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  2018-12-05
 

Couver l'espoir

par Li Jing  ·   2018-12-05
Mots-clés: Zhao Ke; coopération agricole

En tant que propriétaire de la ferme de poulets Safe Chicken, dans la banlieue de Bujumbura, au Burundi, Sindayigaya Evariste est toujours nerveux quand vient le temps pour les œufs de poussins d'éclore. Et avec raison : malgré tous ses efforts, moins de la moitié des poussins parviendront à briser la coquille de leur œuf et voir la lumière du jour.

Au Burundi, nombreux sont ceux qui se consacrent à l'élevage de volailles comme Sindayigaya. En effet, le pays jouit d'un faible écart de température tout au long de l'année et connaît peu de phénomènes météorologiques extrêmes. De fait, le pays est donc parfait pour cette industrie.


Zhao Ke (deuxième à partir de la droite) et des techniciens agricoles locaux vérifient l'état des œufs dans une écloserie.

Or, faute de main-d'œuvre et de technologie adéquate, le développement de l'élevage demeure entravé par les problèmes liés à l'incubation. Le taux d'éclosion réussie des œufs reste faible : il n'est que d'environ 50 % pour les œufs importés et de 35 % pour les œufs locaux. Cela conduit à des prix très élevés pour les produits de la volaille et affecte ainsi le niveau de vie de la population locale.

Fort de ses 17 ans d'expérience dans le domaine, Zhao Ke entend bien changer la donne. Cet expert chinois en élevage et médecine vétérinaire, âgé de 40 ans, fait partie du groupe de haut niveau en matière d'agriculture et d'élevage mis sur pied par le ministère chinois de l'Agriculture et des Affaires rurales. À l'invitation du gouvernement du Burundi, le groupe a été dépêché sur place pour aider le pays à réaliser le développement sain de son industrie de l'élevage.

Avant de se joindre à l'équipe, Zhao était à l'origine à l'emploi du Centre de prévention et de contrôle des maladies animales de la ville de Nanyang, dans la province du Henan (centre). Pourquoi s'est-il porté volontaire ? « Je n'ai jamais participé à ce type de projet, mais mes dirigeants et collègues qui sont allés en Afrique m'ont souvent parlé de leur expérience. Cette fois-ci, j'espère faire quelque chose pour l'Afrique avec l'aide de mes compétences professionnelles », explique Zhao Ke à CHINAFRIQUE.

Des difficultés à résoudre

Une fois arrivé au Burundi, Zhao a mené une enquête approfondie sur l'industrie de la volaille. Il a vite constaté plusieurs problèmes. D'abord, en raison du faible taux d'éclosion des œufs, leur valeur économique est extrêmement limitée. Ainsi, les entreprises locales sont réticentes à investir dans des travaux d'incubation. Et les techniciens compétents en la matière sont également très rares.

Ensuite, comme la qualité des œufs au Burundi laisse à désirer, il faut importer des œufs du Kenya, de la Tanzanie, de l'Ouganda et d'autres pays. Cela nécessite une foule de procédures et de permis, ce qui augmente considérablement les coûts. À cela s'ajoutent divers autres problèmes tels que la mauvaise conception des écloseries, le manque d'équipement et d'expérience en gestion.

« L'éclosion des œufs est un facteur clé dans le développement de l'industrie de la volaille. On peut même dire que si un pays n'a pas de bonnes écloseries, il ne pourra jamais réaliser un développement sain de son industrie avicole », explique Zhao Ke.

Lui et son équipe se mettent alors aussitôt au travail. D'abord, il se penche sur les écloseries. Il constate que la température intérieure élevée et l'absence de ventilateur ne favorisent pas le développement embryonnaire des œufs. Prenant la ferme Safe Chicken comme pilote, Zhao Ke et ses collègues posent d'abord un film imperméable et de la paille sur le toit de l'écloserie et ensuite modifient les fenêtres pour augmenter la ventilation.

« Après ces travaux, la température intérieure a baissé de manière significative, ce qui aide à contrôler l'humidité pendant l'incubation », dit Zhao Ke.

Ensuite, viennent les équipements. Le manque d'entretien a abimé les équipements d'incubation de l'écloserie, qui ne peuvent plus être utilisés normalement. Avec le soutien de l'ambassade de Chine au Burundi et le Centre de service de coopération internationale, le groupe d'experts arrive à réparer ceux-ci avec des accessoires apportés de Chine.

Tout est fin prêt, et on tente une première expérience d'incubation. Zhao Ke surveille la température et l'humidité de l'incubateur et enregistre les données toutes les deux heures. Il en profite pour former ses collègues burundais.

« Comme les techniciens locaux ne savaient pas comment identifier les différentes étapes du développement embryonnaire des œufs, je leur ai expliqué en détail le processus et la manière de déterminer la température et l'humidité », explique-t-il.

Après 21 jours, les œufs commencent à éclore. Pendant les deux jours suivants, Zhao Ke ne sort pas de l'écloserie. Avec l'aide des ouvriers locaux, il prend soin et nourrit les poussins et chauffe la salle. C'est du jamais vu : sur 1 929 œufs, 1 672 poussins voient le jour, soit un taux de succès de 93,6 % !


Zhao Ke (centre) fait une démonstration de l'élevage des poussins.

Un succès retentissant

Pour Sindayigaya Evariste, cette réussite est sans précédent. La ferme Safe Chicken n'a jamais réalisé un taux d'éclosion aussi élevé. Sa ferme reçoit peu après la visite de Li Changlin, ambassadeur de Chine au Burundi, qui loue à son tour ce succès et encourage les experts chinois à promouvoir cette technologie dans le pays. Zhao Ke et son équipe sont déjà prêts.

« Je vais élargir l'échelle d'incubation et organiser des formations techniques, afin de transformer cette technologie en productivité réelle et promouvoir le développement sain de l'élevage », dit Zhao Ke à CHINAFRIQUE.

En plus de la formation, Zhao Ke a en tête d'établir une écloserie de haute qualité à grande échelle afin de réduire les coûts d'importation des œufs et de lancer un « cycle vertueux » menant finalement à la pleine localisation de cette industrie.

Or, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. D'après Zhao Ke, le financement demeure un problème, notamment parce que les entreprises avicoles locales sont encore réticentes à investir dans la construction des fermes modernes. Il faudra les convaincre des avantages concrets et de la rentabilité de ces investissements.

Ensuite, il faudra former des talents répondant aux exigences d'une industrie d'élevage moderne, notamment en gestion de l'alimentation, en préparation alimentaire, ainsi qu'en prévention et contrôle des maladies.

Mais cette fois, l'équipe ne sera pas seule à affronter ces défis. Déjà, Nyokwishimira Alfred, docteur en médecine vétérinaire et fonctionnaire du ministère burundais de l'Environnement, de l'Agriculture et de l'Élevage, a souscrit au programme de Zhao Ke et a exprimé sa volonté de coopérer avec le groupe d'experts chinois.

« J'espère bien utiliser mon expertise pour améliorer progressivement le niveau de l'industrie de l'élevage du Burundi avec la coopération des autorités locales. En fin de compte, cela profitera aux populations locales », conclut Zhao Ke.

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