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  2022-03-22
 

La technologie, un moyen de s'élever

par Hu Fan VOL. 14 MARS 2022  ·   2022-03-22
Mots-clés: coopération agricole ; Burundi

Un expert agricole s’emploie à diversifier l’approvisionnement alimentaire au Burundi grâce à la technologie. 

Hu Shuangquan (au centre) organise une formation de terrain sur la riziculture dans la province de Karusi, le 28 décembre 2021. (COURTOISIE) 

 

Depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19 il y a deux ans, de nombreux Chinois sont restés en Afrique pour y poursuivre leurs missions. Grâce à leurs efforts, beaucoup de projets de coopération sino-africaine sur le continent ont pu avancer. 

 

Hu Shuangquan, un expert agricole, est l’un d’entre eux. Il est stationné au Burundi. Doté d’une expertise dans les machines agricoles, le technicien de 51 ans est employé dans un centre de technologie agricole de la province du Hubei. Il a été envoyé en Afrique pour promouvoir la technologie de transformation et de stockage des produits agricoles. Sa mission de deux ans devait se terminer en mars 2020, mais il n’a pas pu rentrer en raison des restrictions sur les vols. Il s’est alors porté volontaire pour rester au Burundi. 

 

Cela fait désormais quatre ans qu’il se trouve éloigné de sa famille, mais loin de le regretter, il trouve chaque jour du sens à son travail dans un pays où la plupart des familles ne peuvent prendre que deux repas quotidiens, faute d’une production agricole suffisante. « Je suis né dans les années 1970 ; j’ai moi-même connu la pauvreté et le manque de nourriture. Je me sens obligé d’aider étant donné les difficultés auxquelles les populations sont confrontées ici », souligne-t-il à CHINAFRIQUE. 

  

Un fonctionnement ininterrompu 

 

Pour M. Hu et les autres experts, l’un des défis les plus sérieux reste de parvenir à effectuer leur mission, tout en se protégeant de la COVID-19. Et le risque est bien réel compte tenu des ressources médicales limitées et de la faiblesse des mesures de prévention et de contrôle dans le pays. Toutefois, l’équipe a réussi à faire avancer les projets selon le planning. Chaque mois, elle se rend donc sur le terrain pendant plus de 20 jours pour donner ses conseils techniques. Jusqu’à présent, et depuis le début de la pandémie, aucun des membres de l’équipe n’est tombé malade. 

 

M. Hu attribue cela aux mesures de prévention strictes que ses collègues et lui-même suivent. Au centre de démonstration où ils vivent, tout le personnel, y compris les employés locaux, est tenu de suivre ces mesures préventives, incluant lavage des mains, port du masque et distanciation sociale. En déplacement, les membres de l’équipe séjournent dans des chambres d’hôtel offrant des conditions d’hygiène suffisantes, et se font livrer leurs repas en chambre. 

 

L’expert agricole a continué à s’acquitter de ses tâches. Qu’il s’agisse de formations techniques sur la transformation du riz, ou du conseil aux autorités locales sur le développement agricole, la transformation et la promotion des semences de riz, M. Hu tient à mener ce travail de terrain. Cependant, ses activités ne se limitent jamais à sa spécialité. En collaboration avec d’autres experts, il participe également à la recherche sur la plantation du riz et du maïs, ainsi qu’à des démonstrations. 

 

L’un des principaux programmes de démonstration consiste à planter du riz à haut rendement et résistant à la pyriculariose en haute altitude. Celui-ci porte sur 200 hectares de rizières dans quatre provinces et vise à résoudre le problème du champignon dans les zones montagneuses du Burundi, qui est une préoccupation majeure dans le pays. Mais M. Hu explique que le programme se déroule comme prévu, les plants de riz étant au stade du tallage. 

 

L’un des récents projets que l’expert a mené à bien concerne la mise en place d’un entrepôt frigorifique pour les semences. Le plan initial était que le fabricant envoie des techniciens, chose devenue impossible avec la pandémie. M. Hu n’a pas non plus trouvé de techniciens locaux ayant l’expertise nécessaire. De fait, afin de ne pas perdre de temps, l’expert chinois, qui disposait des connaissances théoriques concernant le fonctionnement de l’équipement, mais qui n’en avait jamais installé auparavant, s’est essayé avec succès à l’exercice. Après un mois d’efforts intenses et d’échanges quotidiens avec le fabricant, M. Hu a fini par installer la chambre froide, qui est désormais en phase de test. 

 

Hu Shuangquan (au centre) pose avec des habitants qui l’ont aidé à installer un entrepôt frigorifique pour semences, le 26 décembre 2021. (COURTOISIE) 

  

Un futur prometteur 

 

Pour l’expert, le Burundi bénéficie de conditions naturelles exceptionnelles pour la production agricole. Situé sur le plateau est-africain, qui est traversé par la partie ouest du Rift, le pays comprend des plaines à une altitude de 800 à 1 000 mètres, et des montagnes culminant entre 1 200 et 2 000 mètres. En plus d’un climat tropical, la topographie est donc propice à une grande variété de cultures, y compris la pomme, qui nécessite des températures plus basses. Avec l’altitude, des précipitations adéquates, un ensoleillement suffisant et un fort écart de températures entre le jour et la nuit, de nombreuses cultures peuvent potentiellement générer des rendements élevés et de bonne qualité. 

 

L’agriculture est la pierre angulaire de l’économie du Burundi, plus de 90 % de la population vivant de près d’un million d’exploitations familiales. Cependant, le mode de culture traditionnel ne peut pas produire suffisamment de nourriture, et la plupart des familles ne font que deux repas par jours, certaines ne pouvant d’ailleurs s’en permettre qu’un seul. Ces repas sont simples, généralement à base de farine de maïs, de farine de tapioca ou de riz cuit avec des haricots, la viande et les œufs étant un luxe. 

 

En réponse, les experts chinois envoyés au Burundi ont déployé une campagne de promotion concernant les techniques de plantation de riz hybride à haut rendement. Si les gouvernements locaux et les associations agricoles ont collaboré à celle-ci, il existe d’autres situations qui nécessitent l’appui technique de l’équipe : certains agriculteurs ne peuvent pas suivre les procédures requises ; d’autres utilisent les engrais alloués pour d’autres cultures, affectant ainsi le rendement. Ces réalités obligent les experts à se rendre continuellement sur le terrain pour communiquer avec les agriculteurs. 

 

Malgré tout, M. Hu reste convaincu que ses efforts porteront leurs fruits. Pas seulement en raison des conditions naturelles favorables, mais bien parce que les Burundais sont des « travailleurs acharnés », tout comme les Chinois, et que les administrations locales sont efficaces. 

 

« En Chine, nous pouvons nourrir 19 % de la population mondiale avec 7 % des terres arables mondiales, et la grande majorité des Chinois a suffisamment de nourriture à sa disposition. En utilisant la technologie et les compétences appropriées pour la production agricole, la même chose peut se produire au Burundi », affirme-t-il avec espoir. 

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