Plus » pour permettre à plus d'économies émergentes de partager leur vision et leur mission.

Alors que la Chine connait une transformation majeure de sa stratégie en politique étrangère, qui évolue vers une approche de leadership plus proactive, elle s'est récemment intéressée à la mise en place d'institutions de développement régional complémentaires, en particulier dans le cadre des Nouvelles Routes de la soie, de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures et de la Nouvelle banque de développement des BRICS.

Au cours des cinq dernières années, la Chine s'est transformée en championne de la mondialisation et a introduit son propre style dans ce processus historique. Il y a lieu de s'attendre à ce que le XIX Congrès du PCC établisse un programme encore plus solide permettant à la Chine de gérer la gouvernance mondiale sur des bases d'équité et de leadership.

(L'auteur est professeur et doyen adjoint de l'Institut d'études internationales de l'Université Fudan, à Shanghai, Chine.)

 

Charles Onunaiju

 

Un Congrès déterminant

Le Congrès du Parti communiste chinois (PCC) est historiquement le rassemblement politique le plus important de la Chine. Son XIX Congrès qui s'est tenu en octobre de cette année a été remarquablement significatif pour le peuple chinois, non seulement parce que la direction du Parti et de l'État a réussi à s'attaquer à l'embouteillage structurel, le soi-disant piège du revenu moyen, qui a généralement tenu dans la plupart des économies émergentes, mais il a permis d'atteindre un niveau de vie élevé pour le peuple chinois.

Depuis le XVIII Congrès et l'élection de Xi Jinping en tant que Secrétaire général du Comité central du PCC lors de sa première session plénière en 2012, le PCC s'est entièrement recentré sur ses idéaux de servir le peuple en premier lieu. Depuis que Xi a déclaré en 2012 que « le désir du peuple d'une vie meilleure sera toujours (l') objectif », le Parti a gardé cette ligne de conduite.

Sous l'impulsion de Xi et des autres dirigeants du PCC, la Chine a engagé une réforme structurelle et rééquilibré l'économie, jusqu'à atteindre ce qui a été nommé la « nouvelle normalité », et changeant significativement la donne pour le peuple chinois, mais aussi le reste du monde.

Depuis que le XVIII Congrès a eu lieu, le PCC s'est efforcé de réaliser les deux objectifs des centenaires, qui sont de construire une société de moyenne aisance au moment du centenaire du Parti en 2021 et de transformer la Chine en un grand pays socialiste moderne au moment du centenaire de la République populaire en 2049. Ceci afin de réaliser le rêve chinois : le renouveau national. Au cours des cinq dernières années, ce sont ainsi près de 14 millions de personnes qui ont été sorties de la pauvreté chaque année.

Consolidation des réalisations

Après le Congrès, le PCC consolidera sans aucun doute les grandes réalisations des cinq dernières années, et ouvrira de nouvelles perspectives politiques pour stimuler cette croissance.

Comme il est prévu d'approuver une batterie de mesures pour soutenir la lutte contre la corruption et établir des initiatives clés, les nouveaux amendements des Statuts du PCC vont tous ajouter à l'élan général de réforme et renforcer la direction du Parti et, plus généralement préparer le terrain pour la réalisation du premier objectif du centenaire du Parti au cours des quatre prochaines années.

Le PCC, Parti de la révolution, de la reconstruction et désormais de la réforme, est à la pointe d'un nouvel ordre. Ce XIX Congrès réaffirmera la volonté du PCC de placer le peuple au cœur de son projet, et l'identifiera comme le porte-drapeau de cette communauté d'intérêts partagés naissante et inclusive à l'échelle mondiale.

En 2013, la Chine a élaboré une vision de l'inter-connectivité mondiale grâce aux infrastructures terrestres, maritimes et numériques, incluant la « Ceinture économique de la Route de la soie » et la « Route de la soie maritime du XXI siècle » – soit les « Nouvelles Routes de la soie ». Avec plus de 100 pays et organisations internationales participant à leur construction, et plus de 180 milliards de dollars consacrés aux différents projets de développement le long de l'initiative, la Chine participe de manière active à une mondialisation inclusive. Les « Nouvelles Routes de la soie » vont, à ce titre, bénéficier d'une impulsion majeure à la suite du XIX Congrès.

En dehors de la Banque internationale de la Route de la soie établie à Djibouti en 2016, la Chine a également initié une autre institution multilatérale : la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), dont la mission principale est de fournir des fonds pour des projets d'infrastructures lourdes, en particulier dans les pays en développement. Elle compte actuellement 80 pays-membres, dont certaines nations occidentales industrialisées. Le Nigéria devrait également intégrer la BAII selon une procédure d'urgence, afin de bénéficier de capitaux pour combler son déficit en matière de structures pour la coopération sino-africaine. Cela peut être fait en particulier dans le cadre multilatéral du Forum sur la Coopération sino-africaine, qui sera certainement stimulé par les résultats du Congrès du PCC.

Lien sino-africain

Xi a toujours soutenu que la Chine et l'Afrique partageait un destin commun. Peu importe la situation internationale et quelle que soit la position que la Chine pourrait atteindre, elle s'en tiendrait à sa coopération fraternelle avec l'Afrique.

Dans sa première tournée présidentielle à l'étranger en 2013, Xi a d'abord fait escale à Moscou avant de se rendre directement en Afrique, où il a livré un discours crucial sur la coopération entre la Chine et l'Afrique. En juin dernier, cela a abouti à un rapport de 78 pages publié par le groupe de consulting McKinsey & Co., intitulé « La danse des Lions et des dragons ». Dans le résumé, il est mentionné qu'en « seulement deux décennies, la Chine est devenue le plus grand partenaire économique de l'Afrique. » De fait, en matière de commerce, d'investissements, de financement des infrastructures et sur le plan de la solidarité, la Chine est désormais le premier partenaire du continent.

Les « dragons chinois » – des entreprises de toutes tailles et dans tous les secteurs – y apportent investissements et savoir-faire, et contribuent à accélérer les progrès des « lions » africains, comme sont souvent appelées les économies du continent.

Les résultats du XIX Congrès du PCC vont ainsi permettre d'entretenir la dynamique de la coopération sino-africaine, mais aussi l'industrialisation, soutenir et même accélérer le rythme de la construction d'infrastructures stratégiques et moderniser l'agriculture en Afrique.

(L'écrivain est le directeur du Centre d'études chinoises à Abuja, Nigéria.)

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