Forte de l’expérience acquise en Chine, une étudiante zimbabwéenne crée 
sa marque de chaussures. 

Mejury Chipato (COURTOISIE)

Éliminer la pauvreté est un défi pour tous les pays, et la Chine a fait des progrès remarquables en ce sens. Elle a perpétué la grande tradition du travail en commun et de l’entraide. Elle a accumulé une expérience précieuse, qui appartient à la fois à la nation et au reste du monde, en offrant un éclairage sur la manière de réduire la pauvreté. En tant que plus grand pays en développement du monde, la Chine a concentré ses efforts sur le développement de l’économie, qui a connu une croissance rapide. 

En tant qu’étrangère en Chine depuis 2016, j’ai observé cette croissance, et j’ai beaucoup appris sur la réduction de la pauvreté. Un tel programme devrait être adopté par le monde, en particulier l’Afrique, où de nombreux pays sont encore sous-développés. Les gouvernements doivent collaborer avec la population, car le développement d’un pays n’est pas de la seule responsabilité des autorités : c’est aussi un devoir citoyen. 

Je suis une citoyenne engagée, et je souhaite contribuer à la réduction de la pauvreté au Zimbabwe, en utilisant les connaissances que j’ai acquises ici. Dans mon pays, j’ai pu voir, d’une part, les effets de la crise économique sur les moyens de subsistance de la population. Mais j’ai également connu la qualité de vie qui découle d’une économie solide et stable, grâce à mon expérience en Chine. J’ai donc décidé de jouer mon rôle dans la croissance économique de mon pays en créant ma propre entreprise. 

Ici, les prix des matières sont bas. C’est pourquoi j’ai décidé de lancer une marque de chaussures pour femmes en 2020, qui sont produites en Chine, et que je vends à la fois ici et dans mon pays. Je me suis rendue à l’usine, où j’ai beaucoup appris. Je souhaite désormais ouvrir ma propre fabrique de chaussures au Zimbabwe, et que mes partenaires chinois nous aident à développer une industrie locale. Cela permettra de créer non seulement des emplois, mais de contribuer aussi à améliorer l’économie de mon pays. 

Mon entreprise fabrique des chaussures modernes, élégantes, abordables et durables, sous la marque Merjory. Elles sont disponibles dans différents styles et tailles pour répondre aux besoins des femmes de différents horizons ­— des amatrices de talons hauts sophistiquées, à celles qui aiment leurs chaussures plates. La marque offre également une solution à un problème typique : les femmes qui ont des pieds plus grands ont souvent du mal à trouver la bonne pointure, la plupart des beaux modèles n’étant disponibles que jusqu’au 39 ou 40. Nous personnalisons également les chaussures selon les spécifications de nos clients. 

Avec les bénéfices, j’ai voulu redonner à la communauté à la fois en Chine et dans mon pays. C’est pourquoi j’ai créé la Fondation Patience of Hope, qui soutient les enfants défavorisés des régions reculées du Zimbabwe. Grâce à la fondation, nous avons payé les frais de scolarité de nombreux enfants et fourni de la nourriture aux familles pauvres pendant le pic de la pandémie. Nous nous sommes également rendus dans une maison de retraite, ici en Chine, dans la ville de Ganzhou (Jiangxi) où je vis, et nous avons apporté des provisions et des vêtements. 

J’ai reçu un soutien incroyable de la part de mes partenaires chinois, qui sont prêts à passer au niveau supérieur ; c’est-à-dire à se rendre au Zimbabwe, et à aider à établir l’usine de chaussures là-bas. Je suis très reconnaissante vis-à-vis de la Chine de m’avoir donné l’opportunité d’apprendre et de contribuer positivement, non seulement à l’économie de mon pays, mais aussi ici en Chine, qui est ma deuxième maison. 

L’auteure est une étudiante zimbabwéenne en médecine, à l’Université médicale de Gannan.